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De la santé à l’énergie en passant par l’informatique ou la chimie, les recherches menées dans les labos trouvent régulièrement des prolongements dans le monde socio-économique. Découvrez sur ce blog des exemples de valorisation des recherches menées au CNRS, une des institutions les plus innovantes au monde.

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Acklio surfe sur un Internet des objets universel
14.03.2019, par Anaïs Culot
Sécuriser les échanges tout en garantissant que les différents réseaux de l’Internet des objets fonctionnent ensemble : tel est le credo de la technologie développée par la start-up rennaise Acklio. Celle-ci est présente à la 5e édition Hello Tomorrow Global Challenge qui se tient aujourd’hui et demain à Paris, au Centquatre.

L’Internet des objets (IoT1) offre de nombreuses opportunités dans des domaines aussi différents que l’industrie 4.0 ou la santé connectée. Aujourd’hui, l’essor des objets intelligents n’en est qu’à ses débuts, mais, dans les dix prochaines années, l’émergence de milliards d’objets est à prévoir. D’ici là, certains freins devront toutefois être levés.

Parmi eux, la multitude de réseaux radio sur lesquels s’appuie l’IoT. Appelés LPWAN2, ces réseaux radio à longue portée, consommant peu d’énergie et permettant de transmettre des messages de petite taille, fonctionnent indépendamment les uns des autres. « Cela entraîne des problèmes sous-jacents notamment l’impossibilité d’avoir des services interopérables, c’est-à-dire qui marchent ensemble, et sécurisés », témoigne Alexander Pelov cocréateur d’Acklio avec Laurent Toutain, chercheur à l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (Irisa)3. Si l’on prend pour exemple le fonctionnement d’Internet : nous utilisons un seul navigateur pour nous connecter au wifi et à Ethernet. Cette interopérabilité est rendue possible car les technologies de transport de ces deux services (radio pour le wifi et filaire pour Ethernet) sont décorrélées des technologies IP (Internet Protocole) gérant les communications d’information. Parvenir au même résultat dans le cadre de l’IoT nécessite la mise en place d’une solution universelle.

Comprimer les protocoles
Pour répondre à cette problématique, la start-up Acklio a impulsé la standardisation de sa technologie de compression et de fragmentation appelée SCHC (pour Static Context Header Compression, à prononcer « chic »), au sein de l’Internet Engineering Task Force (IETF), groupe de travail, composé de plus de 200 entreprises et acteurs académiques, qui élabore les standards d’Internet. « Pendant trois ans, nous avons travaillé sur notre innovation : une technologie qui permet de comprimer les protocoles de l’Internet (comme l’Ipv6), autrement trop énergivores et lourds, pour les faire rentrer sur les réseaux LPWAN », témoigne Alexander Pelov. Résultat : plus besoin de se soucier de la technologie LPWAN utilisée au moment du développement d’un objet, la solution d’Acklio joue le rôle « d’interprète » entre les différents réseaux de façon automatique. La persévérance d’Acklio a fini par payer puisqu’en 2019, SCHC passe d’innovation technologique à standard du marché. Acklio garde une longueur d’avance en tant qu’implémentation de référence de la technologie.
 
Pour parvenir à un tel résultat, les chercheurs ont défini une architecture générique ajoutée au niveau du serveur de gestion des objets connectés. « Sur l’objet il y a une petite couche logicielle qui compresse les protocoles de l’Internet et permet ainsi de transférer des informations basées sur IP sur ce réseau et inversement », explique Alexander Pelov.

Connectivité LoRa grâce au LoRa Network Server d’Acklio, qui permet d’intégrer un objet connecté à Internet, lors de la Summer School Industrial IoT dont Acklio était partenaire à Saint Malo, en septembre 2018.
Connectivité LoRa grâce au LoRa Network Server d’Acklio, qui permet d’intégrer un objet connecté à Internet, lors de la Summer School Industrial IoT dont Acklio était partenaire à Saint Malo, en septembre 2018.

 
Sécurisation des réseaux LPWAN
Autre frein de l’IoT, et pas des moindres, la sécurité. Véritable point d’entrée d’attaques ciblées, un objet connecté peut être piraté par des hackers afin de pénétrer les réseaux. La solution logicielle d’Acklio permet d’activer des mécanismes de chiffrement protégeant les échanges entre les différents serveurs pour tous les appareils. « Notre valeur ajoutée est de permettre à des technologies diverses de fonctionner sans modification sur différents types de réseaux sécurisés de bout en bout », présente Alexander Pelov. Le mariage entre les réseaux LPWAN et Internet a plusieurs avantages.

D’abord, cela permet d’apporter la sécurité d’Internet aux LPWAN, qui est particulièrement efficace. En effet, les chercheurs considèrent le Web comme un milieu hostile qui a permis le développement de technologies de sécurisation tellement éprouvées par les menaces qu’elles sont bien plus sûres que les réseaux isolés et non protégés de l’IoT actuel.

Autre avantage : favoriser la pérennisation de l’IoT. « Les objets connectés et les réseaux radio vont être amenés à changer. Utiliser les technologies de l’IP garantit une longévité, car trente ans après leur création, les protocoles de l’Internet sont sensiblement les mêmes. On peut toujours interagir avec un ordinateur qui a vingt ans à travers la technique IP. Et donc notre innovation répond à cette préoccupation pour les objets connectés également », ajoute Alexander Pelov.
 
La réussite d’Acklio devrait attiser la convoitise de la concurrence, mais, pour le moment, la start-up, seul fournisseur mondial de cette solution logicielle, et les 20 personnes impliquées dans les projets comptent profiter de leur avance. Prochaine étape : déployer leur technologie dans les secteurs de la ville intelligente, de l’industrie, de l’énergie et du transport à travers le monde. ♦

Rendez-vous
Hello Tomorrow Global Summit
 
 
 
 

Notes
  • 1. Pour Internet of Things.
  • 2. Pour Low-Power Wide-Area Networks.
  • 3. Unité CNRS/IMT Atlantique-Institut Mines-Télécom/Université Rennes-1/ENS Rennes/Insa Rennes/Université Bretagne-Sud/Inria/CentraleSupélec.

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