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Grande enquête « CNRS Le Journal »

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Grande enquête « CNRS Le Journal »
Donner du sens à la science

Un décor de cinéma pour tester le vieillissement

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Avec ses panneaux de décor et ses mannequins, le lieu pourrait évoquer une scène de théâtre. Pourtant dans ces coulisses, les décorateurs d’un jour sont tous des scientifiques. Ingénieurs et doctorants ont participé à la conception de ces éléments aussi réalistes qu’inattendus au sein d’un laboratoire de recherche. Nous sommes ici au cœur du Street Lab, une rue artificielle au décor modulable qui permet d’immerger un sujet dans un environnement le plus réaliste possible. L’objectif : étudier l’impact du vieillissement visuel sur la perception de notre environnement et pouvoir identifier les premiers signes d’une perte d’autonomie.
 
ITV ANGELO
Nous sommes en train d’installer la rue artificielle pour en faire ensuite un monde qui ressemble le plus possible à la vraie vie. L’avantage de pouvoir moduler le décor est que nous allons donc faire apprendre au sujet une configuration, donc des indices visuels, et ensuite on va les déplacer pour créer justement un conflit entre ce qu’il a appris et ce qu’il doit résoudre après manipulation de l’environnement. On va pouvoir tester sa capacité d’adaptation et sa capacité à gérer un conflit entre ce qu’il a pu mémoriser et ce qu’il doit gérer après changement.
 
Pour cette expérience unique au monde menée au sein de l’Institut de la Vision à Paris, les équipe d’Angelo Arleo ont sélectionné des sujets parmi différentes classes d’âges afin de comparer leurs résultats. Plongés dans le décor du Street Lab, ils devront rallier un point A à un point B en s’appuyant sur différents indices visuels.
Pour collecter un maximum d’informations sur le comportement du sujet durant les différentes phases de l’expérience, celui-ci est équipé de  marqueurs réfléchissants ainsi que d’une caméra qui enregistre ses mouvements oculaire. Des micro-saccades propres à chaque individu et dont les variations permettent de mesurer l’activité cognitive du sujet lors des différentes stimulations auxquelles il est confronté.
 
ITV ANGELO
Ce qui est intéressant pour nous c’est de pouvoir suivre des courbes temporelles de toutes les parties du corps, de la tête, du corps et des yeux pendant la phase d’exploration spatiale et pendant la phase de navigation vers l’emplacement but. Cela va nous donner  des indications assez claires sur la capacité du sujet à se repérer dans l’espace, à localiser l’endroit où il doit aller, à planifier sa trajectoire et à la mettre en œuvre. 
 
Afin d’étudier les différents éléments permettant au sujet de s’orienter, les scientifiques s’attachent d’abord à le désorienter grâce à des déplacement dans l’espace et à des effets sonores diffusés dans le StreetLab.
Depuis la salle de contrôle, les chercheurs déterminent la position de départ du sujet et enregistrent en temps réel son parcours pour revenir au point A. Grâce aux capteurs, les scientifiques pourront déterminer les éléments visuels utilisés par le sujet pour retrouver son chemin.
Comme dans l’industrie du cinéma ou du jeu vidéo, les mouvements de ces capteurs vont être enregistrés par les 10 caméras infrarouges équipant le Street Lab pour permettre une reconstitution en 3D des comportements du sujet. En plus de ses mouvements dans l’espace, un oculomètre  va permettre de modéliser le champ de vision du sujet et de pouvoir ensuite analyser avec précision son comportement visuel durant les différentes phases de l’expérience.
 
Mais pour accentuer encore les effets de désorientation, les scientifiques ont imaginé une seconde phase pour cette expérience : organiser une rotation à 90° de l’ensemble du décor. Alors que le sujet ne se doute de rien les panneaux de décoration sont déplacés un à un par les chercheurs. L’expérience est alors renouvelée, le sujet devant retrouver son point de départ dans ce nouvel environnement. Pour ce sénior, ces tests soulignent une différence entre les générations.
 
ITV OLIVIER
 
On a encore des reflexes de l’ancien temps ou de l’ancienne époque sur la façon d’appréhender l’environnement. On détaille, on classe, on essaie de se dire que.. et je pense que probablement, si c’est ça qui peut être expérimenté, une jeune personne va tout de suite capter d’un seul coup les permutations.
 
(L’agilité du regard qui appartient beaucoup aux jeunes et surtout aux jeunes qui sont familiers des écrans, des jeux vidéos, etc.. font que probablement ils visualisent de façon très synthétique et très rapidement les changements de décor. ) A VALIDER AVEC ANGELO ??
 
Le passage dans le Street Lab n’est qu’une étape dans ces recherches sur le vieillissement visuel. Avant d’être sélectionnés pour arpenter la rue artificielle, les sujets sont soumis à une série de tests oculaires permettant de caractériser leur vision. En 2050, on estime que le nombre de personne âgées de plus de 65 ans aura triplé à l’échelle mondiale, une population dont la vue s’altère plus rapidemenent et dont l’autonomie dépend en grande partie de la bonne santé visuelle.
Les recherches menées à l’Institut de la vision, en partenariat avec le groupe industriel Essilor, devraient permettre de mieux comprendre ces mécanismes de vieillissement et de concevoir des verres ophtalmiques plus adaptés.
 
ITV ANGELO
Ceci pour nous c’est un avant gout de ce que l’on pourra faire un jour. C’est à dire de pouvoir sortir le système de monitorage et de faire la même expérience mais dans la vraie rue. Et donc ça serait un très bon moyen pour d’une part confirmer ou infirmer les résultats que nous pouvons obtenir avec ce type d’instrument qui reste quand même un environnement artificiel et donc après aller plus loin en terme d’espaces, d’échelle d’environnement à étudier.
 
En attendant de pouvoir mener ces expériences dans une réalité qui n’aura bientôt plus rien de virtuel, le Street Lab s’apprête à accueillir de nombreux cobayes au cours de ces études. Des passants qui n’auront tous qu’un seul objectif : ouvrir l’œil. 

Un décor de cinéma pour tester le vieillissement

26.02.2016

Le sens de l'orientation se modifie-t-il avec l'âge ? Une équipe de chercheurs étudie les effets du vieillissement visuel grâce au Streetlab, une plateforme développée en 2012 par l’Institut de la Vision et l’UPMC qui immerge des sujets dans une rue artificielle au décor modulable, comme dans un théâtre. À découvrir dans cette vidéo que nous publions en partenariat avec Le Monde.

À propos de cette vidéo
Titre original :
Street Lab, la science en trompe-l'œil
Année de production :
2016
Durée :
5 min 57
Réalisateur :
Pierre de Parscau
Producteur :
CNRS Images
Intervenant(s) :
Angelo Arleo
Institut de la Vision, porteur de la chaire SilverSight
CNRS / Inserm / Université Pierre et Marie Curie
Journaliste(s) :

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