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Découvrez ici les recherches et le récit des expéditions du géographe François-Michel Le Tourneau, spécialiste de la Guyane et explorateur de la forêt amazonienne. A suivre également sur le compte Twitter @7bornes.
 

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François-Michel Le Tourneau
Géographe aventurier, membre de l'International Research Laboratory (IRL) iGLOBES

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La forêt toujours recommencée...
29.06.2015
Mis à jour le 29.06.2015
Toute l'équipe du Raid des 7 Bornes est arrivée à la borne 4. Des polissoirs découverts non loin attestent d'une importante présence amérindienne, qui a probablement influencé le type de végétation rencontrée dans la forêt alentour.

Nous sommes arrivés hier en borne 4, avec un peu d'avance sur le calendrier prévu. Nous avons en effet décidé de couper quelques boucles de la frontière afin d'avoir une coupure de deux jours sur la borne, avant de plonger pour encore 3 tronçons et plus de 120 km de marche. Déjà 240 kilomètres à notre compteur, pour plus de 11 000 mètres de dénivelé. Nous le sentons un peu dans les corps, notamment les articulations qui souffrent des appuis qui sont en permanence très solliciés à cause des branches, des racines, des pentes.

Sur le trajet, nous n'avons trouvé aucune trace de présence humaine récente. Aucune trace de passage (coup de machette sur les arbres, branches coupées, etc) ni de campement. La zone semble n'avoir presque jamais été parcourue durant les dernières décennies.

Par rapport au trajet de la borne 2 à la borne 3, nous avons enregistré moins de possibles rectifications de frontière. Dans la plupart des cas, il ne s'agit que de cols qui ne sont pas tout à fait bien localisés. Le point le plus important à vérifier de ce point de vue était une crique localisée à une dizaine de kilomètres à l'ouest de la Borne 4. La carte IGN actuelle l'indique en effet comme coulant vers le sud, ce qui impliquerait une importante modification de frontière. Vérification faite, elle va bien en direction du nord. L'interprétation de la commission de frontière était donc correcte, il faudra modifier la carte actuelle (notamment celle du geoportail).

La végétation que nous rencontrons est toujours composée des mêmes éléments, mais ce qui est marquant, c'est que certaines collines présentent des faciès assez différenciés. C'est le cas de celle de la borne 4, sur laquelle Guillaume réalise un relevé exhaustif des espèces sur une parcelle de 25 mètres sur 25. Comme nous avons découvert une impressionnante série de polissoirs sur une crique à proximité, ce qui atteste d'une présence importante de populations amérindiennes dans la zone, la parcelle permettra de voir comment cette présence a influencé (ou non) la composition de la flore, et par extension de mieux comprendre l'origine des associations végétales qui caractérisent les collines que nous croisons.

Pour le reste, nous allons profiter le plus possible de cette pause avant de nous remettre en chemin pour ce qui nous apparaît un peu comme un (long) sprint final.

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du journal CNRS