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Hervé Le Treut : Bien sûr cet accord ne résout pas tout, et j'imagine que personne n'a jamais pensé qu'il pourrait en être autrement: il constitue un outil indispensable, obtenu de haute lutte par les négociateurs français malgré les difficultés du contexte onusien, mais cet outil n'est certainement pas suffisant. Il ne sera possible de rester sous les 2°C, ou a fortiori sous les 1,5°C, qu'au prix d'une diminution vertigineuse des émissions de gaz à effet de serre - et du CO2 principalement - tout au long de ce siècle.
Ceci a des conséquences sociales, politiques, écologiques qui vont au-delà de ce qu'impose seule la science du climat. Ce que peut faire l'accord c'est donner aux actions futures la crédibilité nécessaire à leur réalisation, en favorisant l'engagement des différents acteurs: états, régions, villes, entreprises, citoyens.
Bien sûr cet accord n'offre pas de garantie, il ne détaille pas les outils financiers de sa réalisation, et il laisse un travail immense pour la suite. Mais il ouvre une phase nouvelle.
Hervé Le Treut: Ce que j'ai trouvé remarquable dans l'accord, c'est la précision avec laquelle il reprend les chiffres et les analyses de la communauté scientifique, en s'appropriant aussi les conséquence de ce diagnostic: pour atteindre les objectifs fixés, il faudra nous priver en quelques décennies des combustibles fossiles qui représentent aujourd'hui 80% de nos ressources énergétiques.
Que l'ensemble des chefs d'état de la planète valident de manière solennelle une telle analyse m'apparait de toute évidence comme une étape majeure, et elle ne peut que réjouir les scientifiques qui étudient le climat, qui ont donc effectivement été entendus de manière attentive.
Spécialiste de la simulation numérique du climat, Hervé Le Treut est directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace. Ses compétences mondialement reconnues lui valent de faire partie du GIEC. Il est également membre de l’Académie des Sciences et a reçu la médaille de Bronze du CNRS en 1990.
Commentaires
Je ne sais pas comment cette
Dératisation le 16 Janvier 2019 à 16h37Connectez-vous, rejoignez la communauté
du journal CNRS