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Le cerveau est une machine merveilleuse : il perçoit notre environnement et s’adapte à ses changements, il pense, il code, il décide, il apprend et il mémorise, il gère nos émotions et nos fonctions cognitives, il se trompe et il corrige… Mais si cette structure biologique a suscité depuis longtemps l’intérêt de milliers de scientifiques, son fonctionnement reste finalement peu connu.
Les neurosciences, disciplines dévouées à l’investigation des mystères du système nerveux, occupent aujourd’hui une place centrale dans les domaines de la biologie ou de la médecine mais aussi au sein de la société. Car comprendre le fonctionnement du cerveau, cet organe caché dans sa boîte crânienne, c’est aussi mieux se connaître soi-même. Amas ordonné et harmonieux de cellules spécialisées, le cerveau a ainsi fasciné des centaines de philosophes, sociologues et artistes. Tous les domaines de la connaissance humaine se croisent dans la compréhension des secrets du système nerveux.
Depuis les travaux novateurs de Ramón y Cajal, le père des neurosciences modernes, l’étude du cerveau, de ses fonctions et de ses mécanismes complexes est donc devenue une priorité et a connu un essor planétaire.
Cellules cérébelleuses de poulet, dessin tiré de « Estructura de los centros nerviosos de las aves », de Santiago Ramón y Cajal, Madrid, 1905.
« Aux frontières du cerveau » se veut une plateforme de culture scientifique ouvert vers les amateurs des sciences afin de construire une "con-science" collective ancrée dans l’effort commun de pousser les frontières de la connaissance, surtout dans une époque où les avancées technologiques nous permettent d’effleurer le rêve d’un cerveau cartographié et d’une énigme finalement résolue.
Pourquoi « Aux frontières du cerveau » ?
Pour Quentin Gaucher, neurophysiologiste à l’université d’Oxford, « le cerveau reste le grand incompris du corps humain. Pour un organe qui pompe 25 % de nos dépenses quotidiennes en sucre, son fonctionnement reste bien mystérieux. Oh oui, on a bien une vague idée des quelques avantages que procure un cerveau, mais pour fondamentales que soient ces fonctions, les moyens par lesquels les amas de graisse et de protéines qui nous emplissent la tête y parviennent restent à expliquer. Ce blog se veut une fenêtre sur l’une des ultimes frontières de la connaissance humaine ; une ouverture sur l’état de la recherche en neurosciences, sur ses avancées et les défis qu’il lui reste à relever".
Alexandra Gros, neurobiologiste à l’université d’Edimbourg, est du même avis : « Certains diront que la curiosité est un vilain défaut. Dans le monde scientifique elle devient une qualité. Et quoi de plus complexe et mystérieux que le cerveau, cet organe que nous connaissons finalement encore peu et qui nous dévoile petit à petit ses secrets ? De la plus petite molécule à l’organe entier, la recherche en neurosciences vise à comprendre comment notre système nerveux se met en place, son fonctionnement, ses capacités mais aussi ses dérèglements. Ce blog sera l’occasion de faire découvrir le monde des neurosciences, ses différents champs de recherche, ses interrogations, ses avancées quotidiennes, ses défis et ses enjeux". Nicolas Giret, chercheur du CNRS à l’Institut des neuroscience Paris-Saclay, ajoute que « plusieurs dizaines de milliers de chercheuses et chercheurs de par le monde s’attèlent à décrypter le cerveau, son organisation, son fonctionnement et ses troubles. Ce blog essaiera de rendre compte des avancées, et des ratés, qu’ils traversent au quotidien ».
« Aux frontières du cerveau », projet conçu par votre serviteur avec le soutien de plusieurs chercheurs en neurosciences et réalisé sous l’égide du CNRS, est un blog qui se nourrit de la passion pour la démocratisation des savoirs de plusieurs neuroscientifiques ainsi que de l’attachement à la recherche en train de se faire. Les chercheurs et les curieux des neurosciences trouveront dans Aux frontières du cerveau une agora de discussion, de partage et de formation. En tant que projet collectif, Aux frontières du cerveau s’ouvre à tous les chercheurs désireux de contribuer aux contenus scientifiques du blog (billets, commentaires d’articles scientifiques, images à l’interface Neurosciences/Arts, interviews, mini-périodiques, etc.). Les neuroscientifiques se transformeront en neuroblogueurs pour exciter et amuser les amateurs du cerveau et des énigmes.
Interneurones GABAergiques à Parvalbumine dans le striatum, © Giuseppe Gangarossa.
Quels sujets pour « Aux frontières du cerveau » ?
« Aux frontières du cerveau » se veut avide de science et de connaissance, donc tous les sujets liés au cerveau seront traités par des spécialistes de chaque domaine. Eh oui, les neurosciences ne sont pas représentées par un simple domaine d’investigation mais plutôt par un enchevêtrement de sous-domaines hétérogènes et variés : la neurobiologie moléculaire et cellulaire, les sciences cognitives et comportementales, les sciences computationnelles, l’optique, la physiologie et l’endocrinologie (liste non exhaustive). Une approche rigoureusement scientifique, mais néanmoins ludique et pédagogique, nous accompagnera dans cette aventure médiatique. Les fonctions les plus intimes et fascinantes (mémoire, apprentissage, émotions), les mécanismes les plus fondamentaux et complexes (communication cellulaire, plasticité neuronale, transport et maturation) ainsi que les troubles et les dysfonctionnements les plus effrayants (maladies dégénératives, désordres psychiatriques) du cerveau passeront sous la loupe des neuroscientifiques et seront restitués à travers un mégaphone de culture scientifique : « Aux frontières du cerveau ».
Commentaires
Félicitations pour cette initiative
Patrick ESTEVE le 5 Décembre 2016 à 21h52Hypothèses sur origine de la foi et sa persistance neuronale.
Michel THYS le 6 Décembre 2016 à 12h55C'est une perspective
cyriltreveaux le 22 Février 2017 à 05h57Connectez-vous, rejoignez la communauté
du journal CNRS