Donner du sens à la science

A propos

Construire un terrain de partage et de discussion autour des secrets de l’organe le plus complexe et mystérieux du vivant : tel est le but de ce blog dédié au cerveau. Des chercheurs en neurosciences y décryptent les avancées les plus importantes et prodigieuses, et vous emmènent à la découverte du système nerveux, de ses fonctions et de ses mystères. Lire ici l'éditorial du blog.
  
Contact : Giuseppe Gangarossa, giuseppe.gangarossa@univ-paris-diderot.fr
Twitter : @PeppeGanga

Les auteurs du blog

Giuseppe Gangarossa et de nombreux chercheurs en neurosciences
Maître de conférences à l’université Paris Diderot et membre de l'Unité de biologie fonctionnelle et adaptative, Giuseppe Gangarossa anime ce blog qui fédère des spécialistes de tous les horizons des neurosciences.

A la une

La photo de la semaine : "La « fovéa », zone particulière de la rétine"
29.10.2018, par Alexandra Gros (post-doctorante au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon)

L’œil, organe de la vision, nous permet de capter la lumière afin de l’analyser et ainsi pouvoir interagir avec notre environnement de façon adaptée. Au sein de l’œil, se trouve la rétine composée de plusieurs millions de photoréceteurs (cônes* et bâtonnets*), de neurones et de cellules gliales. Nous avons déjà parlé de la rétine dans une précédente photo de la semaineen se focalisant sur les cellules gliales qui jouent un rôle de soutien essentiel pour les cellules de la rétine. Aujourd’hui nous allons parler de la fovéa, la zone centrale dans la rétine. C’est la zone de la rétine où la vision des détails est la plus précise !

© Hanen Khabou, Vison Institute, Depratment of Therapeutics, France / NikonSmallWorld
 
Sur cette photo, on peut observer la fovéa d’une rétine de primate, grâce à la microscopie à fluorescence. La fovéa se trouve au centre de la macula qui se situe elle-même au centre de la rétine. La macula est une zone d’environ 5,5 mm chez l’humain qui se situe au fond de l’œil, dans l’axe de la pupille*. Elle est caractérisée par une concentration maximale en cônes* qui permet la vision des détails et elle est dépourvue de bâtonnets. Chez les primates (y compris l’être humain), la fovéa, zone d’environ 200 µm au centre de la macula, est entièrement composée de cônes ce qui permet de fournir la vision la plus précise en éclairage diurne.
La fovéa peut parfois présenter des anomalies comme chez les personnes atteintes d’achromatopsie, pathologie qui se caractérise par un dysfonctionnement des cônes aboutissant donc à une absence de vision centrale, une acuité visuelle réduite, une absence totale de vision des couleurs et une forte photophobie. L’achromatopsie congénitale (génétique) est une maladie rare qui touchait 1 naissance sur 33000 en 19601. Néanmoins, cette maladie est assez répandue dans certaines régions du globe, notamment sur les îles de Pohnpei et Pingelap dans le pacifique, où environ 10% de la population est atteinte. Par ailleurs, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie de la rétine qui se caractérise par une baisse de la qualité de la vision en vieillissant (après 50 ans et plus fréquemment après 65 ans). Elle représente la première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays développés. Cette maladie commence par toucher la zone maculaire pour ensuite s’étendre à la périphérie de la rétine. 
 
Un peu de vocabulaire :
Bâtonnets = Photorécepteurs qui permettent la vision avec une luminosité faible 
Cônes = Photorécepteurs qui permettent la vision en couleur, ainsi qu’une meilleure résolution optique
Iris = Partie colorée de l’oeil 
Pupille = Trou situé au milieu de l’iris dans l’œil
 
1. J François, Heredity in ophtamology, St Louis, Mosby, 1961
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Alexandra Gros est docteure en neurosciences (Institut des neurosciences Paris-Saclay). Au cours de sa thèse, elle s’est intéressée au rôle de la neurogenèse adulte hippocampique dans les processus d’apprentissage et de mémoire, notamment épisodique. Après un premier post-doctorant à l’université d’Edimbourg, elle est actuellement chercheuse post-doctorante au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. Dans ses recherches, Alexandra explore les mécanismes qui sous-tendent la mise en mémoire et la rétention à très long terme des souvenirs, ainsi que le rôle d’évènements modulateurs de la mémoire sur ces processus, chez le rongeur adulte sain ou dans un contexte de vieillissement.
 

Commentaires

0 commentaire
Pour laisser votre avis sur cet article
Connectez-vous, rejoignez la communauté
du journal CNRS