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Bien que le cerveau ne représente que 2 % de la masse corporelle d’un adulte, il consomme à lui seule 20 % de nos dépenses quotidienne en sucre, ce qui en fait l’organe le plus gourmand en énergie du corps. L’énergie sous forme de glucose, mais aussi l’oxygène, tous deux nécessaires à son bon fonctionnement, sont apportées au cerveau via un vaste réseau sanguin complexe jusqu’aux cellules cérébrales. Mais toutes les molécules ne sont pas les bienvenues dans le cerveau et subissent un contrôle avant d’y accéder par la barrière hémato-encéphalique, qui fait l’interface entre le sang et les cellules cérébrales.
La barrière hémato-encéphalique. © Bruno Saubaméa, UMR-S 1144
Photo en microcopie confocale d’une coupe de cerveau de rat montrant une veinule postcapillaire. Sur cette photo on voit en bleu les noyaux des cellules. Les vaisseaux sanguins sont constitués de cellules endothéliales qui assurent leur intégrité. Contrairement aux vaisseaux sanguins des tissus périphériques, les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins du cerveau expriment de nombreux transporteurs de relargage de la famille ABC (ATP binding cassette transporters) dont la P-glycoprotéine, visible sur cette photo en magenta. Ces transporteurs limitent fortement le passage d’un grand nombre de xénobiotiques (substance étrangères, chimique, polluante voire toxique) du sang vers le tissu cérébral, jouant donc un rôle important de protection du cerveau vis-à-vis de nombreuses molécules. Néanmoins, ils peuvent également représenter un obstacle majeur au traitement des pathologies cérébrales en refoulant les médicaments. Par ailleurs, sont visibles en jaune les astrocytes (cellules gliales en forme d’étoiles qui est un des types cellulaires présents dans le cerveau) qui communiquent intensément avec les cellules endothéliales en envoyant des prolongements caractéristiques dont les extrémités – les pieds astrocytaires – recouvrent la quasi-totalité des vaisseaux sanguins. Ces astrocytes jouent un rôle essentiel centré sur le support et la protection des neurones, en participant au maintien de la barrière hématoencéphalique, à la régulation du flux sanguine, à l’approvisionnement en nutriments, à la neurotransmission et aux défenses immunitaires. Aujourd’hui, l’étude des caractéristiques de la barrière hémato-encéphalique et de son fonctionnement représente donc un enjeu majeur pour l’amélioration des traitements des maladies neuronales.
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Bruno Saubaméa est maître de conférences à l'Université Paris Descartes, dans l'UMR-S 1144. Bruno développe une recherche fondamentale visant à étudier deux fonctions essentielles de la barrière hémato-encéphalique (BHE) : le maintien de l’homéostasie cérébrale vis-à-vis de composés endogènes et le contrôle de l’exposition cérébrale aux médicaments psychotropes.
Alexandra Gros est docteure en neurosciences (Institut des neurosciences Paris-Saclay). Au cours de sa thèse, elle s’est intéressée au rôle de la neurogenèse adulte hippocampique dans les processus d’apprentissage et de mémoire, notamment épisodique. Alexandra est actuellement chercheuse post-doctorante à l’université d’Édimbourg où elle étudie comment la mise en mémoire et la persistance de souvenirs d’événements de la vie courante peuvent être affectées par un apprentissage ultérieur. Pour cela, elle cherche à élucider les mécanismes moléculaires et cellulaires sous-tendant ces processus, notamment via des mécanismes de « tagging » des neurones et synapses en utilisant l’expression des gènes immédiats précoces.