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Construire un terrain de partage et de discussion autour des secrets de l’organe le plus complexe et mystérieux du vivant : tel est le but de ce blog dédié au cerveau. Des chercheurs en neurosciences y décryptent les avancées les plus importantes et prodigieuses, et vous emmènent à la découverte du système nerveux, de ses fonctions et de ses mystères. Lire ici l'éditorial du blog.
  
Contact : Giuseppe Gangarossa, giuseppe.gangarossa@univ-paris-diderot.fr
Twitter : @PeppeGanga

Les auteurs du blog

Giuseppe Gangarossa et de nombreux chercheurs en neurosciences
Maître de conférences à l’université Paris Diderot et membre de l'Unité de biologie fonctionnelle et adaptative, Giuseppe Gangarossa anime ce blog qui fédère des spécialistes de tous les horizons des neurosciences.

A la une

Neuromythes : cerveau masculin versus cerveau féminin
08.03.2018, par Christophe Rodo, doctorant ATER Aix-Marseille Université

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, je vous propose de revenir sur les mythes qui affirment que les cerveaux des hommes et des femmes sont en tout point semblables ou au contraire totalement différents.
 
A la question, le cerveau d’un homme est-il différent de celui d’une femme ? La réponse est oui ! Il existe bel et bien des différences entre le cerveau d’un homme et le cerveau d’une femme. Néanmoins, en analysant plus en détail la question, la réponse est bien plus complexe. 

Que ce soit par la taille, la constitution ou le volume de certaines régions cérébrales, en moyenne, le cerveau des hommes et des femmes n’est pas identique. Et ces différences ne s’arrêtent pas à la structure du cerveau. En effet, lors de certains tests, les femmes et les hommes n'obtiendront pas les mêmes résultats. Ces disparités peuvent s’expliquer en partie par des différences liées à l'éducation ainsi qu’aux stéréotypes. Les différences liées à l’éducation peuvent s’expliquer par la nature des activités proposées aux petites filles et aux petits garçons durant l’enfance. Si ces activités diffèrent, ceux-ci développeront des compétences différentes.

Les différences liées aux stéréotypes (ou menace du stéréotype), elles, mettent en avant l’influence que les stéréotypes portés par une société peuvent avoir sur les performances individuelles. Si une société véhicule le stéréotype que les femmes sont moins douées en mathématiques que les hommes, les femmes auront effectivement de moins bonnes performances (Franceschini et aI., 2014).
 
Ainsi, en fonction de son sexe, en ayant développé des compétences différentes et étant soumis plus ou moins fortement aux stéréotypes véhiculés par la société dans laquelle nous évoluons, il n’est pas illogique d’observer des différences de performances entre hommes et femmes. Néanmoins, il existe réellement des différences dans le développement (volume cérébral (Lenroot et al., 2007)), la structure (certaines régions cérébrales n’ayant pas le même volume (Ruigrok et al., 2014)) et les résultats à certains tests (comme lors d’un exercice de rotation mentale (Parsons et al., 2004 ; Moè, 2009)) entre le cerveau d’un homme et le cerveau d’une femme.
 
Donc, bien que le cerveau de l’homme et de la femme ne soient pas fondamentalement différent, ces différences ne sont pas non plus marginales. Cependant, il reste très difficile d'établir comment ces variations peuvent moduler les aptitudes et/ou comportements complexes, qui dépendent de nombreux autres facteurs que le sexe de l’individu.
 
Il est également bon de remarquer que la plupart des études qui s’évertuent à comparer hommes et femmes le font sur un grand échantillon. On ne compare quasiment jamais un seul homme à une seule femme, mais un groupe constitué de plusieurs hommes à un autre groupe constitué de plusieurs femmes. Bien que les différences observées existent, ce ne sont que des différences de moyennes de groupe, et ces conclusions ne peuvent pas simplement être reportées directement au niveau des individus.
 
Ni en tout point identique, ni totalement dissemblable, en moyenne, le cerveau des hommes et des femmes est différent et je vous invite à creuser avec moi ce sujet dans le podcast qui suit…

 

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Christophe Rodo est doctorant en neurosciences (Aix-Marseille Université, LNC, INS, ISM). Au cours de sa thèse, il s’intéresse aux mécanismes cérébraux de la mémoire de reconnaissance, un processus se situant entre la perception et la mémoire. En utilisant plusieurs approches méthodologiques, Christophe Rodo étudie l’interaction complexe entre l’hippocampe et les structures parahippocampiques lors de ce type de processus.
Passionné de médiation scientifique, il participe à l’organisation de la Semaine du cerveau en région Paca, a créé une déclinaison de l’événement Treize Minutes en version Jeunes Chercheurs, et participe régulièrement à différentes manifestations grand public. Il tient également un blog (Cerveau en Argot) et une chronique radio hebdomadaire parlant des neurosciences (La Tête Dans Le Cerveau).
Suivez-le sur twitter : @christophe_rodo et écoutez son podcast : La Tête Dans Le Cerveau

Commentaires

2 commentaires

A quel moment vous en parlez de ces différences hommes-femmes ? Vous ne faites que répéter qu'il y a des différences, durant tout le texte, sans en parler. En plus, je suis d'accord, il y a des différences qui viennent de la société, mais pas toutes, je veux dire, quand même pas toute l'intelligence vient de la société... Une partie oui mais il y a des différences naturelles entre hommes et femmes.

J'ai abordé cette recherche avec l'opinion d'un curieux et j'ai du trancher La recherche oscille entre ses biais cognitifs et ce qui est mesurable. 10% est le chiffre que j'ai trouvé de taille supérieure pour le cerveau des hommes. Et aussi des études qui ne sont pas d'accord avec ce chiffre Ce qui fait que je ne vous ai pas cité @christophe_rodo dans mon article Ce sont les recherches de chatgpt qui ont ma préférence, plutôt que de risquer d'abonder dans le sens d'un mythe. https://bitly.ws/ZMKy
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