Donner du sens à la science

A propos

Ce blog est alimenté par Dialogues économiques, une revue numérique de diffusion des connaissances éditée par Aix-Marseille School of Economics. Passerelle entre recherche académique et société, Dialogues économiques donne les clefs du raisonnement économique à tous les citoyens. Des articles sont publiés tous les quinze jours et relayés sur ce blog de CNRS le journal.

 

 

Les auteurs du blog

Plus d'informations sur l'équipe de rédaction et le comité éditorial : www.dialogueseconomiques.fr/a-propos

A la une

PORTFOLIO - Entre permanence et changement, le Cambodge et ses rythmes culturels
03.07.2019, par Claire Lapique
Mis à jour le 03.07.2019

Angkor est le symbole de la civilisation khmère. Pendant l’apogée de l’Empire khmer, du XIe au XIII e siècle, Angkor était le plus grand centre urbain préindustriel du monde. La ville abrite le temple Angkor Wat, aujourd’hui mondialement connu, devenant l’une des plus grandes attractions touristiques du Cambodge. ​

Au cœur de la capitale des souverains khmers, s’élevait le Bayon, le temple central de la ville. Il est le dernier des « temples-montagnes » du site d’Angkor, bâti par Jayavarman VII qui, après l’invasion des Chams s’efforça de restaurer la puissance du royaume khmer. Il dédia ce monument aux multiples visages à Boudha, ce qui permit ainsi de diffuser sa doctrine.​

Les temples-montagnes sont construits selon une architecture à plusieurs étages qui symbolisent le mont Meru en Inde. Dans la mythologie hindoue, il représente le centre de l’univers ; là où les dieux habitent. Imprégnés de la religion hindoue, les khmers avaient bâtis ces temples dans le but de se rapprocher de leurs divinités. ​

A 20 kilomètres d’Angkor, l’ancienne ville d’Iśvarapura abrite le temple de Banteay Srei nommé aussi la citadelle des femmes. Ce surnom lui a été donné grâce aux nombreux bas-reliefs qui représentent des esprits divins (devatas). ​

Le Mékong est le fleuve d’Asie qui rejoint le lac et la rivière Tonlé Sap, c’est le quatrième fleuve d’Asie ayant le plus grand débit.  ​

Pour gérer les conflits et favoriser le développement durable autour du fleuve, le Comité du Mékong s’est mis en place en 1995 réunissant la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et, enfin, en membres observateurs la Chine et la Birmanie.​

Le Tonlé Sap est un ensemble constitué du lac Tonlé Sap et du fleuve Mekong, de majeure importance pour le Cambodge et son agriculture. Sa spécificité est double : son flux change de direction deux fois dans l’année et le lac s’étend et se rétracte selon les saisons. De novembre à mai, lors de la période sèche, le lac se vide dans le fleuve Mékong et lors de la période des pluies, en juin, il enfle pour devenir un immense lac.

La région cambodgienne qui l’encercle est économiquement dépendante de celui-ci car les sédiments déposés par les crues précédentes offrent une terre fertile pour la riziculture. ​


Comme l’Histoire le montre, le riz a été un élément fondateur de la civilisation cambodgienne. Il continue d’être produit à grand échelle aujourd’hui : 90% de la production de riz vient toujours d'Asie. ​

Le Cambodge est le quatrième producteur mondial de poisson d’eau douce. Il tire 60% de sa production de pêche (eau douce et salée) du lac Tonlé Sap. Jusqu’en 1995, la surpêche et la pêche illégale réalisée par des milices armées menaçaient la faune et la flore. A partir de cette date, la FAO, le gouvernement belge et le Cambodge ont privilégié la bonne gestion des ressources à travers un programme de collaboration, en faisant participer les pêcheurs locaux et en les sensibilisant au développement durable. L’aquaculture est aujourd’hui largement pratiquée ce qui favorise la biodiversité. ​

Cette photo prise par Ben Kiernan en 1989 donne un aperçu de la riziculture dans la province de Takeo au sud du Cambodge. Au fond, on peut y apercevoir le temple pré-angkorien qui s’est établi au 6ème siècle, nommé le Pnhom Da.​

Le travail de l'historien Ben Kiernan s'étale sur plus de quarante ans de carrière. De l'étude et le combat pour la reconnaissance du génocide cambodgien, le professeur s'est attelé à la difficile tâche de retranscrire le Cambodge dans le temps long, depuis l'ère glaciaire jusqu'à nos jours. Ses découvertes apportent de nombreux éclairages sur la place du riz dans l'économie pré-industrielle cambodgnienne et sur son adaptation à travers les âges. 

 

© Photos Unsplash, Flickr.​
 

Commentaires

0 commentaire
Pour laisser votre avis sur cet article
Connectez-vous, rejoignez la communauté
du journal CNRS