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Découvrez ici les recherches et le récit des expéditions du géographe François-Michel Le Tourneau, spécialiste de la Guyane et explorateur de la forêt amazonienne. A suivre également sur le compte Twitter @7bornes.
 

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François-Michel Le Tourneau
Géographe aventurier, membre de l'International Research Laboratory (IRL) iGLOBES

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Sprint final
12.07.2015, par François-Michel Le Tourneau
Mis à jour le 12.07.2015

Nous voici installés en borne 6, profitant d'un peu de repos avant de
repartir pour le sprint final vers la borne 7. Bien sûr il ne faut pas
s'emballer, une étape représente encore beaucoup de marche et de surprises
potentielles. Mais nous sommes en bonne voie de réussir notre pari de
parcourir en une seule expédition la ligne des 7 bornes.

Ce dont nous nous apercevons est que le défi était en fait principalement
logistique. Certes le relief pose de redoutables problèmes jusqu'à la
borne 2. Mais cela va en s'atténuant, et à partir de la borne 5 on se
trouve dans une région de plateaux surmontés de petites collines qui ne
sont plus très difficiles à franchir. La fatigue est là, car il s'agit
d'un effort de longue haleine, mais il ne s'agit pas d'un exploit
physique. Disons une bonne performance.

Si la forêt du sud de la Guyane n'est pas si difficile à parcourir, alors
pourquoi la région a-t-elle si peu été reconnue ? Probablement
essentiellement en raison de son éloignement. Coudreau notait déjà que la
disparition des villages amérindiens du centre des tumuc Humac était la
cause principale de la difficulté d'accès. Hurault lui aussi indiquait que
c'est en s'appuyant sur ces villages que La Haye ou Patris ont pu accéder
au centre de la même zone. Ces villages permettaient non seulement de
recueillir des informations sur la région (notamment la position des
autres villages) mais aussi de s'approvisionner en farine de manioc et
autres vivres frais.

Dans notre cas, nous avons substitué les hélicoptères aux indispensables
villages... Ainsi approvisionnés, nous avons pu parcourir 340 km jusqu'à
aujourd'hui, et si tout va bien presque 400 en fin de semaine prochaine,
jusqu'à la borne 7. C'est avant tout cette logistique qui nous a mené où
nous sommes.
Un compagnon de jeu croisé sur le chemin. Il n'est pas dangereux !
Mais si la forêt n'est pas plus difficile ici que dans d'autres régions de
Guyane, elle n'en reste pas moins un milieu âpre. Petites plaies et bobos
se multiplient. Rien pour le moment ne s'emballe grâce à la vigilance de
l'équipe médicale. Mais là encore les choses sont toujours un peu sur le
fil. La fatigue accumulée commence à peser, malgré l'aguerrissement de
l'ensemble des participants. Le matériel souffre aussi... Le clavier de
mon ordinateur n'a plus de "t" ni de "y" (faux contacts dûs à l'humidité
?), ce qui ne facilite pas la rédaction des billets... Bref, il est temps
d'arriver.

Nous nous préparons donc pour la dernière étape, que nous comptons
parcourir au même rythme que les précédentes, soit en 4 jours si tout va
bien. Une fois arrivés nous pourrons tirer un bilan de l'ensemble du
voyage. En attendant, les hommes du 3e REI auront une pensée le 14 juillet
pour leurs camarades qui défileront sur les Champs Elysées.

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