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Un an après le 13 novembre 2015, nous réalisons à quel point ces attentats ont, à différentes échelles, bouleversé nos vies. Ils ont aussi changé nos approches de la connaissance et marqué une nouvelle étape dans l’engagement public du CNRS face aux risques pour la sécurité humaine engendrés par un contexte mondial de violence.
L’appel Attentats-recherche, lancé dès le 18 novembre 2015, voulait constituer une réponse, par la science et la connaissance, à la violence. Nous avons voulu montrer ce que pouvait la recherche dans de telles circonstances. Plutôt que de s’indigner noblement, agir, dans le territoire qui est le nôtre, celui du soutien et du lancement d’initiatives scientifiques pour analyser et comprendre ces phénomènes et contribuer ainsi à les combattre : faire face à la nouvelle réalité du terrorisme. L’indépendance de la recherche est fondamentale, mais ne signifie pas que les chercheurs soient hors de la réalité. La science ne peut se développer et s’épanouir sans une société sûre, libre, ouverte.
L’appel du président du CNRS Alain Fuchs, qui a reçu plus de 300 réponses et a permis le financement de plus de 60 projets, a mobilisé quasiment tous les sites et tous les domaines scientifiques du CNRS et notamment la chimie et l’ingénierie. Il a aussi été un effort important (80%des projets soutenus) en direction des SHS, à la mesure de l’enjeu social, et de leur importance stratégique désormais reconnue.
L’appel s’intègre à une réflexion plus large au sein du CNRS sur sa place et son action dans la société, ainsi qu’à l’ambition nouvelle d’une implication de plus en plus forte et pertinente, des chercheur.e.s dans la société, et réciproquement.
L’appel Attentats n’est pas un événement sans lendemain, car cette actualité va durer, et notre mobilisation aussi. Le futur passe par un important travail de terrain, pour permettre aux chercheur.e.s de rencontrer les acteurs du renseignement, de la sécurité, de la justice, de la décision politique. C’est ce travail de contact qui peut ouvrir vers des solutions de moyen et long terme.
Cette dynamique constitue aujourd’hui un enjeu majeur. La richesse des résultats de l’appel, que nous présenterons au public le 28 novembre, conduit à penser que nous sommes sur la bonne voie : celle de la qualité et de l’interdisciplinarité des programmes, de l’échange avec les politiques de terrain, et de l’intégration des démarches de recherche à la société globale.