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Le système nerveux est composé du système nerveux central et du système nerveux périphérique. Ce dernier comprend les nerfs par lesquels circule l’information entre le système nerveux central et le reste de l’organisme. Il est subdivisé en voies afférentes (ou sensitives) qui conduisent l’information au système nerveux central et en voies efférentes (ou motrices) qui transmettent les instructions émises par le système nerveux aux organes effecteurs, les muscles et les glandes du corps. Les voies sensitives permettent de renseigner le système nerveux central sur l’environnement extérieur mais aussi sur l’état interne de l’organisme. Une partie des voies motrices appartient au système nerveux somatique, soumis au contrôle volontaire et qui innerve les muscles squelettiques, (~600 muscles présents dans tout l’organisme) et l’autre partie appartient au système nerveux autonome, indépendant du contrôle volontaire et qui innerve et contrôle les fonctions viscérales (rythmes cardiaques, respiration, digestion, glandes exocrines et endocrines, …).
Le système nerveux cutané fait partie du système nerveux périphérique. Il est composé d’une voie afférente et d’une voie efférente, et innerve les 3 couches de la peau, que sont l’hypoderme, le derme et l’épiderme. La peau est en contact direct avec le milieu extérieur et représente un organe sensoriel majeur de l’organisme mais aussi de protection contre les agressions extérieures. Le système nerveux cutané, en contact avec la peau, reçoit et répond à toute une variété de stimuli qu’ils soient physiques, chimiques, électriques, thermiques, ou autres. Ce système reçoit les informations en provenance du système nerveux central et transmet les informations sur l’environnement en retour. Les nerfs cutanés peuvent moduler un grand nombre de fonctions au sein de la peau, telles que la vasomotricité, fonction barrière (hydrique, physique, anti-oxydante et photo-protectrice), la thermorégulation, l’érection pilaire (plus couramment appelée la chair de poule), la sécrétion des glandes, la croissance et la différenciation des tissus, la cicatrisation, l’inflammation ou encore la réponse immunitaire. Il existe une relation étroite entre les fibres nerveuses et les cellules cutanées, qui forment avec le système immunitaire, le système neuro-endocrino-immuno-cutané.
Le système nerveux cutané se compose pour une minorité de fibres nerveuses autonome (motrices et sécrétrices) qui joue un rôle crucial dans la régulation de la fonction des glandes sudoripares, la vasomotricité, le flux sanguin et la thermorégulation ; et de fibres nerveuses sensorielles. Les terminaisons nerveuses de ces fibres sont de deux types : libres ou spécialisées (corpuscules de Pacini, de Meissner, de Krause et de Ruffini, disque de Merkel) au sein de la peau. Elles sont sensibles à la pression, à l’étirement, à la vibration, à la température ou à la douleur. La répartition de ces fibres sensorielles dépend de la partie du corps et la sensation de tact (sensation provoquée par des actions mécaniques de contact, de choc, de pression, de traction qui sont exercées sur la peau) se localise plus spécialement au bout des doigts, dans la paume des mains, sur les lèvres, sur la plante des pieds et aux organes génitaux.
© Dr. Kif Liakath-Ali, King’s College London, Centre for Stem cells & Regenerative Medicine, London, UK / Nikon Small World
Sur cette photo prise en microscopie confocale, les nerfs cutanés sont visibles en vert sous la peau d’une souris dont les follicules pileux sont visibles en rouge et en bleu.
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Alexandra Gros est docteure en neurosciences (Institut des neurosciences Paris-Saclay). Au cours de sa thèse, elle s’est intéressée au rôle de la neurogenèse adulte hippocampique dans les processus d’apprentissage et de mémoire, notamment épisodique. Alexandra est actuellement chercheuse post-doctorante à l’université d’Édimbourg où elle étudie comment la mise en mémoire et la persistance de souvenirs d’événements de la vie courante peuvent être affectées par un apprentissage ultérieur. Pour cela, elle cherche à élucider les mécanismes moléculaires et cellulaires sous-tendant ces processus, notamment via des mécanismes de « tagging » des neurones et synapses en utilisant l’expression des gènes immédiats précoces.
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du journal CNRS