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Bienvenue sur le blog de Cécile Michel, destiné à vous faire découvrir trois mille ans d’histoire d’un Proche-Orient aux racines complexes et multiples, à travers les découvertes et les avancées de la recherche en assyriologie et en archéologie orientale. (Version anglaise ici)

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Cécile Michel
Assyriologue, directrice de recherche au CNRS dans le laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité

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Un palais de Saddam Hussein transformé en musée
26.02.2017, par Cécile Michel
Mis à jour le 26.02.2017

Le 27 septembre 2016, un nouveau musée ouvrait dans la ville de Bassorah, deuxième ville d’Iraq située à l’endroit où le Tigre et l’Euphrate se rejoignent, sur le Chatt-el-Arab.

Ce musée, installé dans l’un des nombreux palais que Saddam Hussein s’est fait construire à travers le pays, a remplacé le vieux musée du centre historique, pillé en partie lors de la guerre du Golfe en 1991, puis partiellement détruit en 2003 alors que ses collections avaient été évacuées à Bagdad.

Ce projet, financé par une association fondée par l’assyriologue et conservateur John Curtis, a été soutenu par l’armée britannique, hébergée un temps dans ce bâtiment après la chute du raïs, et par le British Museum. Qahtan al-Obaid, directeur de ce nouveau musée, a suivi l’avancée du projet depuis près d’une décennie, et les travaux entrepris sur l’ancien « Palais du Lac » depuis 2011. Une attention toute particulière a été portée à la sécurisation du bâtiment.

N’ayant pu réunir suffisamment de fonds, Qahtan al-Obaid a décidé d’ouvrir tout d'abord une première galerie de 400 m2 consacrée à l’histoire locale depuis l’époque hellénistique jusqu’au 19ème siècle. Plus de cinq cents pièces ont été acheminées par la route depuis Bagdad pour rejoindre les vitrines du nouveau musée.

À terme, trois autres galeries verront le jour, également financées par le Royaume-Uni. Elles seront consacrées aux Sumériens (IIIème millénaire), ainsi qu'aux Babyloniens et aux Assyriens (IIème - Ier millénaires avant J.-C.).

Dans un pays ravagé par les guerres depuis plus de vingt-cinq ans, dont les sites et vestiges archéologiques ont été pillés et détruits, on ne peut que se réjouir de voir l’un des fastes de la dictature passée se transformer en un centre culturel mettant en valeur le très riche passé de cette région ! Il est à souhaiter que les autres palais construits par le raïs connaissent une réhabilitation comparable.
 

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du journal CNRS