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De la santé à l’énergie en passant par l’informatique ou la chimie, les recherches menées dans les labos trouvent régulièrement des prolongements dans le monde socio-économique. Découvrez sur ce blog des exemples de valorisation des recherches menées au CNRS, une des institutions les plus innovantes au monde.

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La french-tech dévoile ses atouts à Las Vegas
07.01.2020, par Laurence Stenvot
Le Consumer Electronic Show 2020, salon international dédié aux nouvelles technologies, se tient à Las Vegas, aux États-Unis, du 7 au 10 janvier. De nombreuses start-up françaises, dont plusieurs liées au CNRS, viennent y présenter leurs dernières innovations high-tech.

Chaque année depuis 1967, les plus grands acteurs mondiaux des nouvelles technologies se donnent rendez-vous à Las Vegas lors du Consumer Electronic Show (CES). Plus de 4 500 entreprises, allant de la multinationale à la start-up, sont présentes. Et la France y est bien installée : quelque 360 start-up avaient fait le déplacement en 2019, plaçant l’Hexagone en troisième position derrière la Chine (deuxième) et les États-Unis.  

Cette année encore, de nombreuses start-up françaises – dont plusieurs nées dans des laboratoires du CNRS – sont sur place, à la conquête de nouveaux marchés et clients, et de notoriété. « C’est un rendez-vous important », confie Gaël Patton, cofondateur de la start-up Icohup (lire ci-dessous), qui se rend au CES chaque année depuis trois ans. « La première année, nous y étions pour découvrir un nouveau monde, celui des start-up. Nous sortions tout juste du laboratoire avec notre projet ! Aujourd’hui, nous avons une approche orientée business : nous rencontrons des clients, des partenaires et des investisseurs. C’est un salon qui apporte une belle visibilité et qui nous positionne parmi les entreprises à ambition internationale », ajoute-t-il, indiquant qu’à la différence des salons européens, le CES est moins « cloisonné » et permet plus d’échanges entre start-up et grands groupes.

Dix start-up liées aux recherches du CNRS

Actronika
Le système haptique développé par la start-up Actronika, créée en 2015, est capable de produire des dizaines de sensations tactiles différentes. Mis au point à partir de recherches menées à l'Institut des systèmes intelligents et de robotique1, il est conçu pour s'intégrer dans les systèmes de réalité virtuelle, les objets connectés, les cockpits de véhicules ou les instruments de laboratoires.

Chronolife 
La start-up Chronolife, créée en 2015 et issue de l'Institut de la vision2, apporte des solutions médicales prédictives pour aider au diagnostic. Elle présentera au CES son tee-shirt connecté intégrant un algorithme qui effectue des mesures des constantes vitales pour aider au diagnostic et à l’observance des patients insuffisants cardiaques. La technologie est composée d’un tee-shirt doté de six capteurs et d’une application qui permet un suivi à distance par les médecins.

La start-up Chronolife a conçu un tee-shirt connecté qui permet de surveiller les constantes vitales des patients insuffisants cardiaques.
La start-up Chronolife a conçu un tee-shirt connecté qui permet de surveiller les constantes vitales des patients insuffisants cardiaques.

Cyber-Detect 
Fruit de dix années de recherche au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications3, la technique d'analyse de codes malveillants proposée par la start-up Cyber-Detect, créée en 2017, permet d'identifier les attaques inédites, ainsi que les virus camouflés échappant aux logiciels de détection couramment utilisés. Son approche ? La détection de codes malveillants non répertoriés dans les bases de virus connus grâce à une « analyse morphologique » du programme. Celle-ci permet d’identifier ou de reconnaître un comportement caractéristique de logiciel malveillant.

Cosmian
La start-up Cosmian, créée en 2018 en collaboration avec le Département d'informatique de l'École normale supérieure4, réconcilie l’économie de la donnée – le marché des données des citoyens de l’Union européenne s’élevait à 60 milliards d’euros en 2016 – avec la protection de ces mêmes données. La jeune pousse propose une plateforme imaginée pour diffuser les données et les exploiter, le tout sans les compromettre. La technologie qui rend le tout possible repose sur trois composantes : les fonctions de chiffrement, de connexion, ainsi qu’un module de règles et d’audit. La start-up est lauréate du concours i-lab 2019.

Dilepix
La start-up Dilepix, créée en 2018 et issue de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires5, propose une technologie d’optimisation de la production agricole par intelligence artificielle. Sa technologie apporte une plus-value aux capacités et à l’autonomie des robots et des équipements agricoles en y ajoutant la vision par ordinateur et l’intelligence artificielle. Elle permet par exemple la surveillance des cultures à partir d’analyse d’images, la détection et la progression géographique de ravageurs, la détection de la floraison ou encore l’estimation de la maturité des cultures. La start-up a été lauréate du concours i-lab 2018. 
 

Surveillance de la croissance des petits pois grâce à l'intelligence artificielle développée par la start-up Dilepix.
Surveillance de la croissance des petits pois grâce à l'intelligence artificielle développée par la start-up Dilepix.

Grapheal
Spécialisée en cybersanté, Grapheal développe une technologie pour accompagner la cicatrisation des plaies. Issue de l’Institut Néel du CNRS et créée en 2019, cette start-up a mis au point un patch permettant une surveillance continue des plaies chroniques – ces plaies dites « chroniques », c’est-à-dire ne guérissant pas après six semaines, sont en constante augmentation notamment à cause du vieillissement de la population. Le patch développé par Grapheal mesure et stocke les paramètres biologiques des plaies, puis les communique, via un cloud médical, au personnel soignant qui peut ainsi surveiller à distance la cicatrisation.

Icohup 
La start-up Icohup, créée en 2016 et issue de l’Institut lumière matière6, spécialisée dans le développement d’instruments de mesure de pollution connectés, développe la solution « Rium » : une approche 100 % numérique de la protection des personnes dans les environnements exposés à la radioactivité. Grâce au savoir-faire du laboratoire, Icohup propose le spectromètre le moins cher du marché afin d’analyser le type de rayonnement gamma. Le boîtier envoie les données sur une application mobile qui permet à l’utilisateur de découvrir quels isotopes sont présents. De plus, l’ensemble de la supervision peut se faire à distance via Internet. Basée à Lyon et à Limoges, la start-up a déjà présenté le concept de Rium à Las Vegas en 2017, 2018 et 2019 et obtenu un CES Innovation Award.

Présentation par Billy Duchesne (à droite), directeur commercial de la start-up Icohup, du concept Rium au CES 2019.
Présentation par Billy Duchesne (à droite), directeur commercial de la start-up Icohup, du concept Rium au CES 2019.

LITUUS
Créée en 2018 et issue de l’Institut de recherche sur les composants logiciels et matériels pour l'information et la communication avancée7, la start-up LITUUS a conçu le premier collier connecté pour évaluer le bien-être des bovins. Il permet à l’agriculteur de connaître en temps réel les cycles de reproduction ou encore de détecter les problèmes de santé de son troupeau afin d’optimiser le rendement agricole et gagner du temps. L’évaluation du bien-être animal avec des objets connectés est une fonctionnalité innovante, c’est pourquoi le brevet pour le collier LITUUS a été déposé.

La start-up LITUUS à créé un collier connecté afin d'évaluer le bien-être des bovins et optimiser le rendement agricole.
La start-up LITUUS à créé un collier connecté afin d'évaluer le bien-être des bovins et optimiser le rendement agricole.

NextMind
Fondée en 2017 et issue du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique8NextMind est spécialisée dans les neurotechnologies de commande par la pensée et propose un dispositif de décodage de l’activité neuronale. Il s’agit du premier dispositif portable de détection d’ondes cérébrales non invasive permettant de traduire instantanément les signaux cérébraux provenant du cortex visuel de l'utilisateur en commandes numériques. Ils facilitent ainsi l’interaction et le contrôle d’interfaces digitales comme des ordinateurs ou des casques de réalité virtuelle ou de réalité augmentée.

La start-up NextMind expose son casque qui décode les ondes cérébrales et traduit l'intention de l'utilisateur à l'écran, lui permettant de « tirer » sur des canards dans un jeu vidéo, sans appuyer sur un bouton, lors de l'avant-première du CES 2020 à Las Vegas, le 5 janvier 2020.
La start-up NextMind expose son casque qui décode les ondes cérébrales et traduit l'intention de l'utilisateur à l'écran, lui permettant de « tirer » sur des canards dans un jeu vidéo, sans appuyer sur un bouton, lors de l'avant-première du CES 2020 à Las Vegas, le 5 janvier 2020.

Wisebatt
Créée en 2016 et issue du Laboratoire d'informatique de Paris 69, la start-up Wisebatt propose un outil de simulation pour les ingénieurs en électronique qui leur permet d'obtenir, en quelques minutes, les mêmes résultats qu'une étude traditionnelle : autonomie, performance ou encore coût final de l'objet. Les utilisateurs de la plateforme assemblent via l'interface visuelle des modèles de composants et des blocs d’états. Ils réalisent ainsi une description détaillée du matériel et du logiciel de leur objet, interprétée pour simuler un comportement proche à 90 % d’un prototype réel. ♦

À lire sur le site de CNRS Le journal
Des start-up françaises à Las Vegas

Notes
  • 1. Unité CNRS/Sorbonne Université.
  • 2. Unité CNRS/Sorbonne Université/Inserm.
  • 3. Unité CNRS/Université de Lorraine/Inria.
  • 4. Unité CNRS/ENS Paris/Inria.
  • 5. Unité CNRS/Université Rennes 1/ENS Rennes/Insa Rennes/Université Bretagne-Sud/Inria/Centrale Supelec/IMT Atlantique – Institut Mines-Télécom.
  • 6. Unité CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1.
  • 7. Unité CNRS/Université de Lille.
  • 8. Unité CNRS/ENS Paris/EHESS.
  • 9. Unité CNRS/Sorbonne Université.

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