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Six scénarios d'un monde sans travail

Dossier
Paru le 28.09.2022
Le siècle des robots

Six scénarios d'un monde sans travail

27.07.2018, par
Image tirée de la série télévisée « Trepalium » (2016). Dans cette anticipation, seule une personne sur cinq a la chance d'avoir un emploi et de vivre dans la Cité, protégée par un mur.
Les machines seront un jour capables de remplacer les humains dans toutes les tâches, affirment les experts en intelligence artificielle… Voici six futurs possibles au XXIIe siècle selon l'économiste Gilles Saint-Paul. Cet article fait partie du TOP 10 des plus lus sur notre site cette année.

Cet article a été publié dans le numéro 3 de la revue « Carnets de science ».
Il vient à la suite de celui-ci qui détaille pourquoi les experts en intelligence artificielle pensent que les machines seront un jour capables de nous remplacer dans toutes les tâches.

   
Supposons que dans cent ou cent cinquante ans, le travail des humains devienne moins compétitif que celui des robots, peu chers, corvéables à merci et parfaitement acceptés par la population. « Dans ce cas, il faut bien comprendre que l’on quitte le régime qui fonctionne depuis la révolution industrielle. Dans celui-ci, la machine-outil améliore la productivité de l’ouvrier sans le remplacer ; cette productivité accrue permet à l’entreprise d’embaucher et d’augmenter les salaires. Au final, elle profite à l’ouvrier et à la société en général », explique Gilles Saint-Paul, chercheur au sein de l’unité Paris-Jourdan Sciences Économiques1. Mais si la machine travaille seule, elle entre directement en concurrence avec le travailleur humain. On passe à un régime où le capital se substitue au travail : le salaire est fixé par la productivité des robots et leur coût de fabrication. « Imaginons en effet que vous empaquetez des colis et que vous en faites vingt par heure, illustre l’économiste. Si un robot qui coûte 10  euros de l’heure en fait le double, votre salaire horaire s’élève à 5 euros. » Misère.

Si le robot (assigné à la même tâche que vous, NDLR) se perfectionne et passe à quatre-vingt colis de l’heure, votre salaire sera divisé par deux.

Pire encore : « Si ce robot se perfectionne et passe à quatre-vingt colis de l’heure, votre salaire sera divisé par deux. » Les humains ne pourront alors plus vivre de leur travail. Et taxer les robots, déjà largement déployés dans tous les secteurs d’un pays, redevient une éventualité économiquement viable, voire nécessaire (NDLR : contrairement à ce que recommandent les économistes pour un avenir proche). Sous ces conditions, Gilles Saint-Paul a élaboré six scénarios pour le monde de demain2. Toute ressemblance avec d’actuels cas de figure n’a rien de fortuit…

 

Les robots de la série TV Real humans
Si les robots pouvaient à l'avenir travailler de manière quasi-autonome, comme ceux de la série télévisée « Real Humans » (ici en photo), ils entreraient alors directement en concurrence avec le travailleur humain...
Les robots de la série TV Real humans
Si les robots pouvaient à l'avenir travailler de manière quasi-autonome, comme ceux de la série télévisée « Real Humans » (ici en photo), ils entreraient alors directement en concurrence avec le travailleur humain...

1 – L’État-providence

Le fruit du travail des machines est redistribué à la population par l’État-providence. Celui-ci renfloue ses caisses en taxant les propriétaires de robots (autrement dit, les détenteurs du capital). Ce scénario social-démocrate pourrait tout à fait se mettre en place dans une société démocratique : si le salaire d’une majorité de citoyens tombe en dessous du niveau de subsistance, ceux-ci pourraient en effet voter massivement pour le taux d’imposition qui maximise les recettes publiques. « Alors, les capitalistes, très peu nombreux, vivent du travail des machines et les autres vivent de transferts sociaux, résume Gilles Saint-Paul. Les Français ou les Grecs, qui épargnent peu comparativement aux Allemands et ont un État redistributif fort, pourraient évoluer vers ce type de scénario. Mais des usines sans main-d’œuvre humaine seraient très facilement délocalisables. » Taxer les propriétaires de robots n’aurait alors rien d’une sinécure…

2 – La société des rentiers

Dans cette possible suite du scénario précédent, certains citoyens épargnent sur leurs revenus providentiels et lèguent à leurs enfants un patrimoine. De nouvelles dynasties de rentiers émergent. Plus leur nombre est élevé, plus la croissance est forte car le patrimoine hérité devient une nouvelle source d’épargne (celle-ci est en effet prêtée par les banques aux entreprises qui investissent dans les robots pour produire). Si une classe de rentiers, détenteurs de capital et opposés à la redistribution, atteint une masse critique, le système de l’État-providence disparaît peu à peu faute de soutien politique. À terme, la société se divise en deux grandes castes : d’un côté les rentiers modérément aisés et de l’autre un sous-prolétariat voué à l’indigence qui, faute d’héritage et de revenus suffisants accordés par l’État, ne pourra plus faire en sorte que ses descendants deviennent un jour rentiers. « Les Allemands, qui épargnent beaucoup, pourraient évoluer vers ce type de scénario », commente Gilles Saint-Paul.

3 – Le fordisme nouvelle génération

Image tirée du film « Les Temps modernes » (1936), emblématique de l'automatisation du travail à l'usine et des chaînes de production qui ont fait le succès de Henry Ford dans l'automobile.
Image tirée du film « Les Temps modernes » (1936), emblématique de l'automatisation du travail à l'usine et des chaînes de production qui ont fait le succès de Henry Ford dans l'automobile.

Afin de s’assurer une base de consommateurs et une certaine paix sociale, les entreprises maintiennent des emplois humains, peu utiles mais bien payés. Donner de l’argent d’une main pour récupérer de futurs clients de l’autre n’est pas une idée nouvelle : le constructeur automobile Henry Ford en fit ses choux gras au début du XXe siècle. Dans les années 1960 émergent ensuite de nouvelles catégories managériales intermédiaires, les « cadres », friands de meubles en Formica et de chaînes hi-fi. « Dans mon scénario néo-fordien, les gens ont des revenus élevés pour des emplois purement formels au sein d’une hiérarchie prétendument productive. Ils font des présentations Powerpoint accessoires et de longues réunions oiseuses… », souffle Gilles Saint-Paul.

Dans mon scénario néo-fordien, les gens ont des revenus élevés pour des emplois purement formels au sein d’une hiérarchie prétendument productive. Ils font des présentations Powerpoint accessoires et de longues réunions oiseuses…

« En bout de chaîne, un secteur tertiaire hypertrophié soutient le mécanisme de redistribution et, en amont, des usines où seuls des robots travaillent produisent le capital. » Problème : le système fordien était instable car rien ne garantissait que les employés généreusement payés choisissent la fameuse voiture en forme de T plutôt qu’une Chevrolet à prix cassé. « C’est exact, poursuit l’économiste, mais dans un capitalisme fondé sur l’entente des prix et des niveaux de salaires, établie entre un petit nombre de grandes entreprises se partageant tout le marché, on peut s’attendre à ce que le néo-fordisme survive. » À voir l’économie du numérique aujourd’hui, fortement concentrée autour des GafamFermerAcronyme formé des initiales des géants du Net, Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft., l’hypothèse est fort plausible.

 

4 – L’Empire romain contre-attaque

Pour éviter de payer de fortes taxes au sein d’un éventuel État-providence, la poignée de très riches propriétaires de robots met en place son propre système redistributif fondé sur le clientélisme. Ils transfèrent quelques subsides au peuple en échange de leur appui politique. Cette redistribution ne passe ni par l’État ni par l’entreprise. « La société serait alors une variante de celle de l’Empire romain où les robots jouent le rôle des esclaves. La masse de prolétaires, elle, devient une sorte de plèbe sans travail ou dont le travail ne rapporte pas assez. Enfin, l’oligarchie capitaliste, comme les grandes familles patriciennes de l’Antiquité, s’assure les faveurs de la plèbe en lui offrant “du pain et des jeux” », commente Gilles Saint-Paul.

Scène du film « Spartacus » (1960), de Stanley Kubrick. Dans l'un des scénarios futuristes de l'économiste Gilles Saint-Paul, la société serait une variante de celle de l’Empire romain où les robots joueraient le rôle des esclaves.
Scène du film « Spartacus » (1960), de Stanley Kubrick. Dans l'un des scénarios futuristes de l'économiste Gilles Saint-Paul, la société serait une variante de celle de l’Empire romain où les robots joueraient le rôle des esclaves.

5 – Guerres, famines et épidémies

Les salaires tombent sous le niveau de subsistance et la population mondiale diminue rapidement. Seuls les propriétaires de robots survivent. Ce scénario est un retour au schéma malthusien3. Selon celui-ci, la croissance à long terme ne permet pas d’augmenter le niveau de vie car, dès que les salaires dépassent le niveau de subsistance, la natalité remonte et la répartition des richesses entre plus de bouches à nourrir, vêtir et distraire, annule toute forme d’accumulation. « Grâce à la baisse de la natalité de la fin du XIXe siècle, les pays développés sont sortis de quatre mille ans dans la trappe malthusienne. La révolution industrielle a ainsi permis une hausse exceptionnelle du niveau de vie. » Alors, qui retombera dans la trappe ? « Les pays peu développés et certaines dictatures », répond Gilles Saint-Paul.

Les pays moins développés pourraient ensuite (...) profiter d’un nombre de robots par tête plus important du fait de la disparition pure et simple de la classe laborieuse.

De la même façon, on a observé ces dernières décennies des famines et des massacres de masse dans certains pays d'Afrique et d'Asie, alors qu’ils seraient inacceptables dans les sociétés démocratiques. « Les pays moins développés pourraient ensuite dépasser l’Occident : sociétés de rentiers non redistributives, ils profiteraient en effet d’un nombre de robots par tête plus important du fait de la disparition pure et simple de la classe laborieuse, projette l’économiste. Mais cela n’arriverait que si ces pays réduisaient leur taux de fécondité et s'ils établissaient des droits de propriété crédibles sur les robots, mettant fin aux pillages, aux désordres civils et à la corruption. »

 

6 – Bienvenue dans la « Matrice »

L’automatisation pressurise certes les salaires, mais le salaire de subsistance lui aussi baisse : grâce aux nouvelles technologies, l’augmentation de la productivité agricole pourrait en effet assurer l’alimentation d’un grand nombre d’êtres humains à un coût faible4. Et pour ce qui est du « superflu », la virtualisation de l’existence permet de sacrées économies ! « On peut vivre dans un appartement au mobilier luxueux avec des tableaux de maîtres au mur, alors qu’il ne s’agit que d’images holographiques », commente Gilles Saint-Paul. Et passer nos vacances en réalité virtuelle, sous la chaleur d’un brasero, bercés par la brise d’un ventilateur premier prix ? On a hâte… ♦

Et si, comme dans le film « Matrix reloaded » (2003) de Andy Warchowski, la totalité de notre environnement devenait virtuel ? Les économies réalisées sur le budget déco suffiraient-elles à pallier la baisse de nos salaires ?
Et si, comme dans le film « Matrix reloaded » (2003) de Andy Warchowski, la totalité de notre environnement devenait virtuel ? Les économies réalisées sur le budget déco suffiraient-elles à pallier la baisse de nos salaires ?

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L’enseignement, un bien de consommation ?

Le système éducatif, coûteuse institution, est actuellement utile du point de vue économique parce qu’il fournit des travailleurs qualifiés qui augmentent la productivité de la société. « Mais dans le monde robotisé que j’imagine, elle doit changer radicalement, explique Gilles Saint-Paul. Au lieu de donner une longue éducation aux gens, on leur donnera des robots ou des droits sur des robots pour maintenir leurs moyens de subsistance. L’éducation, dispensée via des technologies virtuelles et donc peu chère, deviendra alors un bien de consommation, et non un moyen de devenir productif et d’augmenter votre salaire. » Cela vous semble horrible ? Affaire de point de vue : « Cela réduirait les inégalités en logeant tout le monde à la même enseigne. Alors que depuis quarante ans environ, les personnes douées à l’école et réceptives à son système sont favorisées au détriment des autres », achève l’économiste.

   
Pour savoir ce qui risque de se passer dans un avenir plus proche, lisez  :
À l’usine, au bureau, tous remplacés par des robots ?
 

Et sur les questions d'éthique liées à ces sujets :
Peut-on faire confiance à l'intelligence artificielle ?

Notes
  • 1. Unité CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/École des hautes études en sciences sociales/ENS Paris/École des Ponts ParisTech/Institut national de la recherche agronomique.
  • 2. Gilles Saint-Paul, « Robots : vers la fin du travail ? », avril 2017, disponible sur halshs.archives-ouvertes.fr et publié dans la revue Archives de philosophie du droit.
  • 3. Thomas Malthus (1766-1834) était un économiste britannique.
  • 4. « The Future of agriculture », Technology Quaterly, juin 2016.
Aller plus loin

Auteur

Charline Zeitoun

Journaliste scientifique, autrice jeunesse et directrice de collection (une vingtaine de livres publiés chez Fleurus, Mango et Millepages).

Formation initiale : DEA de mécanique des fluides + diplômes en journalisme à Paris 7 et au CFPJ.
Plus récemment : des masterclass et des stages en écriture de scénario.
 

Commentaires

22 commentaires

L'article ne paraît pas bien sérieux, et on a modérément envie de retourner à la source quand on voit la vacuité du propos. Je prends un exemple : la comparaison avec l'Empire romain ne tient pas une seule seconde, pour les raisons suivantes. 1/ Le rôle économique des esclaves ne remonte pas à la société impériale, mais (pour le dire rapidement) à l'expansion romaine en méditerranée, donc à la 2ème guerre punique (époque républicaine) ; 2/ les esclaves ne prirent pas en charge tout le travail manuel : d'une part, les artisans ("tabernarii / opifices") firent florès à Rome pendant la période impériale, et d'autre part, on sait depuis les travaux de Garnsey, Treggiari ou Brunt (soit bientôt 40 ans) que les plébéiens assumaient bien une partie de ce travail ; 3/ l'image du "pain et des jeux" dépolitisant une plèbe qui échangerait contre ces palliatifs sa conscience politique ne tient plus depuis, pfiou, le XIXème siècle, ai-je envie de dire, mais au moins depuis l'ouvrage de P. Veyne de 1976 ("Le Pain et le Cirque") ; 4/ de toute façon, les grandes familles patriciennes qui donnèrent les différents jeux le firent comme magistrats (donc il n'y a pas à les dissocier de "l'Etat", même si les choses sont complexes), le blé public fut toujours une prérogative étatique, et à partir de l'époque impériale, c'est l'empereur qui se charge de tout ça. En quelques lignes, l'auteur reprend ainsi des clichés sur la plèbe romaine pires que dans l'historiographie allemande de la fin du XIXe ou que dans les lectures marxistes les plus biaisées qui soient (je rappelle que ce furent elles qui développèrent cette image de la plèbe comme "Lumpenproletariat" ne produisant rien, à la différence des esclaves, cf. R. Gilbert 1976). Quand on voit le tombereau d'inepties dans sa propre discipline, on se dit que le reste doit être à l'avenant. Je rejoins mon collègue ci-dessous : qu'est-ce que cela a à faire dans la revue du CNRS ? C'est le genre de papier de mauvaise vulgarisation qu'on s'attendrait à trouver sur Slate ou dans le Huffingtonpost. PS : une réflexion plus intéressante (quoique très brève) sur l'automatisation et son rapport à l'emploi, articulée sur la célèbre décision de Vespasien de ne pas avoir recours à des machines pour préserver l'emploi des plébéiens : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoires-d-info/de-l-empereur-vespasien-a-uber-pop_1784903.html.

Il me semble qu'il est aussi important de s'interroger sur l'impact social de l'évolution du monde du travail. Dans une société qui valorise le travail (des enquêtes européennes indiquent que les Français sont particulièrement attachés au travail), pointe du doigt les chômeurs, les "assistés", écarte les seniors de la vie active avant même l'âge de la retraite, et détourne le regard face aux personnes âgées, comment l'humain arrivera-t-il à gérer son oisiveté ? Que fera-t-il de tout ce temps s'il ne travaille plus, si les robots soignent les malades, entretiennent les jardins, cuisinent, font le service dans les restaurants...? On connait les ravages que le chômage peut faire (alcoolisme, désocialisation, etc), dans ce contexte, combien péteront les plombs face à la vacuité de sens de cette vie ? Et ce, d'autant plus que l'intérêt pour la vie politique (au sens de l'organisation et fonctionnement de la cité), les arts, la culture demeure faible (la gratuité des musées n'a pas engendré de hausse important de la fréquentation et n'a pas attiré les publics ciblés). Faudra-t-il interdire la robotisation de certains métiers ou activités (caritatives ?) pour permettre aux humains de s'occuper ? Verrons-nous l'explosion des loisirs pour divertir des humains désœuvrés ? Une vie virtuelle (quand on voit déjà le nombre d'accros à internet et aux réseaux sociaux) et des activités robotisées, est-ce vraiment une évolution pour notre civilisation ? Chacun aura une réponse à ces questions et verra midi à sa porte...

Comme toujours on ne s'interroge pas sur le rôle de la monnaie dans l'équation... Se trouvera-t-il quelqu'un qui comprenne qu'il faut développer dès aujourd'hui une monnaie aussi résiliente que possible, c'est-à-dire une monnaie qui ne laisse personne au bord du chemin ? C'est ce que certains tentent de faire avec #Duniter Duniter est un générateur de "monnaies libres". C'est lui-même un logiciel libre. Il fonctionne de manière distribuée sur la base d'une "chaîne de blocs" super économe en énergie et d'une "toile de confiance" réservée aux humains (robots et chiens ne sont pas admis) qui leur fournit une identité forte sans tiers de confiance centralisé (Ne pas compter sur les États, défaillants en cas d'effondrement, par définition). Une monnaie libre est une monnaie émise sur le principe du Dividende Universel contrairement à la monnaie classique émise sur la base d'une dette (ou autres mécanismes de type Bitcoin générant de la rareté artificielle). Chaque membre de la communauté monétaire libre est co-créateur de ses unités de compte selon un principe de symétrie dans le temps et dans l'espace qui garantit que personne ne soit lésé. En effet, avec la monnaie que l'on pratique actuellement, les individus ne sont pas traités de manière équivalente suivant leur distance aux centres d'émission monétaire ou selon leur ordre d'arrivée dans la bulle spéculative. Une monnaie libre n'est pas une monnaie rare, mais elle n'est pas non plus créée en quantité illimitée selon le bon vouloir de ses créateurs comme c'est le cas actuellement. Au contraire, la création est contrôlée par un mécanisme raisonné et compréhensible par tous (Théorie relative de la monnaie) qui ajuste de manière transparente le montant du dividende et la croissance de la masse monétaire. La première monnaie fonctionnant selon ce principe s'appelle #Ğ1. Elle a été lancé en mars 2017. Il y a environ 1200 membres dans la communauté monétaire libre à présent. Ils construisent eux-mêmes leurs propres places de marché pour échanger ce que bon leur semble en fixant eux-mêmes les prix . Pour des raisons techniques, Ğ1 est limité à 16 millions de membres. Selon les besoins, Duniter peut permettre de créer les monnaies libres interopérables Ğ2, Ğ3,...Ğn .

J'ai beau chercher, je ne vois pas, contrairement à Denis Fayaud, tellement d'inepties dans cet article. Le préjugé à l'égard de la SF n'est plus de mise si l'on connaît un peu ce genre littéraire dont les intuitions souvent pertinentes de certains auteurs de SF. Mais il est certain que ce courant littéraire , est encore considéré comme un sous genre littéraire par certains intellectuels gênés peut-être par les univers dystopiques souvent mis en scène. N'en déplaise à ceux-là, le monde change. Les civilisations ne sont pas éternelles. Le désordre ( climatique, social, idéologique ) est en marche et il n'est peut-être pas vain d'essayer d'imaginer de quoi le Futur sera fait. https://www.wattpad.com/search/marceldehem

CNRS, comment faut-il faire pour être entendu de vous ? Si vous publiez une si courte vue, vous pourriez peut-être vous intéresser à des travaux un peu plus prospectivistes et visionnaires ? Le problème de cette vision est qu'elle repose sur des prémisses erronés, le syllogisme qui en résulte est forcément lui aussi erroné. Le plus grave exemple en est cette idée qu'il faudrait taxer le travail des robots, alors que c'est absurde. En réalité, pour redistribuer un dividende social à la population il n'y a nul besoin de taxer quoi que ce soit. Que la population soit libérée du travail n'est pas un coût, c'est un gain. Ce n'est pas moins d'activité économique, mais plus. C'est dans le modèle actuel que la population désoeuvrée se retrouve en état d'oisiveté et doit même aller jusqu'à se batttre pour trouver un chemin. La révolution numérique offre d'autres voies. Je suis navré de vous le dire, mais ce n'est pas avec ce genre de visions que l'avenir toquera à la porte.

Un article qui semble tiré de la SF mais au final pas tant que ça. Pas mal de projets réfléchissent dans ces directions à l'image du Venus Project -> https://www.thevenusproject.com/ qui propose une économie basé sur les ressources, des villes autonomes, pas d'argent et où les biens seraient crées par les robots. Je vulgarise le concept mais c'est vraiment intéressant.

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