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De la santé à l’énergie en passant par l’informatique ou la chimie, les recherches menées dans les labos trouvent régulièrement des prolongements dans le monde socio-économique. Découvrez sur ce blog des exemples de valorisation des recherches menées au CNRS, une des institutions les plus innovantes au monde.

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Quatre innovateurs récompensés
07.09.2023, par Martin Koppe
Mis à jour le 15.11.2023
Marc Antonini, Jacques Gierak, Claire Hellio et Patricia Rousselle, lauréats et lauréates de la médaille de l'innovation du CNRS 2023, ont reçu mardi 14 novembre leur récompense au cours d'une cérémonie organisée au siège de l'organisme, à Paris. Découvrez leurs parcours en vidéo.

Marc Antonini, la mémoire sur ADN

Auteur de treize brevets, Marc Antonini a contribué à l’innovation dès son doctorat. Les premiers travaux de cet expert en compression de données ont ainsi été inclus dans la norme mondialement utilisée JPEG 2000. Il a ensuite collaboré avec le Cnes, où il a développé un système d’encodage embarqué pour la constellation de satellites Pléiades. À présent directeur de recherche au CNRS, au Laboratoire d’informatique, signaux et systèmes de Sophia Antipolis1 (I3S), il y dirige l’équipe MediaCoding qui coopère avec de nombreux industriels. Ses travaux lui ont permis de cofonder la start-up Cintoo, consacrée à la capture et la visualisation de nuages de points 3D issus de scanners LiDAR, notamment pour l’industrie et la construction. L’entreprise, qui compte aujourd’hui près de quarante employés et un second bureau aux États-Unis, a réussi trois levées de fonds pour un total de neuf millions d’euros.

Marc Antonini s’est depuis focalisé sur une technique révolutionnaire. « Mes travaux visent à obtenir un système de mémoire sur ADN synthétique fiable, automatisé et opérationnel d’ici au courant des années 2030. » Le chercheur a ainsi cofondé la start-up PearCode, dont l’algorithme breveté facilite le codage et décodage d’informations binaires sur de l’ADN. Il dirige également le PEPR MoleculArXiv, doté de vingt millions d’euros sur sept ans, et a participé au programme européen OligoArchive. Enfin, Marc Antonini préside l’équipe internationale qui façonne JPEG DNA, une norme de compression d’images adaptée à l’ADN. 
 

Médaille innovation 2023_Marc Antonini

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Année de production: 
2023
Producteur: 
CNRS Images

Jacques Gierak
Des premières phases expérimentales à l’appareillage final, Jacques Gierak est présent à chaque étape de l’innovation. Cet ingénieur de recherche au CNRS, également responsable de la plateforme Instrumentation et sources d’ions au Centre de nanosciences et de nanotechnologies2 (C2N), est mondialement reconnu dans la conception de sources pour faisceaux d’ions focalisés. « Grâce au CNRS, j’ai la chance de pouvoir sortir des sentiers battus et de bénéficier des équipements exceptionnels du C2N. » Son savoir-faire dans les sources d’ions extrêmement performantes lui a permis de collaborer avec les grandes entreprises de son domaine. Jacques Gierak a ainsi travaillé avec le Cnes et Airbus Defence and Space sur la projection d’ions rapides pour la propulsion spatiale. Sa capacité à lever des verrous techniques a abouti à la fondation de la start-up ION-X, dont le propulseur HALO-100X équipera le prochain satellite de la mission Edison de l’Agence spatiale européenne (ESA).


Jacques Gierak a également travaillé sur des faisceaux d’ions focalisés (FIB) adaptés à la nanofabrication. En collaboration avec l’entreprise allemande Raith Nanofabrication GmbH, il a conçu le FIB Nanowriter, capable de structurer les surfaces de matériaux avancés comme le graphène, les films magnétiques ou les semiconducteurs. Les outils développés par Jacques Gierak reposent sur plusieurs de ses brevets et cumulent les records mondiaux de performance. Leur fiabilité décuple la vitesse d’exécution et permet d’obtenir des précisions nanométriques.
 

Médaille innovation 2023_Jacques Gierak

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Année de production: 
2023
Producteur: 
CNRS Images

Claire Hellio, la chimie des algues

Professeure à l’université de Bretagne occidentale et membre du Laboratoire des sciences de l’environnement marin3 (Lemar), Claire Hellio dirige également la plateforme de bioprospection Biodimar. Elle y reçoit les problématiques et les besoins en R&D des industriels, auxquels les chercheurs apportent des solutions bioinspirées. Cette collaboration est allée jusqu’à prendre la forme du laboratoire commun BiotechALg, en partenariat avec l’entreprise Green Sea, leader européen de la production de microalgues.

À l’interface de la biologie, de la chimie et des sciences de l’environnement, Claire Hellio valorise en effet les biomasses marines, en particulier les algues et les micro-organismes. « J’ai toujours habité au bord de la mer, son étude et sa protection sont mes passions depuis le plus jeune âge. » Très attachée aux approches biomimétiques et de chimie verte, elle extrait des composés actifs pour développer des produits innovants. Ils se destinent majoritairement aux revêtements antifouling, qui protègent les coques des bateaux de la formation de films d’algues et de coquillages, et à l’industrie cosmétique, avec des conservateurs et des antioxydants. Rodée au transfert de technologies, Claire Hellio a obtenu 2,5 millions d’euros de financement pour ses partenariats industriels, dont 1,5 million en tant que coordinatrice principale, depuis qu’elle est au Lemar. Cela représente quatorze projets avec des entreprises depuis 2015.

Médaille innovation 2023_Claire Hellio

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Année de production: 
2023
Producteur: 
CNRS Images

Patricia Rousselle, aux petits soins de la peau

Avec plus de dix partenariats industriels et onze brevets, elle a décidément l’innovation et la recherche dans la peau. Patricia Rousselle, directrice de recherche CNRS au Laboratoire de biologie tissulaire et d’ingénierie thérapeutique4 (LBTI), est une pharmacobiologiste spécialisée dans la cicatrisation et la régénération de la peau. Une spécialité qui l’a amenée à collaborer avec les Laboratoires d’Anjou, BASF, Symatèse, 3-D Matrix, Dior, Chanel, Native et Nagase. « Je prends soin de développer de véritables partenariats dans un esprit de cocréation, précise Patricia Rousselle. L’innovation prend sa source dans la recherche fondamentale fondée sur l’exploration de pistes scientifiques nouvelles et originales. »

Patricia Rousselle étudie en effet le dialogue entre les cellules et leur micro-environnement. Ce milieu est riche en protéines dont la nature et l’organisation influencent le fonctionnement des cellules de la peau, y compris quand celui-ci devient pathologique. À partir de ces travaux fondamentaux, elle propose des solutions touchant aussi bien à la cicatrisation post-chirurgicale qu’au traitement des plaies chroniques et à la lutte contre le vieillissement de la peau. Patricia Rousselle a en particulier synthétisé une molécule biomimétique qui facilite la régénération tissulaire, aujourd’hui utilisée dans la gamme de baumes cicatrisants Cébélia commercialisée par les Laboratoires d’Anjou.
 

Médaille innovation 2023_Patricia Rousselle

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Année de production: 
2023
Producteur: 
CNRS Images

Notes
  • 1. Unité CNRS/Université Côte d’Azur.
  • 2. Unité CNRS/Université Paris-Saclay.
  • 3. Unité CNRS/Ifremer/IRD/UBO.
  • 4. Unité CNRS/Université Claude Bernard.

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