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Y voir plus clair sur le climat, c'est l'objectif de ce blog lancé à l'occasion de la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21).

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La COP21, kézako?
24.09.2015, par Véronique Chagué
Mis à jour le 24.09.2015
Petit cours de rattrapage sur la COP21 ou 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à J-67 de son lancement à Paris.

On parle déjà beaucoup dans les médias de cette fameuse COP21, qui se tiendra pour la première fois en France, à Paris, du 30 novembre au 11 décembre. Mais au fait, c’est quoi la COP21 ?

Quand, au printemps dernier, j’interrogeais mes voisins et « amis de train », aucun ne savait ce que c’était. Suite à une succincte définition que je leur donnais, les réactions étaient pour le moins dubitatives : « encore un G20… poignées de mains et sourires hypocrites… au final, les grands de ce monde repartent chacun de leur côté et tout continue comme avant », « ah oui, et les îles Vanuatu qui coulent ! », « encore un sommet avec en marge des altermondialistes qui manifestent ». Pas très encourageant, mais bon, c’était au printemps… Depuis, on a eu des bribes d’explication à la télé et le pape s’en est même mêlé ! Voici un petit cours de rattrapage sur les acronymes qui entourent cette grande nébuleuse…

Alors COP, ça veut dire quoi ? Conférence Of Parties. Traduction : Conférence des États parties à la Convention, c’est-à-dire des États signataires de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Eh oui. La communauté scientifique a fini par se faire entendre auprès des Etats au sujet de la gravité du réchauffement climatique global de notre planète. Et en 1992, l’Organisation des Nations unies et ses Etats membres ont signé cette fameuse Convention permettant une surveillance accrue du changement climatique à l’échelle mondiale.

Qui l’a signée, cette Convention ? Ils sont 195 États plus l’Union Européenne, sur les 243 pays et territoires dans le monde. Soit une bonne représentation de la population mondiale.

Il y a une conférence par an depuis 1995. La prochaine est donc la 21ème ! Que s’est-il passé entre-temps ? Il a fallu attendre 1997 pour qu’un accord soit signé lors de la COP3 : le protocole de Kyoto, un accord à contrainte juridique visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990, pour une période d’engagement 2008-2012.

Le principe est celui du pollueur-payeur, le système reposant sur un « marché du carbone ». En quelque sorte, ce protocole doit initier un cercle vertueux favorisant les pays à faible émission et les initiatives visant à réduire la production de gaz à effet de serre, tout en pénalisant les pollueurs. Dans les faits, ce protocole a été long à mettre en place : commission d’experts et de surveillance, création de « comptes bancaires » dédiés aux émissions et de bourses du carbone sur lesquelles des quotas carbone peuvent s’échanger. Il a donc fallu attendre 2005 pour qu’il entre en vigueur. Ce système a bien entendu connu son lot de malversations, avec transfert frauduleux et réutilisation de quotas carbone déjà dépensés, etc.

Puis, en 2009, les Etats signataires se sont mis d’accord sur un objectif commun visant à contenir le réchauffement climatique : il s’agissait de limiter l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, lorsqu’on atteindra l’an 2100.

Cette année, en 2015, les Etats doivent présenter leurs engagements présents et futurs, afin de maintenir le réchauffement global en deçà de 2°C en proposant des mesures d’atténuation d’émission de gaz à effet de serre et d’adaptation pour les populations souffrant déjà du changement climatique. La COP21 a pour but d’arriver à un accord international sur le climat applicable à tous à partir de 2020, y compris par les pays jusque là exemptés ou non signataires du protocole de Tokyo, comme la Chine, l’Inde et les Etats-Unis.

L’enjeu parait finalement raisonnable, si nous considérons la logique de la pérennité de notre espèce et de notre planète sans laquelle nous ne serions pas et, sincèrement, j’aimerais y croire. Mais qu’en est-il des grands de ce monde ? Y croient-ils eux-mêmes ? A quoi pensent-ils vraiment ? Quels sont leurs intérêts ? Ont-ils dépassé leur ambition nationale pour pouvoir se consacrer vraiment à notre Planète ? Et vous, vous y croyez à cette COP21 ?

Lire sur le même sujet : Jean Jouzel : « les gouvernements sont au pied du mur »

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