Nos blogs

Guillaume Decocq, botaniste et écologue, étudie l’impact des activités humaines, passées et présentes, sur la biodiversité actuelle. Il s’est récemment intéressé aux vestiges d’une vingtaine de mottes castrales des forêts de Picardie. Datant du Moyen-Age, les vestiges de ces habitats défensifs exercent aujourd’hui encore une influence sur la végétation forestière et la fertilité des sols.
Pour illustrer les résultats de son étude publiée dans la revue scientifique Ecosystème, Guillaume a cherché une reconstitution la plus fidèle possible d’une motte castrale. Il voulait également privilégier une illustration noir et blanc, celles en couleurs générant plus de frais d’impression. Mais aucune des images qu’il trouve n’est vraiment satisfaisante : trop colorées, trop sophistiquées, pas assez de précisions ou au contraire des détails n’ayant en réalité jamais pu être vérifiés.
De là naît une collaboration inédite avec Silvère, son fils de 13 ans, passionné de dessin. Guillaume avait pris l’habitude d’emmener son fils de temps en temps sur les chantiers de fouilles des mottes castrales. Cette fois-ci, Silvère s’intéresse aux recherches de son père mais y apporte également sa contribution personnelle.
Au cours de ses recherches, Guillaume explique d’abord à son fils ce qu’est une motte castrale. Il s’agit d’une motte de terre naturelle ou artificielle de 4 à 15 m de hauteur, surmontée d’une tour de guet, une sorte de « château fort primitif » le plus souvent en bois. Elle a une fonction de logement mais aussi une fonction militaire défensive. En bas de la motte, la basse-cour, délimitée par une enceinte, abrite les bâtiments nécessaires à la vie du « château ».
Silvère et Guillaume regardent ensuite les nombreuses photos produites sur les sites archéologiques prospectés dans le cadre de l’étude. Ils consultent aussi plusieurs reconstitutions pour repérer les détails fidèles à la réalité et à l’inverse ceux non vérifiés.
Grâce à tous ces éléments, Silvère dessine une reconstitution fidèle d’une motte castrale du Moyen-Age, pour illustrer les travaux de son père. Même si ses dessins sont d’habitude plus abstraits, Silvère s’est volontiers prêté au jeu.  

Sans doute ses premiers pas dans le domaine scientifique, en tant que dessinateur… ou chercheur pourquoi pas ! 

A lire aussi : "Des vestiges médiévaux à l’origine de véritables îlots de biodiversité au sein des forêts actuelles" (16 mars 2015)