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Sous la surface, le concept de changement climatique prend tout son sens. Ce grand bouleversement impacte les coraux de manière extrêmement visible. Les deux paramètres qui touchent aujourd’hui particulièrement la santé du corail sont le réchauffement et l’acidification de l’océan.
Réchauffement et blanchissement
Pour comprendre ce qui se joue ici, il faut expliquer ce qu’est le corail… cet animal qui, de loin, ressemble à un caillou. Rapprochons-nous pour l’observer à la loupe. Le corail est un animal à part, une sorte de petite méduse inversée, appelé « polype », qui bâtit son squelette à l’extérieur de son organisme. Sa particularité réside aussi dans le fait qu’il ne parvient pas à se nourrir tout seul. Le corail a besoin d’une microalgue pour puiser son énergie : la zooxanthelle. En utilisant la photosynthèseFermer Processus bioénergétique qui permet aux plantes et aux algues de synthétiser de la matière organique en utilisant la lumière du soleil., cette algue lui apporte les nutriments nécessaires à sa survie. Les scientifiques parlent de « symbiose » pour évoquer cette collaboration entre algue et corail.
Mais leur mariage est fragile. Une hausse de température de l’océan, de seulement 1 °C, peut entraîner la mort d’un récif en quelques jours. Stressés par la chaleur, coraux et algues signent leur divorce. Les coraux perdent leurs microalgues. À moins que ce ne soit les coraux qui chassent les algues. Les chercheurs s’interrogent encore sur ce processus. Privés d’algues et donc de nutriments, les coraux blanchissent et dépérissent. On parle alors de « blanchissement ».
CO2 et acidification
L’acidification représente l’autre menace majeure. Il s’agit d’un concept assez récent, puisque les premières recherches sur le sujet datent seulement des années 1990. Le CO2 dégagé par les activités humaines acidifie les océans et impacte la croissance des coraux. La santé des récifs s’avère menacée.
Sylvain Agostini, coordinateur scientifique au Japon, explique : « Il existe seulement quelques sites comme celui de Shikine au Japon, comme en Italie ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le site de Shikine se situe sur une zone volcanique. Le magma qui brûle sous la croûte terrestre dégage du CO2 et forme des bulles qui s’échappent des fonds marins. La zone est donc naturellement acidifiée ! En général, les scientifiques travaillent sur la question de l’acidification en aquarium sur seulement quelques espèces. À Shikine, c’est tout l’écosystème qui est baigné dans cette eau acidifiée depuis plusieurs générations. »
En plongeant dans les eaux fraîches de Shikine, les Taranautes effectueront un bond dans le temps. L’acidification du site choisi est telle qu’elle correspond aux estimations prévues en 2100. Pour les chercheurs embarqués, cette zone à fort potentiel scientifique constitue un véritable laboratoire naturel sous-marin.
Cet article a été publié sur le site de Tara Expéditions
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du journal CNRS