Donner du sens à la science

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De l'analyse d’œuvre d'art à la fouille de sites classés, en passant par les carnets d'Einstein, le pendule de Foucault ou la restitution 3D, ce blog se propose d'explorer les relations étroites entre sciences, patrimoines et sociétés. (#Biens2sc sur twitter)
 

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Morgane Gibert
Chargée de recherches au CNRS, spécialiste en anthropologie biologique intéressée par la diversité bio-culturelle et l'histoire évolutive des populations humaines actuelles. @Morgane_Gibert

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Des archives qui ne laissent pas de glace !
30.11.2015, par Morgane Gibert
Mis à jour le 30.11.2015

Ces dernières semaines ont été, pour nous, riches en échanges autour des questions alliant sciences, patrimoines et numérique.  Parmi les enjeux mis en avant figurent ceux des corpus -  numérisés ou nativement numériques - de leur conservation, de leur interopérabilité.
            Si ces questions ont concerné en premier lieu les sciences de l'homme et de la société, il est également ressorti que toutes les disciplines sont concernées. La COP21 est l'occasion de se pencher sur un type d'archives riches en enseignement sur notre environnement passé : les carottes glaciaires.
            Les archives glaciaires sont un moyen unique de connaître la composition gazeuse de l'atmosphère depuis plusieurs centaines de milliers d'années, incluant les teneurs passées en CO2 et CH4, les deux principaux gaz à effet de serre. Elles permettent dans le même temps d'appréhender l'évolution des climats.
            Les forages des calottes polaires font l'objet de nombreuses collaborations internationales, comme par exemple le programme européen NorthGrip (Groenland). Si l'extraction des carottes n'est pas sans difficulté,  le transport et le stockage n'en sont pas des moindres.


© Pascal DOIRA/CEA/CNRS Photothèque

            La photo ci-dessus, illustre une phase de stockage des carottes en attente d'être étudiées par les chercheurs travaillant dans le camp de NorthGrip. Ce stockage, d'une durée minimum de deux jours, est une étape nécessaire afin de faire diminuer les forces internes de la carotte. Les pressions subies par les carottes dans l'atmosphère après extraction sont en effet moins élevées que celles auxquelles elles étaient soumises dans la calotte. Outre cette « phase de relaxation », la question de la conservation se pose de novo lorsqu'il s'agit de préserver ce patrimoine unique glaciaire pour en permettre l'étude dans un avenir plus lointain.
            Constituer une bibliothèque d’archives glaciaires au cœur du continent Antarctique afin de transmettre ce patrimoine aux générations futures, tel est le projet dans lequel s'engagent les chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble avec la fondation de l'UJF, en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut polaires Paul-Emile Victor (IPEV) et l’UNESCO.
 
Pour en savoir plus :
Dossier climat : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dospoles/index.html
La fondation UJF: https://www.ujf-grenoble.fr/actualites/2015-03-25/patrimoine-carottes-gl...

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