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Sociétés

Anthropologie

Pygmées, opération mango

29.04.2016, par

Laurent Maget et Baptiste Bouleau

Dans la forêt équatoriale africaine, les pygmées Baka du Cameroun vivent en symbiose avec leur environnement. Laurent Maget, anthropologue, les a accompagnés pendant la récolte des mangues. La chasse, la pêche et la cueillette sont des activités que les pygmées pratiquent au gré des saisons et de leurs besoins.

Les pygmées établissent un campement temporaire en forêt, ici au Nord-est de la ville de Lomié au Cameroun, à l’occasion de la récolte des mangues qui peut durer plusieurs semaines. Les pygmées sont un peuple semi-nomade en voie de sédentarisation.

Laurent MAGET / EAE

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La collecte des mangues sauvages (Irvinga gabonesis), qui consiste à ramasser les fruits mûrs au sol, est une importante source de revenus pour les pygmées Baka.

Laurent MAGET / EAE / CNRS Photothèque

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Cette activité de cueillette est traditionnellement pratiquée en famille par les femmes et les enfants. Les hommes, quant à eux, assurent la sécurité du camp.

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Les fruits sont d’abord fendus avec une machette, pour récupérer la chair et les noyaux des fruits, les amandes.

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Riches en graisses et en protéines, les amandes constituent un complément alimentaire important et contiennent tous les acides aminés indispensables à l’homme.

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Une fois les noyaux extraits, la fine pellicule qui les entoure est ensuite retirée.

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Consommée sur place, la pulpe du fruit est également utilisée pour la fabrication des jus, confitures et gelées.

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Les amandes récoltées sont acheminées au fur et à mesure dans les villages pour y être vendues ou séchées. Un stockage prolongé en forêt gâterait la récolte du fait de l’humidité.

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Les amandes sont ensuite laissées 24 heures au-dessus d’un brasier, à l’abri.

Laurent MAGET / EAE / CNRS Photothèque

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On obtient alors des amandes grillées. Une autre méthode consiste à les déposer sur le toit d’une case pour un séchage au soleil, si le temps le permet.

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Elles sont ensuite pilées dans un mortier.

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La pâte obtenue est laissée à sécher. Le troisième jour, la préparation est démoulée. La pâte dure obtenue sera râpée et utilisée comme condiment dans la préparation de ragoûts de poisson ou de viande.

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Laurent Maget est cinéaste anthropologue et travaille au musée de l'Homme au sein du laboratoire Éco-anthropologie et ethnobiologie. Il filme le quotidien des populations pygmées qu’il suit depuis maintenant 15 ans, au Gabon et au Cameroun.

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