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ITV Olivier Berné
Là on est à Palmdale, en Californie et c’est un haut lieu de l’aventure aérospatiale américaine et donc on se rend à la base de la Nasa.
Olivier Berné est astrophysicien. Il est ici en mission pour travailler sur un télescope étonnant qui s’appelle SOFIA. C’est l’acronyme anglais d’Observatoire Stratosphérique pour l’Astronomie en Infra-Rouge.
Donc là c’est SOFIA qu’on voit sur le tarmac, c’est un avion avec un télescope dedans. Donc c’est un télescope volant si on veut. C’est un appareil assez unique au monde, il n’y a pas d’autre appareil qui permet de faire ça, et donc on va monter à bord pour essayer de voler à haute altitude pour essayer de se débarrasser de l’atmosphère qui nous empêche d’observer en infrarouge depuis le sol.
Mais avant de décoller pour observer les étoiles depuis la stratosphère, l’équipe de chercheurs et techniciens se retrouvent pour un dernier briefing avant la mission du soir.
On ferme la porte à 45, dans moins d’une heure. Donc je veux voir tout le monde à bord à 40. D’ici cinquante minutes…
Door closed at ’45, so in less than an hour, so I’d like everybody out there by ’40, about 50 minutes from now…
ITV Olivier Berné
Ce soir on va observer Orion. Et Orion c’est la région de formation d’étoiles, y compris des étoiles massives, la plus proche du système solaire, donc la plus proche de nous, et donc on va la regarder parce qu’aujourd’hui un des grands mystères de l’astrophysique, c’est de comprendre comment les étoiles se forment en particulier comment se forment les étoiles les plus massives, c’est quelque chose que l’on ne comprend pas encore bien. Et donc pour comprendre ces mécanismes, on peut observer les pouponnières d’étoiles comme Orion.
Ambiance (sur images d’ordinateur)
Dans le fond c’est la nébuleuse d’Orion, les différents petits carrés représentent les régions que l’on va cartographier et donc il faut une vingtaine de vols pour faire l’ensemble de cette région ici que l’on veut cartographier.
SOFIA. Un Boeing 747 transformé, il y a dix ans, en observatoire volant. Toute la cabine a été réaménagée en centre de contrôle du télescope. Une fois la nuit tombée et que SOFIA a atteint la bonne altitude, un volet s’ouvre à l’arrière de l’avion. Le télescope pointe alors son miroir de 2m50 en direction du Cosmos.
Une douzaine de personnes travaille autour du directeur de mission pour s’assurer du bon déroulé des observations. L’appareil est très mal isolé au niveau de l’acoustique - pour communiquer, les casques sont obligatoires…
ITV Olivier Berné
Donc là ce sont les personnes qui font fonctionner les instruments qui sont sur le télescope. Nous, en tant qu’astronome, c’est avec eux qu’on dialogue en priorité parce que c’est eux qui sont vraiment l’interface entre nous les astronome et le télescope et les observations.
Et donc les astronomes ils ont la responsabilité de vérifier que les observations sont de bonne qualité, et si jamais les équipes instrumentales veulent changer de configuration par exemple, parce que peut-être qu’il estime que ça va améliorer les résultats, parce que la météo va avoir une influence sur la qualité des observations alors l’astronome à bord il peut dire OK, on y va, on essaye cette stratégie là ou bien non, je préfère qu’on reste sur la stratégie précédente.
Les missions à bord de Sofia durent une dizaine d’heures - et en cas de turbulence, les observations peuvent quand même continuer - Le télescope, hyper-stabilisé, reste fixe et c’est l’avion qui bouge autour de la machine.
Comme pour tout télescope, le pointage des étoiles doit prendre en compte la rotation de la Terre - mais dans le cas d’un télescope volant, des calculs doivent être faits en temps réel pour également corriger les déplacements de l’avion.
Mais toutes ces complications se justifient par un constat simple : SOFIA permet de faire des observations impossibles depuis le sol.
Il présente même certains atouts face aux télescopes envoyés dans l’espace.
ITV BG Anderson, associate director of Science operations
Dans l’espace, la technologie doit être tellement bien validée et testée que dès que l’on est suffisamment confiant pour y envoyer quelque chose, il s’agit de technologie vieille de 10 à 15 ans.
Ici, on peut faire des essais avec les toutes dernières technologies sur le télescope. Si ça fonctionne, on peut construire l’instrument. Et sinon, on l’enlève et on le remplace. On a également moins de contraintes en terme de masse et taille des instruments que l’on peut adapter dessus.
In space astronomy, and in space in general, technology has to be so well vetted, and tested that by the time you are confident enough to actually launch something out there, it’s 10-15 year old technology.
We can put something really really front edge on the telescope, see if it works… if it works, then we build on it, and if it doesn’t, we take it down again and we rebuild it. We also have less constraints on the mass and the size of the instrument that we can put on here.
La carte produite pendant cette observation ressemblera à celle-ci, qui a été réalisée dans la nébuleuse d’Orion également, mais à des longueurs d’ondes différentes.
Les données récoltées ce soir doivent encore être traités et restent confidentielles pendant quelques mois.
Sinon le début des opération s’est plutôt bien passé, il y a simplement un des pixels de la caméra qui semble ne pas fonctionner parfaitement mais bon, là l’équipe instrumentale, ils sont confiants sur le fait que l’on va pouvoir quand même faire nos observations malgré tout.
Plusieurs missions sont programmées cette année pour compléter la nouvelle carte de la nébuleuse d’Orion. Elle permettra de mieux comprendre la dynamique des gaz dans ce grand nuage où naissent les étoiles grande pouponnière d’étoiles et permettra peut-être de lever un voile sur le mystère de leur formation…
Là on est à Palmdale, en Californie et c’est un haut lieu de l’aventure aérospatiale américaine et donc on se rend à la base de la Nasa.
Olivier Berné est astrophysicien. Il est ici en mission pour travailler sur un télescope étonnant qui s’appelle SOFIA. C’est l’acronyme anglais d’Observatoire Stratosphérique pour l’Astronomie en Infra-Rouge.
Donc là c’est SOFIA qu’on voit sur le tarmac, c’est un avion avec un télescope dedans. Donc c’est un télescope volant si on veut. C’est un appareil assez unique au monde, il n’y a pas d’autre appareil qui permet de faire ça, et donc on va monter à bord pour essayer de voler à haute altitude pour essayer de se débarrasser de l’atmosphère qui nous empêche d’observer en infrarouge depuis le sol.
Mais avant de décoller pour observer les étoiles depuis la stratosphère, l’équipe de chercheurs et techniciens se retrouvent pour un dernier briefing avant la mission du soir.
On ferme la porte à 45, dans moins d’une heure. Donc je veux voir tout le monde à bord à 40. D’ici cinquante minutes…
Door closed at ’45, so in less than an hour, so I’d like everybody out there by ’40, about 50 minutes from now…
ITV Olivier Berné
Ce soir on va observer Orion. Et Orion c’est la région de formation d’étoiles, y compris des étoiles massives, la plus proche du système solaire, donc la plus proche de nous, et donc on va la regarder parce qu’aujourd’hui un des grands mystères de l’astrophysique, c’est de comprendre comment les étoiles se forment en particulier comment se forment les étoiles les plus massives, c’est quelque chose que l’on ne comprend pas encore bien. Et donc pour comprendre ces mécanismes, on peut observer les pouponnières d’étoiles comme Orion.
Ambiance (sur images d’ordinateur)
Dans le fond c’est la nébuleuse d’Orion, les différents petits carrés représentent les régions que l’on va cartographier et donc il faut une vingtaine de vols pour faire l’ensemble de cette région ici que l’on veut cartographier.
SOFIA. Un Boeing 747 transformé, il y a dix ans, en observatoire volant. Toute la cabine a été réaménagée en centre de contrôle du télescope. Une fois la nuit tombée et que SOFIA a atteint la bonne altitude, un volet s’ouvre à l’arrière de l’avion. Le télescope pointe alors son miroir de 2m50 en direction du Cosmos.
Une douzaine de personnes travaille autour du directeur de mission pour s’assurer du bon déroulé des observations. L’appareil est très mal isolé au niveau de l’acoustique - pour communiquer, les casques sont obligatoires…
ITV Olivier Berné
Donc là ce sont les personnes qui font fonctionner les instruments qui sont sur le télescope. Nous, en tant qu’astronome, c’est avec eux qu’on dialogue en priorité parce que c’est eux qui sont vraiment l’interface entre nous les astronome et le télescope et les observations.
Et donc les astronomes ils ont la responsabilité de vérifier que les observations sont de bonne qualité, et si jamais les équipes instrumentales veulent changer de configuration par exemple, parce que peut-être qu’il estime que ça va améliorer les résultats, parce que la météo va avoir une influence sur la qualité des observations alors l’astronome à bord il peut dire OK, on y va, on essaye cette stratégie là ou bien non, je préfère qu’on reste sur la stratégie précédente.
Les missions à bord de Sofia durent une dizaine d’heures - et en cas de turbulence, les observations peuvent quand même continuer - Le télescope, hyper-stabilisé, reste fixe et c’est l’avion qui bouge autour de la machine.
Comme pour tout télescope, le pointage des étoiles doit prendre en compte la rotation de la Terre - mais dans le cas d’un télescope volant, des calculs doivent être faits en temps réel pour également corriger les déplacements de l’avion.
Mais toutes ces complications se justifient par un constat simple : SOFIA permet de faire des observations impossibles depuis le sol.
Il présente même certains atouts face aux télescopes envoyés dans l’espace.
ITV BG Anderson, associate director of Science operations
Dans l’espace, la technologie doit être tellement bien validée et testée que dès que l’on est suffisamment confiant pour y envoyer quelque chose, il s’agit de technologie vieille de 10 à 15 ans.
Ici, on peut faire des essais avec les toutes dernières technologies sur le télescope. Si ça fonctionne, on peut construire l’instrument. Et sinon, on l’enlève et on le remplace. On a également moins de contraintes en terme de masse et taille des instruments que l’on peut adapter dessus.
In space astronomy, and in space in general, technology has to be so well vetted, and tested that by the time you are confident enough to actually launch something out there, it’s 10-15 year old technology.
We can put something really really front edge on the telescope, see if it works… if it works, then we build on it, and if it doesn’t, we take it down again and we rebuild it. We also have less constraints on the mass and the size of the instrument that we can put on here.
La carte produite pendant cette observation ressemblera à celle-ci, qui a été réalisée dans la nébuleuse d’Orion également, mais à des longueurs d’ondes différentes.
Les données récoltées ce soir doivent encore être traités et restent confidentielles pendant quelques mois.
Sinon le début des opération s’est plutôt bien passé, il y a simplement un des pixels de la caméra qui semble ne pas fonctionner parfaitement mais bon, là l’équipe instrumentale, ils sont confiants sur le fait que l’on va pouvoir quand même faire nos observations malgré tout.
Plusieurs missions sont programmées cette année pour compléter la nouvelle carte de la nébuleuse d’Orion. Elle permettra de mieux comprendre la dynamique des gaz dans ce grand nuage où naissent les étoiles grande pouponnière d’étoiles et permettra peut-être de lever un voile sur le mystère de leur formation…
Embarquement immédiat pour les étoiles
17.02.2017
Sofia est un Boeing 747 pas comme les autres. Géré par la Nasa et par le DLR, l’agence spatiale allemande, cet avion a été aménagé pour accueillir un télescope. Dans cette vidéo diffusée avec Le Monde, embarquez avec l'astrophysicien Olivier Berné et montez dans la stratosphère pour observer la nébuleuse d’Orion, où se forment des étoiles. Bienvenue dans un télescope volant !
À propos de cette vidéo
Titre original :
Embarquement immédiat pour les étoiles
Année de production :
2017
Durée :
7 min 02
Réalisateur :
Nicolas Baker
Producteur :
CNRS Images
Intervenant(s) :
Olivier Berné
Institut de Recherche en Astronomie et Planétologie (Irap)
CNRS / Université Toulouse III / Cnes
B-G Andersson
SOFIA Science Center / USRA / NASA
Ronan Higgins
Université de Cologne
Institut de Recherche en Astronomie et Planétologie (Irap)
CNRS / Université Toulouse III / Cnes
B-G Andersson
SOFIA Science Center / USRA / NASA
Ronan Higgins
Université de Cologne
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