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Donner du sens à la science

Une plongée avec les tortues vertes

Dossier
Paru le 19.06.2023
L’océan, un monde à découvrir
Transcript
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La tortue verte, ou Chelonia mydas pour les intimes. Une espèce dont la population mondiale ne cesse de décliner. Une espèce en danger d’extinction. Ces animaux peuvent se déplacer sur des milliers de kilomètres dans les océans du monde. Donc pour les étudier, les scientifiques doivent se rendre dans des zones particulièrement prisées de ces reptiles aquatiques - comme ici, sur l’île de la Martinique.
Chaque été depuis 2013, une équipe de chercheurs et ingénieurs, et une quarantaine de bénévoles, se coordonnent pour faire le point sur la population des tortues vertes locales. Leur mission : les attraper, effectuer différentes mesures et prélèvements sur les animaux et puis les équiper de capteurs.
 
Damien Chevallier, biologiste
L’objectif numéro un, c’est d’équiper dix tortues de balises argos, celles-ci, donc c’est une autre génération de balises argos, ainsi que deux loggeurs que j’ai en main, un accéléromètre, pression, température, luminosité. Ça, couplé avec la caméra de Jérémy ; donc normalement on équipera trois tortues de caméras par jour, et, évidemment, prendre le maximum de tortues dans le cadre du suivi marquage / capture / remarquage. Donc aussi le suivi de la croissance, et aussi la dynamique de la population.
 
La technique de capture, marquage, recapture consiste à prélever les tortues en mer pour ensuite les marquer via l’implantation de puces électroniques dans l’une de leurs nageoirs. Des photos de chaque tortue sont également réalisées, toujours dans l’objectif de suivre sur le long terme la croissance et la dynamique de la population. Leur capture ou recapture est une opération particulièrement délicate, qui nécessite l’expertise d’apnéistes chevronnés...
 
Sydney RÉGIS, biologiste
Le système qui marche le mieux, ce sont des systèmes où, il y a ce que l’on appelle les attrapeurs - donc ceux qui vont manipuler les tortues, les choper, c’est en général des gens qui sont là depuis le début du programme, qui ont l’expérience d’aller les choper. Il y a ceux qui vont voir les tortues, parce qu’on est sur un espace qui est relativement large, donc on doit se déplacer en étant le plus silencieux possible, pour moins possible déranger les tortues donc les voir dans un timing qui sera favorable pour aller les récupérer, et ceux qui vont aider à la stabiliser…
 
Parmi les données qui intéressent particulièrement l’équipe : les déplacements des tortues. Grâce aux balises GPS installées sur leurs carapaces, il est possible de définir les zones d’alimentation des animaux et d’étudier notamment leurs comportements de plongées. Mais si elles décident de quitter les eaux martiniquaises, elles peuvent également fournir de précieuses données sur l’étendu de leurs migrations.
 
ITV Damien Chevallier
Certaines tortues, à partir d’une taille définie, c’est à dire ici près de 80 cm, qui correspond à la maturité sexuelle, partent en migration vers d’autres sites de reproduction, mais sur l’Atlantique. Ce qui montre à quel point la Martinique est très importante au niveau mondial puisque c’est une zone de développement des tortues immatures qui, lorsqu’elles ont atteint la maturité sexuelle, vont partir en migration dans des zones qui étaient jusqu’à maintenant inconnues.
 
Le suivi satellitaire rend compte de la grande mobilité de ces tortues vertes. L’équipe a pu montrer qu’elles peuvent partir en direction de la Floride, du Brésil, de la Colombie et même des côtes africaines. 
Une des choses que les scientiques souhaitent mieux comprendre : leurs habitudes alimentaires. En équipant les tortues de caméras, il est possible d’observer directement ce qu’elles choisissent de manger.
 
Cette surveillance de leur habitat permet aussi d’observer sa déterioration. Les dommages parfois causés aux herbiers par des ouragans ou des ancres de navires touristiques peuvent sévèrement impacter l’équilibre de l’écosystème dont dépendent les tortues.
 
ITV Damien Chevallier
Le problème aussi, c’est qu’on risque de se retrouver avec des herbiers et des habitats composés d’herbiers mono-spécifiques qui sont donc peut-être moins riches au niveau de cet écosystème qui pourrait amener ces tortues à aller chercher d’autres sites d’alimentation ailleurs notamment, qui pourrait être Sainte Lucie, Saint Vincent, Sainte Lucie : on sait aussi que les tortues sont consommées donc ça peut être un effet boule de neige sur la disparition de ces tortues.
 
 
D’autres techniques, moins directes, permettent également de déterminer les préférences alimentaires de ces animaux.
Une fois la tortue sur le bateau, un petit morceau de peau est prélevé.
Cet échantillon sera alors envoyé à Strasbourg où il subira des tests dits isotopiques - qui permettront de connaître les proportions des différents végétaux dont se nourrissent les tortues. Mais pourquoi choisissent-elles tel végétal plus qu’un autre ? Les plantes sont également prélevées afin d’être étudiées en laboratoire...
 
ITV Damien Chevallier
Nous allons étudier dans le cadre de ce programme la valeur énergétique des aliments consommés par les tortues, qui sont généralement des phanérogames ou des algues - donc des herbes marines ou des algues, parce que là pour l’instant on a pu mettre en évidence quels types de phanérogames ou d’algues étaient consommés. Maintenant il est important de comprendre pourquoi ? Est-ce que c’est lié à la valeur énergétique de ces différents aliments ? ou un autre facteur ? Donc ici à Strasbourg on va étudier la calorimétrie, donc quantifier la valeur énergétique de chaque aliment.
 
L’étude entre dans le cadre du Plan National d’Action en faveur des tortues marines des Antilles françaises. Le programme se déroulera jusqu’en 2027 - dans le but de mieux comprendre les tortues vertes afin de mieux les protéger...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Éléments supplémentaires

 
  • Commencer avec des images de tortues qui nagent - qui mangent…
  • Ambiance “l’idée c’est d’équiper dix tortues de balises argos…”
  • Séance photo d’une tortue (pour le suivi)
  • Film pendant 5 heures
  • Montage de plein de captures - en mode “cut” pour montrer l’étendu de la campagne
  • 5 jours de mission
  • Capture en mer de tortues vertes aux anses d’arlet, Martinique
  • Étude qui a commencé en 2013
  • Suivi des populations via le suivi des tortues marquées.
  • Quel est le rôle écologique des tortues vertes sur la dynamique des écosystèmes ?
  • Quarantaine de bénévoles
  • En cinq jours - 71 individus capturés
  • Pourcentage de recapture : environ 70%
  • Mais moins de tortues que les années précédentes
 
ITV Damien
Chaque tortue capturée par les apnéistes est ramené au catamaran halieutis (?) où nous faisons les mesures biométriques, les pesées de ces tortues, nous faisons également le suivi de la croissance de ces individus, mais également nous posons des “PIT”, des puces électroniques qui permettent d’identifier les individus, et nous posons également des balises Argos pour faire un suivi satellitaire de ces individus soit pour la migration, soit pour étudier la sélection de l’habitat en martinique.
 
En fait ce programme comporte différents projets de recherche -
Le premier c’est le suivi des populations de tortues marines aux anses d’Arlet, via une identification, via capture, marquage, recapture des individus, aux anses d’Arlet, autre projet qui étudie la sélection de l’habitat via le suivi satellitaire et l’observation directe des individus sur les anses d’Arlet, un autre projet qui concerne la sélection alimentaire via l’observation directe des individus en alimentation et aussi via l’analyse des isotopes stables.
 
Tout ça pour mettre en évidence la sélection des différents habitats au sein des anses d’arlet et essayer de comprendre le rôle écologique des tortues vertes sur la dynamique des écosystèmes.
 
Les habitats sont des habitats dynamiques, qui peuvent évoluer très rapidement à cause d’un cyclone par exemple qui va déteriorer ces habitats comme les herbiers, mais aussi les bateaux touristiques, les navires touristiques qui jettent leur ancre et ces mêmes ancres déteriorent l’ensemble de ces herbiers. Il faut savoir qu’un herbier déterioré par ces ancres créé des grosses tranchées qui sont immédiatement colonisées par alophilas XXXX, cette espèce invasive.
 
Le problème aussi, c’est qu’on risque de se retrouver avec des herbiers et des habitats composés d’herbiers mono-spécifiques qui sont donc peut-être moins riches au niveau de cet écosystème qui pourrait amener ces tortues à aller chercher d’autres sites d’alimentation ailleurs notamment, qui pourrait être Sainte Lucie, Saint Vincent, Sainte Lucie, on sait aussi que les tortues sont consommées donc ça peut être un effet boule de neige sur la disparition de ces tortues…
 
 
 
 
Les balises argos vont nous servir, dans un premier temps en ce qui concerne la Martinique, à définir les zones d’alimentation principales des tortues vertes, étudier leurs comportements de plongée et également déterminer les rythmes d’activité de ces tortues. Elles vont également nous servir pour déterminer les zones d’alimentation et de reproduction finales de ces tortues lorsqu’elles partent en migration puisqu’on a pu mettre en évidence grace au suivi satellitaire et au suivi de capture marquage recapture, que certaines tortues, à partir d’une taille définie, c’est à dire ici près de 80 cm, qui correspond à la maturité sexuelle, partent en migration vers d’autres sites de reproduction, mais sur l’Atlantique. Ce qui montre à quel point la Martinique est très importante au niveau mondial puisque c’est une zone de développmeent des tortues immatures qui, lorsqu’elles ont atteint la maturité sexuelle, vont partir en migration dans des zones qui étaient jusqu’à maintenant inconnues. Grâce au suivi satellitaire, on a pu mettre en évidence que des migrations multi-directionnelles qui vont de la Floride, Afrique, Brésil, Colombie, Vénézuela, Mexique, ce qui est quand même assez impressionnant ! Donc ça couplé avec la génétique, parce qu’on fait une étude génétique en parallèle, montrera bien l’importance de la Martinique parce que toutes ces tortues de Martinique seront les futurs reproducteurs de l’Atlantique.
 
Ambiance sur le bateau :
 
L’objectif numéro un, c’est d’équiper dix tortues de balises argos, celles-ci, donc c’est une autre génération de balises argos, ainsi que deux logueurs que j’ai en main, un accéléromètre, pression, température, luminosité. Ça, couplé avec la caméra de Jérémy ; donc normalement on équipera trois tortues de caméras par jour, et, évidemment, prendre le maximum de tortues dans le cadre du suivi marquage / capture / remarquage. Donc aussi le suivi de la croissance, et aussi la dynamique de la population.

Une plongée avec les tortues vertes

13.09.2018

En Martinique, chercheurs et bénévoles équipent des tortues vertes de différents capteurs : balises GPS, puces... et caméras. Autant d'équipements qui permettront de mieux comprendre la vie, les déplacements ou les habitudes alimentaires de ces animaux menacés d'extinction.

À propos de cette vidéo
Titre original :
Les tortues instrumentées
Année de production :
2018
Durée :
6 min 14
Réalisateur :
Nicolas Baker
Producteur :
CNRS Images
Intervenant(s) :
Damien Chevallier (CNRS)
Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC)
CNRS / Université de Strasbourg

Sidney Régis 
CNRS / IPHC
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