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Comment partager la culture scientifique ?

Comment partager la culture scientifique ?

05.05.2017, par
Lors de la Fête de la science, en octobre 2016, on pouvait découvrir des éruptions solaires grâce à un casque de réalité virtuelle.
Entre l’essor du numérique et l’internationalisation des pratiques, scientifiques et professionnels réfléchissent aux enjeux de la médiation lors des Journées internationales de la culture scientifique qui se tiennent actuellement au Canada.

« Comment s’assurer que la science, toutes les sciences, soient mieux démocratisées ? » Énoncée ainsi par Frédéric Bouchard, président de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) et philosophe des sciences, la question est au cœur des Journées internationales de la culture scientifique (JICS), qui se tiennent les 4, 5 et 6 mai à Montréal. Professionnels de la médiation, chercheurs, décideurs, ONG, entreprises ou acteurs de la société civile : plus de 600 intervenants sont attendus lors de cet événement organisé par l’Acfas et porté par l’université de Lorraine, et auquel le CNRS est associé.
 

La médiation scientifique est une démarche qui doit être internationale. Les enjeux sont planétaires.

Pendant trois jours, conférences, ateliers de formation et tables rondes doivent permettre de débattre et échanger autour, notamment, de deux tendances fortes : l’importance croissante du numérique et l’internationalisation de la production et du partage de la recherche. Cette année, l’accent est mis sur les pratiques. Le but est de partager des techniques, d’échanger sur de nouvelles initiatives, leur succès, ou même sur ce qui a moins bien fonctionné.

« La médiation scientifique est une démarche qui doit être internationale. Les enjeux sont planétaires. Le meilleur remède dans le contexte actuel, c’est de partager la culture scientifique », poursuit Frédéric Bouchard. « Ma thèse en 180 secondes » en est une bonne illustration. L’objectif est de permettre à de jeunes chercheurs de présenter leur sujet de recherche au grand public. Parti de l’Acfas, ce concours s’est aujourd’hui étendu aux doctorants francophones du monde entier. Un projet arrivé à maturité pour Frédéric Bouchard : ces JICS pourraient en voir émerger de nouveaux.

Comparer les expériences

De nombreux thèmes seront abordés lors de « panels de discussion » : l’éducation aux médias et aux réseaux sociaux, les nouvelles écritures et les nouveaux outils numériques pour l’éveil à la science, les données ouvertes ou encore la science à l’ère de Donald Trump. Au programme, des dispositifs de médiation allant du détecteur de rumeurs de l’Agence Science Presse à la découverte, en immersion, d’éruptions solaires sur casque de réalité virtuelle – un outil développé à Orsay par Miho Janvier, astronome adjointe à l’Institut d’astrophysique spatiale.
 

Il faut se baser sur le besoin des populations pour établir les meilleures stratégies.

De son côté, Pierre Normand, de la Fondation canadienne pour l’innovation, organise un débat autour des enjeux de la culture scientifique face aux populations éloignées. « Certaines populations autochtones, au nord du Canada mais aussi à travers le monde, n’ont pas accès au haut débit, l’outil de base pour la médiation scientifique », constate-t-il.

Selon lui, comparer les expériences permettrait d’établir de meilleurs programmes de sensibilisation à la science, pour mieux cibler les communautés qui n’ont pas ou difficilement accès à ces projets de médiation, pour des raisons géographiques ou sociales. « Il faut se baser sur le besoin des populations pour établir les meilleures stratégies, à la fois dans le respect de leurs traditions et à partir de leurs propres connaissances. »

Pour Frédéric Bouchard, il est essentiel de promouvoir des approches à la fois adaptées et adaptables. « Il faut prendre conscience des enjeux communs et des réalités locales. Il y a une urgence sociale autour de la communication scientifique », estime-t-il.

En ligne : l'Acfas vient de publier un dossier sur la culture scientifique, avec de nombreuses contributions de scientifiques.

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du journal CNRS