Œil pour œil

Des yeux, il y a ceux qui en ont plein… C’est le cas de ce pétoncle blanc photographié dans la rade de Brest. Il possède entre 35 et 40 petits yeux qui lui permettent de distinguer la lumière.

Certaines araignées possèdent jusqu’à quatre paires d’yeux, même si leur rôle ne semble pas primordial dans la perception de leur environnement. Leurs récepteurs tactiles et odorants seraient bien plus efficaces.

Les yeux des fourmis sont plus complexes. Ils sont composés de facettes tapissées de cellules sensibles à la lumière. Elles leur offrent une vision sous forme de mosaïque lumineuse, très efficace pour la détection de mouvements.

Collectée à l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer, cette phronime, un petit crustacé planctonique, possède une vision panoramique grâce à des yeux très volumineux et quatre rétines d’un rouge intense.

Et puis il y a ceux qui n’ont pas besoin de voir. C’est le cas du protée, originaire de Slovénie et de Croatie. Cette salamandre des grottes évolue dans l’eau grâce à un toucher et un odorat très développés.

Chez les termites, ici le genre « Nasutitermes », la caste des soldats est complètement aveugle. La communication et la reconnaissance entre individus se fait par voie chimique.

Chez d’autres espèces, les yeux sont bien là mais se font discrets, comme chez ce petit crabe « Portunidae sp. » que l’on peut croiser en Polynésie française.

Nulle discrétion chez l’éléphant de mer du Sud « Mirounga leonina ». Cette espèce possède de grands yeux ronds et noirs. Ils sont adaptés aux très faibles intensités lumineuses des eaux profondes des mers australes.

Excentriques diriez-vous ? Les yeux de ce crabe de la famille des « Ocypodidae » sont érigés sur de hauts pédoncules oculaires. Efficaces pour surveiller les alentours et disparaître rapidement.

Chez les mollusques gastéropodes, ici « Gibberulus gibbosus », la coquille ménage deux plis pour accueillir les longs pédoncules oculaires.

D’autres espèces s’offrent un brin de fantaisie comme le Guillemot de Troïl. Chez cet oiseau marin de l’Atlantique Nord, certains individus possèdent un cercle oculaire et une ligne blanche qui s’étire derrière l’œil.

Enfin, certaines espèces sont dotées d’yeux tout simplement factices… Chez ce grand papillon « Epiphora albida » des forêts de l’ouest de l’Ouganda, les motifs présents sur le bord des ailes évoquent le profil d’un serpent. Des yeux pour leurrer…