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Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités

Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités

27.08.2018, par
Le lycée Pierre-de-Fermat (Toulouse), a connu un des meilleurs résultats au bac en 2016.
Alors que l’école française pèche par un trop grand élitisme, le système d’orientation des jeunes vers l’enseignement supérieur favoriserait le maintien des inégalités sociales. Une problématique au cœur des recherches d’Agnès van Zanten, sociologue et spécialiste des politiques éducatives.

Vous menez depuis longtemps des recherches sur les politiques éducatives. Selon vous, quelle est la caractéristique majeure du fonctionnement de notre système scolaire ?
Agnès van Zanten1 : Comparé à d’autres modèles éducatifs, y compris ceux de nos proches voisins européens, le système français se montre particulièrement efficace pour dégager une élite, écrémer progressivement les meilleurs ou supposés tels, repérer les pépites qui occuperont les postes les plus en vue dans l’administration, la politique, l’économie, la recherche... À cette fin, un accent très fort est mis très tôt sur la notion d’excellence, à tel point que dès l’école primaire, les enfants sont notés et évalués. Tout le discours de l’école française repose sur l’idée que, pour atteindre cette excellence, l’environnement social et familial des élèves importe peu. Seuls comptent les efforts que l’on fournit en classe. Selon le principe méritocratique au fondement de l’école républicaine et indissociable de l’idée d’égalité des chances, plus un élève travaille, quel que soit son milieu d’origine, et plus il aura de bons résultats, sera récompensé par des diplômes et s’assurera une belle carrière. De même, notre système éducatif est irrigué par la croyance que le concours, avec ses épreuves anonymes passées dans les mêmes conditions par tous les candidats, est la procédure la plus sûre, la plus « pure », la plus juste, pour sélectionner les meilleurs élèves.
 
Dans les faits, cette idéologie méritocratique induit-elle des effets pervers ?
A. V. Z. : En privilégiant un enseignement plus soucieux de fabriquer une élite que de faire acquérir à tous les élèves un socle commun de connaissances, notre système éducatif répond mal à la massification de l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur. Chaque année, environ 20 % des jeunes quittent l’école sans diplôme ni qualification, 23 % des élèves des filières professionnelles échouent au CAP, 26 % au BEP, et autant d’étudiants ou presque abandonnent leurs études supérieures. Ce taux d’échec élevé charrie beaucoup de frustration, de fatalisme et de doutes sur leur valeur personnelle chez celles et ceux qui sont ainsi mis de côté et se sentent condamnés à rester dans les strates inférieures de la société.

La France est devenu un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière d'éducation. Ainsi, les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, et 20% des jeunes quittent chaque année l'école sans qualification ni diplôme.
La France est devenu un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière d'éducation. Ainsi, les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, et 20% des jeunes quittent chaque année l'école sans qualification ni diplôme.

 
Quels sont les jeunes le plus massivement touchés par l’échec scolaire ?
A. V. Z. : Ceux des milieux populaires, sans surprise. Depuis les travaux du sociologue Pierre Bourdieu dans les années 1970, on sait en effet que la réussite scolaire est étroitement corrélée au capital économique et culturel familial. Les chiffres sont implacables : les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, même si le système a tendance à nier l’impact du milieu socio-économique sur les performances. Selon les enquêtes Pisa (Programme international pour le suivi des acquis), la France est un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, un de ceux où le déterminisme social est le plus fort, où l’école, malgré des alternances politiques et des réformes successives, demeure « indifférente aux différences », comme le disait Pierre Bourdieu.
 
La France mérite aussi le bonnet d’âne pour ses piètres performances en matière de mixité sociale…
A. V. Z. : Celle-ci, de toute évidence, est loin d’être une réalité. En moyenne, les collégiens et lycéens d’origine aisée comptent dans leur classe deux fois plus de camarades également favorisés que ceux des classes moyennes et populaires.
 

La mixité est  favorable à la réussite de tous, sous certaines conditions, mais aussi profitable sur le plan sociétal.

L’enseignement privé, notamment dans les grandes villes, joue un rôle ségrégatif important (la majorité des élèves de ces établissements appartient aux catégories favorisées). Dans le secteur public, beaucoup de parents des classes supérieures surestiment le risque de « contamination » des bons élèves par ceux en difficulté et déploient des stratégies pour contourner la carte scolaire et accéder à des établissements convoités où prospère un entre-soi scolaire, social, ethnique…

Une masse de travaux montre pourtant que la mixité tire les plus faibles vers le haut sans pénaliser les plus forts, pourvu que les enseignants aient appris à gérer les différences de niveau entre les élèves et que cet écart ne soit pas maximal (il ne faut pas être démagogue, on ne peut pas mettre les enfants les plus brillants avec ceux les plus en difficulté). La mixité est donc favorable à la réussite de tous, sous certaines conditions, mais aussi profitable sur le plan sociétal. Se mélanger aux autres à l’école aide à construire le « vivre ensemble » dans nos sociétés hétérogènes, à condition que l’école soit porteuse d’un idéal culturel et social à la hauteur de cette ambition.

Les problèmes liés à la scolarité des jeunes des milieux défavorisés se manifestent-ils dès le primaire ?
A. V. Z. : Nous avons une image un peu enchantée de l’école primaire. Cette vision idyllique est intimement liée aux souvenirs d’enfance et au fait que, dans la plupart des cas, les écoliers manifestent un comportement d’acceptation des normes scolaires et les classes ne connaissent pas de soucis de discipline et de violence, les jeunes enfants entretenant un rapport très positif au savoir et aux enseignants. Toutes les études montrent cependant que des décrochages (largement invisibles car sans rejet ostensible de l’institution) interviennent dès le cours préparatoire. Ils sont essentiellement le fait d’élèves des milieux populaires et vont pénaliser ces derniers tout au long de leur scolarité. Une partie du problème tient à ce que les enseignants du primaire ne reçoivent pas une formation didactique et pédagogique suffisamment poussée pour pouvoir détecter les « décrocheurs » précoces comme c’est le cas en Finlande où l’enseignement, soit dit en passant, est une profession très valorisée et très bien rémunérée.

En Finlande, où leur profession est plus valorisée et mieux rémunérée qu’en France, les enseignants du primaire sont formés à la détection du «décrochage» précoce chez les élèves.
En Finlande, où leur profession est plus valorisée et mieux rémunérée qu’en France, les enseignants du primaire sont formés à la détection du «décrochage» précoce chez les élèves.

 
Vos recherches actuelles portent sur les conditions dans lesquelles les lycéens sont amenés à choisir leurs études supérieures. Que cherchez-vous précisément à mettre en lumière ?
A. V. Z. : Jusqu’à présent, très peu de travaux ont été conduits dans notre pays sur les processus qui, au sein des établissements scolaires et des familles, ou encore via Internet, les plates-formes d’orientation en première année d’études supérieures, les salons d’orientation…, entretiennent ou creusent les inégalités entre jeunes s’agissant de leurs choix d’orientation dans le supérieur. Pour mieux saisir pourquoi la France affiche un faible taux de scolarisation des enfants des classes populaires dans le supérieur, nous avons mis en place depuis 2013 un dispositif inédit de grande envergure. Celui-ci repose sur des questionnaires distribués auprès de 1 800 élèves de terminale et de 450 proviseurs de lycées de la région parisienne, ainsi que sur des enquêtes ethnographiques dans quatre lycées et dans plus d’une vingtaine de salons et de journées portes ouvertes d’établissements d’enseignement supérieur.
 
Un des volets de cette étude concerne le rôle des lycées dans l’orientation vers le supérieur. Les pratiques dans ce domaine sont-elles vraiment à géométrie variable selon les établissements ?   
A. V. Z. : L’enquête que nous avons réalisée dans quatre lycées franciliens le montre clairement. Dans les deux établissements les plus favorisés où il n’y a ni problème de discipline ni problème de décrochage, tous les personnels (direction, professeurs, conseillers d’éducation…) sont concentrés sur l’orientation et aident les lycéens à se projeter dans l’univers des études supérieures. On y parle de choix des filières post-baccalauréat très en amont, dès la classe de seconde. 
 

Les lycéens qui reçoivent le moins de conseils dans leur famille quant à leur orientation sont aussi ceux qui, le plus souvent, en reçoivent le moins à l’école, ce qui renforce les inégalités.

Les élèves reçoivent des informations et des conseils personnalisés et sont fortement incités à s’orienter vers les classes préparatoires aux grandes écoles par lesquelles de nombreux professeurs sont passés et qu’ils perçoivent comme la « voie royale » vers l’élite. La situation est tout autre dans les lycées moins favorisés. Les équipes éducatives mobilisées sur la lutte contre le décrochage et plus encore sur la réussite au bac s’investissent peu dans l’orientation. On ne commence à en parler que lorsque la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur (« Admission post-bac » au moment de l’enquête, « Parcoursup » aujourd’hui) entre en service, c’est-à-dire en janvier de l’année du bac. Les élèves n’ont donc que quelques mois pour faire leur choix.

Par ailleurs, le peu de temps qu’ils consacrent à préparer leur orientation est le plus souvent un temps collectif. Les entretiens en face-à-face sont rares. Et on leur vante surtout les mérites des filières non sélectives de l’université et des sections de technicien supérieur qui préparent au BTS.
 
À entendre ces arguments, on se dit que les lycéens ne doivent pas utiliser le dispositif Parcoursup (ex-APB) de la même façon selon qu’ils sont dans un établissement favorisé ou non
A. V. Z. : C’est exact. Les plates-formes techniques d’admission dans l’enseignement supérieur qui se sont succédé ces dernières années fournissent les mêmes renseignements aux lycéens et les astreignent aux mêmes procédures. Mais tous les jeunes ne sont pas égaux devant ce type d’outil qui exige des compétences et un accompagnement, qui suppose d’élaborer des listes de choix de façon stratégique, qui réclame de la patience en cas de non-réponse rapide. Dans les établissements favorisés, des réunions sont organisées à l’intention des élèves et de leurs parents, des dépliants sont distribués, des informations sont mises en ligne sur le site du lycée. Jusqu’au remplacement d’APB par Parcoursup, on enseignait aux élèves des familles de statut élevé les ficelles pour optimiser leurs chances d’obtenir la formation recherchée (en établissant entre autres une hiérarchie des vœux en fonction de leur niveau scolaire et du degré de sélectivité de ces formations). Dans les lycées moyens, les élèves sont beaucoup moins aidés. Les conseils qu’on leur prodigue portent essentiellement sur l’utilisation formelle – et non stratégique – du système. On leur parle davantage de calendrier que de contenus, en leur recommandant notamment de ne pas oublier de saisir leurs vœux avant la clôture du dispositif. 

Plus généralement, le Web constitue la principale source d’informations des adolescents sur les filières post-bac. Leur façon de s’orienter sur Internet diffère-t-elle selon leur origine sociale ?
A. V. Z. : Pour mieux saisir leurs pratiques en la matière, nous avons collecté les traces de navigation d’élèves de terminale de sept lycées franciliens lors d’une séance sur ordinateur. En suivant leurs parcours de sites en sites et de pages en pages après leur avoir fait remplir un court questionnaire sur leurs attentes en matière d’orientation, on voit que dans les bons lycées en général, et dans les classes scientifiques en particulier, les élèves ont appris à se débrouiller dans le labyrinthe des formations. Ils arrivent à bien discriminer les sources (sites officiels, blogs…), à estimer la valeur réelle de ce qui leur est proposé, à identifier ce qui relève du discours publicitaire (nombre d’écoles s’autoproclament « numéro un » dans un domaine)... Ils font cela très vite, individuellement, de manière réfléchie. Les élèves des milieux populaires, dont certains n’ont pas d’ordinateur personnel, sont bien moins armés face à ce genre d’exercice, consultent moins de sites et s’appuient beaucoup sur ce que font leurs camarades.

Selon l'enquête de la sociologue, les salons étudiants sont surtout fréquentés par les lycéens issus des classes moyennes, accompagnés de leurs parents.
Selon l'enquête de la sociologue, les salons étudiants sont surtout fréquentés par les lycéens issus des classes moyennes, accompagnés de leurs parents.

 
Et le contexte familial ? Comment les enfants de milieux défavorisés sont-ils accompagnés par leur famille dans leur orientation ? 
A. V. Z. : Les réponses au questionnaire auprès des jeunes, en cours d’exploitation, montrent l’inégale capacité des familles à aider les jeunes à préparer leur orientation. Selon nos premières analyses, environ les deux tiers des lycéens issus des catégories socioprofessionnelles privilégiées parlent fréquemment du choix d’un programme d’études supérieures et, potentiellement, d’une carrière, avec leurs parents, ce qui n’a rien d’étonnant puisque ces derniers ont de fortes chances d’avoir connu l’enseignement supérieur. Les élèves de milieux populaires, eux, ne sont que 20 % à discuter régulièrement d’orientation sous le toit familial. Les lycéens qui reçoivent le moins de conseils dans leur famille quant à leur orientation sont donc aussi ceux qui, le plus souvent, en reçoivent le moins à l’école, ce qui renforce les inégalités.
 
Qui fréquente les salons d’orientation et quelle offre proposent ces espaces ? 
A. V. Z. : Ces salons étant pour la plupart gratuits, aucune barrière économique n’empêche les jeunes de familles à faibles moyens de s’y rendre. Mais, d’après nos observations en Île-de-France, le gros du bataillon des visiteurs est constitué de lycéens issus des classes moyennes, souvent accompagnés de leurs parents.

En France, faute de personnel, l’orientation repose trop souvent sur les épaules des enseignants.

Un autre problème est que ces salons, qui se définissent comme une sorte de service public, de vitrine objective des offres de formations dans le supérieur, sont la plupart du temps organisés par les acteurs marchands du secteur. Les établissements privés à la réputation au mieux moyenne (les meilleures écoles n’ont pas besoin de publicité) et aux frais de scolarité élevés s’y taillent la part du lion, et le discours anti-université y est très prégnant. Cette offre biaisée constitue elle aussi une source d’inégalités puisque le privé ne peut pas être une solution pour de nombreux jeunes.

Quelle mesure permettrait d’améliorer de façon significative la qualité de l’orientation dans les lycées ? 
A. V. Z. : Il faudrait notamment augmenter le nombre de conseillers d’orientation psychologues. Depuis le milieu des années 1990, les pouvoirs publics n’ont pas souhaité renouveler les effectifs de cette profession aujourd’hui quelque peu en déshérence. Aux États-Unis, au contraire, où la fonction des lycées est explicitement de propulser le plus d’élèves possible vers l’enseignement supérieur, il y a souvent deux, voire trois conseillers d’orientation par établissement. En France, faute de personnel, l’orientation repose trop souvent sur les épaules des enseignants. Or, une large partie d’entre eux ne veut pas s’en occuper, et ce d’autant qu’ils exercent dans des lycées défavorisés et s’emploient à tenter de « boucler le programme ». Ils pensent que c’est une tâche qui n’est ni valorisée ni valorisante, qui ne fait pas partie de leur mandat officiel et qui suppose de leur part une connaissance – qu’ils n’ont pas – du système d’enseignement supérieur, un système particulièrement complexe et constamment mouvant.
 
Les expérimentations menées depuis le début des années 2000 pour ouvrir socialement les filières élitistes sont-elles concluantes ? 
A. V. Z. : Il est important que le pays se reconnaisse dans une élite diversifiée. À ce titre, les dispositifs « d’ouverture sociale » (procédures de recrutement spécifiques, tutorat, classes de remise à niveau) mis en place par des établissements d’enseignement supérieur prestigieux (Sciences Po, l’Essec, HEC…) pour élargir leur vivier vont dans le bon sens et font consensus. Il n’en reste pas moins que ces dispositifs n’ont modifié qu’à la marge les trajectoires des jeunes issus des catégories sociales les plus modestes dans le supérieur. Toutes initiatives confondues, elles ne concernent qu’une poignée d’individus. Il ne faudrait pas que ces réponses ponctuelles aux inégalités se substituent à une réflexion d’ensemble sur l’échec scolaire d’une fraction importante des jeunes venant des milieux populaires. L’objectif de notre système éducatif doit demeurer d’élever le niveau global de tous.
 
 
À Lire :
L’école de la périphérie. Scolarisation et ségrégation en banlieue, Agnès van Zanten, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », septembre 2012, 456 p., 19 €.

Choisir son école. Stratégies familiales et médiations locales, Agnès van Zanten, Presses universitaires de France, 2009, 304 p., 24,50 €.

Elite in education, Agnès van Zanten, Routledge, 2018, 1712 p. (4 volumes).
 

Notes
  • 1. Directrice de recherche à l’Observatoire sociologique du changement (CNRS/Sciences Po Paris).
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Auteur

Philippe Testard-Vaillant

Philippe Testard-Vaillant est journaliste. Il vit et travaille dans le Sud-Est de la France. Il est également auteur et coauteur de plusieurs ouvrages, dont Le Guide du Paris savant (éd. Belin), et Mon corps, la première merveille du monde (éd. JC Lattès).

Commentaires

10 commentaires

Ce qui difference les élèves (ou classes sociale) à l’école, c'est leur capacité de travaille, les classes sociales élevés ont une grosse capacité de travaille, qui se répercute sur leurs enfants avec un suivis des devoirs, des devoirs en +, de la lecture à forte valeur ajouté (connaissance), une restriction des distractions, etc ... L’École devrait favoriser/augmenter cette capacité de travaille, mais avec les "pas de devoir à la maison", les "ils vont être fatigué", les "c'est trop pour leurs petites têtes", les "c'est trop compliqué" forcement ça tire l’École ET leurs élèves vers le bas ... Un bosseur s'en sort toujours même si il a fait des mauvais choix d'orientation, et ce même sans qualification, et c'est le plus importants dans une vie, pouvoir faire son trou et ne pas attendre que ce soit les autres qui le creusent. J'en croise tous les jours ...

Cher Monsieur vous connaissez mal le sujet et justement les "devoirs" ne sont pas les seuls éléments de l’éducation d'un enfant ...La pratique sportive et les activités culturelles en dehors de l'école sont aussi essentielles....oui il faut restreindre l'usage excessif de la TV et les jeux vidéos majoritairement chronophages aux détriments des autres activités. Je reconnais que certains parents, pour avoir la paix, posent leurs enfants devant la TV tels de vulgaires pots de fleurs. Chez les ados les parents doivent surveiller aussi l'usage excessif des réseaux sociaux qui les déconcentrent et réduit l'efficacité du travail. En résumé il faut un emploi du temps équilibré entre loisir et travail et éviter les excès en toute chose et les parents doivent consacrer plus de temps (même si ce n'est pas facile tous les jours) aux activités de leurs progénitures qui céderont rapidement à la distraction négative sans un minimum de vigilance et d'accompagnement.

L'inégalité ne dépend pas de la différence de capacité de travail dans les milieux aisés et défavorisés mais bien de mauvais conseils d'orientation et un manque d'informations sur les différentes possibilités qui se présentent suivant son niveau. J'ai été en zone ZEP avec d'excellentes notes, une mention Très bien au Bac et la conseillère d'orientation m'a déconseillé la Prepa et m'a dirigé vers une filière universitaire. Après le bac, j'ai reçu un courrier de l'Etat me proposant de me payer une prepa et ai été invitée à Matignon en Juillet alors que je m'étais conditionnée à partir à la Fac en Septembre. A 17 ans, issue d'une famille ouvrière, il est difficile de faire un choix. J'ai écouté la Conseillère et je suis partie à l'université. Par chance, après ma licence, j'ai intégré une ESC. Mais j'ai toujours ce regret de ne pas avoir intégré une grande école et d'avoir eu de mauvais conseils de professionnels de l'Education nationale. Merci à Mme Van Zanten pour ces recherches. En espérant que cela aidera à la méritocratie.

En fait l'inégalité vient de pas mal de choses à la fois. Parmi elles en effet, des problèmes d'orientation à dossiers égaux. Mais il y a aussi des différences de rapport au savoir pour beaucoup d'élèves, des différences d'opportunités, etc. Par contre la "capacité de travail" c'est en effet un terme trop vague et on peut mettre ce qu'on veut derrière...

ok t'as fais confiance à ta conseillère, je suis dans le même cas au niveau d'une orientation foireuse sauf que même si je n'ai pas fait exactement ce que j'aimais, j'ai quand même trouvé mon bonheur dans une autre voie ... et j'y suis arrivé en bossant ... toi même tu dois avoir cette rigueur et cette capacité de travaille sinon tu ne serais pas la où tu en ais, et cette capacité de travaille n’apparaît pas ex nihilo, elle viens de ton environnement quand tu étais jeune.

pourquoi vouloir à tout prix garder les étudiants dans la filière bac et ne pas les diriger vers les filières manuelles pourquoi discriminer ces filières alors qu'un plombier ou un électricien gagne plus qu'un professeur. mais pour cela il faut voir ce que AVS ne dit pas dans son exposé c'est la vie dans les cités où les parents n'arrivent plus à éduquer leurs enfants qui traînent des 6 ans dans les coursives de leur immeuble au contact de dealers en tout genre. l'école dans tout ça ????

L'approche sur le modèle Bourdieu, qui est devenu la norme, est structurellement fausse et biaise les études (correctes) sur le sujet, en particulier le fait exact que l'orientation se fonde sur les préjugés sociaux. Ce qui est en principe contraire à ce que dit Bourdieu, mais en est paradoxalement le résultat en utilisant des critères sociaux au lieu de critères scolaires (c'est aussi l'opinion de Meyrieu d'ailleurs). Il faut remettre les pendules à l'heure (voir: http://www.exergue.com/h/2012-12/tt/bourdieu-ecole.html). Vite!

Il faut arrêter de se demander si le système éducatif favorise ou non les inégalités. Il faudrait plutôt se demander s'il apprend quelque chose aux enfants. Aujourd'hui dans certaines écoles d'ingénieurs on fait des dictées et des contractions de texte, et on est obligé de reprendre le programme de maths à partir de la 1ere S . .. Pourquoi ? parce que l'école élémentaire et le collège ont vidé les programmes de leur substance: au lieu d'apprendre, on a voulu réduire les inégalités . On donne des bonnes notes à tout le monde et on a effectivement réussi à rendre tous les élèves à peu près également ignorants. L'enseignement - du moins jusqu'au bac - fait tout le contraire de l'élitisme : il fait de la massification en s'alignant sur le niveau des élèves les plus nuls. Il faut donc arrêter de parler de mixité sociale, d'égalité des chances : ça fait 20 ans ou plus qu'on nous bassine avec ça . Il faut simplement recommencer à apprendre les disciplines de base, français , calcul , histoire etc. Les enfants des milieux défavorisés - parce qu'ils ne sont pas plus bêtes que les autres - pourraient ainsi accéder au savoir sans être obligés de passer par le privé . Donc avec des diagnostics comme celui de Mme Van Zantern , les choses ne sont pas près de s'améliorer.

Penser lutter contre les inégalités alors que nous n’avons pas tous les mêmes talents et capacités me paraît être une erreur d’inspiration démagogique. En revanche amener plus d’equité me parait bien plus pertinent. On ne vous emmènera pas tous au même endroit, mais on vous emmènera tous quelque part où vous pourrez vous épanouir selon vos talents et capacités.
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