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Les as de l’innovation

Les as de l’innovation

11.05.2016, par
Mis à jour le 14.06.2016
Les médaillés 2016 de l'innovation.
Le mardi 14 juin, Ali Zolghadri, Thierry Heidmann, Cathie Vix-Guterl et Marin Dacos reçoivent la médaille de l’innovation 2016 du CNRS. Découvrez le parcours de ces scientifiques d'exception.

Les quatre lauréats recevront la médaille de l’innovation du CNRS le 14 juin 2016 à Paris.

Marin Dacos, passeur de sciences humaines

« Il ne faut pas confondre invention et innovation. L’invention ne devient innovation que lorsqu’elle est partagée avec le public et utilisée dans la société. » Partager le savoir, voilà à quoi Marin Dacos, du Centre pour l’édition électronique (Cléo)1, consacre sa vie. En 1999, cet agrégé d’histoire fait deux constats : le premier, dans les librairies, les revues et les ouvrages de sciences humaines et sociales sont en perte de vitesse. Le second, Internet est en train de révolutionner nos pratiques, notamment culturelles.
 

Marin Dacos, médaille 2016 de l'innovation
Marin Dacos, médaille 2016 de l'innovation

L’époque est mûre pour marier ces deux univers, a priori éloignés l’un de l’autre. Alors doctorant, il décide de créer, seul dans sa chambre d’étudiant, un projet de démocratisation des sciences humaines et sociales. Un travail de dix-sept années qui va déboucher sur OpenEdition, une infrastructure d’édition électronique, qui rassemble quatre plateformes différentes : Revues.org, OpenEdition Books, Hypotheses et Calenda, respectivement dédiées aux revues, aux livres, aux carnets de recherche et aux annonces scientifiques.

L’offre est originale : « C’est la première fois qu’une plateforme de cette ampleur propose des carnets de recherche, qui permettent aux chercheurs de communiquer directement avec les étudiants, leurs collègues et le public sur leurs travaux en cours. Nous nous sommes aussi attaqués au livre, jusqu’ici peu exploité sur ce type de plateformes. Sur OpenEdition Books, nous proposons plus de 2 700 livres en sciences humaines, dont 80 % sont consultables en accès ouvert. »
 

 

Sur OpenEdition
Books, nous
proposons plus
de 2 700 livres en
sciences humaines,
dont 80 % sont
consultables en
accès ouvert.

C’est l’autre originalité d’OpenEdition : ses contenus sont quasiment tous en accès ouvert. Ce qui explique en partie son succès : en 2015, les plateformes d’OpenEdition ont totalisé plus de 64 millions de visites. Quand Marin Dacos parle de son travail, il dit se voir comme un « passeur de sciences humaines et sociales ». Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pont qu’il est en train de bâtir est solide. En plus de mener une intense activité de recherche et développement, pour laquelle il a d’ailleurs reçu deux bourses Google, il élargit la boîte à outils des chercheurs en les formant à l’utilisation des plateformes.

Pour consolider le pont, Marin Dacos mène deux chantiers de front : « D’une part, nous développons un modèle économique viable pour nos plateformes, et cela sans faire payer ni le chercheur ni le public, et sans avoir recours à la publicité. D’autre part, nous souhaitons donner une dimension internationale à OpenEdition, dont les contenus sont aujourd’hui francophones à 80 %. »

Coauteur du Manifeste des humanités numériques, homme d’action et de projets, l’hybride Marin Dacos œuvre pour la démocratisation du savoir en travaillant à rendre la science aimable et proche du citoyen. Pour transformer les inventions en innovations.

Cliquez pour en savoir plus sur le parcours de Marin DacosFermerC’est par l’histoire que Marin Dacos, 45 ans, entame sa carrière. Mais après une agrégation en  1996 et un DEA à l’université Lumière Lyon-II, il prend rapidement le virage numérique en fondant Revues.org en 1999. Il est recruté par l’EHESS en 2003 et rejoint le CNRS en 2007. Il y est aujourd’hui ingénieur de recherche hors classe. Entre autres récompenses pour ses travaux, il a reçu le Cristal du CNRS (2010) et la bourse Google pour les Humanités numériques (2010 et 2011). Il est l’auteur de deux ouvrages sur l’édition électronique («L’Édition électronique», La Découverte, 2010, avec Pierre Mounier, et «Read/Write Book. Le livre inscriptible», OpenEdition Press, 2010), ainsi que d’un carnet de recherche, Blogo-numericus, toujours avec Pierre Mounier..

 

Thierry Heidmann, des rétrovirus et des hommes

À quoi tient parfois une vocation ? Souvent, au hasard de rencontres déterminantes. À l’audace et au talent aussi. De tout cela, le parcours de Thierry Heidmann n’en manque pas. Expert des rétrovirus endogènes et infectieux, on lui doit l’identification et la caractérisation de la fonction immunosuppressive de la protéine d’enveloppe de ces virus et la détermination de son rôle dans l’apparition des mammifères placentaires.

Pourtant, son parcours prend au départ une autre direction. Alors que le jeune normalien poursuit des études de physique et de mathématiques à l’ENS de Paris, sa fascination pour la biologie – « cette science où agir directement sur les choses s’avère possible » – le rattrape et le pousse à franchir les portes de l’Institut Pasteur. La destinée le conduit vers deux laboratoires : celui de Jean-Pierre Changeux, en neurobiologie moléculaire, et, un étage plus bas, celui de François Jacob, en biologie moléculaire du développement. Son virage vers la biologie devient alors irrévocable.

Un DEA de biologie moléculaire et une thèse sur les aspects bio-physico-chimiques du récepteur nicotinique de l’acétylcholine plus tard, il s’oriente vers un sujet d’étude plus en lien avec les sciences médicales : les rétroéléments (dont font partie les rétrovirus), des gènes mobiles capables de s’insérer aléatoirement dans le génome d’une cellule et créant des mutations. « Après la thèse et quelques mois passés à faire de la culture cellulaire et de la rétrovirologie dans le laboratoire de François Jacob, je me suis tourné vers mon ancien directeur de DEA, Jean-Bernard Le Pecq. Il dirigeait une unité de recherche en cancérogenèse au sein de l’Institut Gustave Roussy. Il m’y a accueilli et alloué deux pièces pour mes recherches. »

 

Créer la start-up
Viroxis s’est
imposé à moi
comme la
meilleure solution
pour une
transition
vers la recherche
appliquée.

Depuis, les choses ont évolué et Thierry Heidmann dirige aujourd’hui une unité d’une vingtaine de personnes, le laboratoire Physiologie et pathologie moléculaires des rétrovirus endogènes et infectieux2, à l’Institut Gustave Roussy. Ses travaux sur la protéine d’enveloppe des rétrovirus ont abouti à des découvertes majeures sur les syncytines, des protéines essentielles à la formation du syncytiotrophoblaste lors de l’embryogenèse. Reliquats de l’intégration d’un rétrovirus dans un hôte ancestral il y a 150 millions d’années, ces protéines jouent un rôle déterminant dans la tolérance maternelle au fœtus. « Le miracle de la placentation, c’est l’absence de réponse du système immunitaire de la mère et de rejet de l’embryon ! La fonction immunosuppressive de la protéine d’enveloppe capturée a instauré une tolérance primitive qui s’est ensuite généralisée à tous les mammifères placentaires », s’enthousiasme le chercheur.

Ces découvertes ont également ouvert de nouvelles voies thérapeutiques et vaccinales contre ces agents pathogènes. « Créer la start-up Viroxis s’est imposé à moi comme la meilleure solution pour une transition vers la recherche appliquée. » Aujourd’hui, les travaux et produits développés par Viroxis sont protégés par quatre familles de brevets3 licenciées exclusivement à la société. En 2010, elle a signé une licence avec le groupe pharmaceutique international Merial pour un nouveau vaccin contre le virus de la leucose féline et celui de l’immunodéficience féline.

Très occupé par ses activités de recherche, Thierry Heidmann aime à se ressourcer en famille dans sa maison de campagne du Vexin français. Là, celui qui cultive « un goût artistique pour la science », se livre à un autre type de recherche. « J’aime les brocantes de village et m’y promener, en quête d’un tableau qui me parle ou d’une trouvaille inattendue. »

Cliquez pour en savoir plus sur le parcours de Thierry HeidmannFermerThierry Heidmann, 61 ans, dirige le laboratoire Physiologie et pathologie moléculaires des rétrovirus endogènes et infectieux à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, où il est installé depuis 1985. De 1998 à 2014, il a dirigé le laboratoire Rétrovirus endogènes et éléments rétroïdes des eucaryotes supérieurs. Inventeur CNRS de six portefeuilles de brevets, il a fondé en 2005 la start-up Viroxis issue des travaux de recherche de ce laboratoire. Diplômé de l’ENS de Paris en 1978, il est titulaire d’une thèse de doctorat réalisée dans le laboratoire de Jean-Pierre Changeux à l’Institut Pasteur. Il est l’auteur de plus de 130 publications et lauréat de plusieurs distinctions dont la médaille d’argent du CNRS (1997), le prix KT Jeang Retrovirology (2009) et le Grand Prix «Science et Innovation» du CEA (2014)..

 

Cathie Vix-Guterl, de la chimie des matériaux au management

« Jeune, je rêvais de devenir pilote de chasse ! Mon milieu d’origine étant éloigné, je me suis orientée vers mon autre passion, la chimie. » Femme de tête et de cœur, Cathie Vix-Guterl se lance dans ses études avec l’idée d’occuper un jour des fonctions de gestion de projet et de management d’équipe. Des fonctions encore majoritairement occupées par des hommes à cette époque-là. Aujourd’hui, son objectif est atteint puisqu’elle dirige deux structures qu’elle a créées ex-nihilo : le Materials Institute Carnot Alsace (Mica), un des 34 Instituts Carnot du territoire français, et l’Institut de science des matériaux de Mulhouse (IS2M)4, structure phare du campus de l’université de Haute-Alsace.

Cathie Vix-Guterl lauréate de la médaille 2016 de l'innovation
Cathie Vix-Guterl lauréate de la médaille 2016 de l'innovation

C’est au cours de ses études d’ingénieur que Cathie Vix-Guterl se passionne pour le développement de nouveaux matériaux pour l’industrie. « La créativité qui existe en chimie m’a toujours attirée, comme la découverte de nouvelles molécules et matériaux pour répondre aux préoccupations sociétales et améliorer le quotidien de chacun. » Elle se forme également à la conduite de projet et réalise une thèse de chimie physique au Centre de recherche sur la physico-chimie des surfaces solides, à Mulhouse.

J’aime réaliser
des projets dans
lesquels tout est
à construire,
où l’ambition
de fédérer des
structures ou des
personnes est forte.

Devenue experte des matériaux carbonés, céramiques et hybrides à base de carbone, elle met un point d’honneur à favoriser un continuum entre recherche fondamentale et appliquée. C’est ainsi qu’un industriel de l’aéronautique a pu optimiser les matériaux utilisés pour les freins et anticiper leur comportement et leur tenue. Depuis plusieurs années, Cathie Vix-Guterl mène des recherches sur le stockage d’énergie, notamment avec le Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E). Elle s’intéresse aux matériaux carbonés des électrodes des batteries lithium-ion ou sodium-ion et des supercondensateurs et à l’amélioration de leurs performances et leur fonctionnement.

C’est en 2008 que Cathie Vix-Guterl se fait happer par le management de la recherche d’excellence et de l’innovation. Alors qu’elle est directrice adjointe de l’Institut de chimie des surfaces et interfaces, la fusion de trois unités de recherche mulhousiennes5 en un institut unique – l’Institut de science des matériaux de Mulhouse – se révèle indispensable pour maintenir une certaine compétitivité dans le domaine des matériaux à l’international. Aucun leader ne se démarquant naturellement pour porter ce projet de fusion, Cathie Vix-Guterl est sollicitée par Jean-François Baumard, directeur adjoint scientifique au CNRS, pour prendre les rênes. « Je n’avais qu’une soirée pour me décider, mais finalement j’ai peu hésité. J’étais intimement convaincue du bien-fondé du projet, pour l’avenir scientifique et le rayonnement de Mulhouse. » La fusion est une réussite, saluée par l’ensemble du personnel des unités fédérées.
 

        
Faite pour le leadership, Cathie Vix-Guterl s’épanouit naturellement dans la création et le développement de projets pionniers. « J’aime réaliser des projets dans lesquels tout est à construire, où l’ambition de fédérer des structures ou des personnes est forte. » En 2011, elle réédite l’opération et crée l’institut Carnot Mica, qui regroupe sous une même bannière quatorze unités de recherche et centres de ressources technologiques de la région Alsace, toutes expertes dans le domaine des matériaux. « Ce projet Carnot constituait une des premières pierres concrètes vers la construction de la politique de site. » En quelques années, l’IS2M et Mica se sont affirmés comme des structures incontournables de l’innovation des matériaux, tournées largement vers une recherche partenariale. Leurs résultats sont aujourd’hui excellents. « J’ai à cœur d’amener ces structures à produire le meilleur et à repousser un peu plus les frontières de leurs performances. »

Cliquez pour en savoir plus sur le parcours de Cathie Vix-GuterlFermerDepuis 2011, Cathie Vix-Guterl, chercheuse CNRS de 50 ans, dirige le Mica. Elle est également à la tête de l’IS2M depuis 2009 et responsable de l’équipe Carbones et matériaux hybrides depuis 2002. Depuis 2012, elle est la responsable scientifique de l’IS2M dans le Labex Store-ex et le réseau RS2E. De 2007 à 2009, elle a été directrice adjointe de l’Institut de chimie des surfaces et interfaces de Mulhouse. Elle a œuvré dans différents comités d’évaluation (Comité national du CNRS, AERES/HCERES, ANR, Oséo) et sociétés savantes (GFEC, GFC…). Diplômée de l’École européenne des hautes études des industries chimiques de Strasbourg en 1988, elle est également docteur en chimie physique (1991). Elle est l’auteur de 114 publications et à l’origine de cinq brevets..

 

Ali Zolghadri, l’art de l’automatique

La prochaine fois que vous volerez sur le nouvel Airbus A350, vous penserez à lui. Lui, c’est Ali Zolghadri, du laboratoire de l’Intégration du matériau au système (IMS)6. Ce chercheur a développé, en partenariat avec Airbus, un algorithme capable de diagnostiquer en temps réel certaines pannes des gouvernes, utilisées pour contrôler l’attitude de l’avion.
 

Ali Zolghadri lauréat de la médaille 2016 de l'innovation
Ali Zolghadri lauréat de la médaille 2016 de l'innovation

Si Ali Zolghadri, 53 ans, reçoit cette année la médaille de l’innovation, s’il est reconnu internationalement, ce n’est pas uniquement pour cette dernière innovation, mise en service sur l’A350 dès son premier vol commercial en janvier 2015. C’est pour l’ensemble de ses travaux en automatique, une science de l’ingénieur très peu connue du grand public et pourtant essentielle au bon fonctionnement des systèmes modernes qui nous entourent.

Les systèmes dynamiques complexes, tels que les avions, les satellites ou encore les centrales nucléaires, doivent constamment être contrôlés et surveillés : pour qu’un avion ou un satellite suive une trajectoire demandée, même dans des conditions de vol dégradées, pour qu’une centrale nucléaire maintienne tel niveau de puissance, etc., les algorithmes développés en automatique sont chargés de calculer les actions à réaliser par divers actionneurs pour garantir le bon fonctionnement du système, quelles que soient les conditions.
 

 

Tout l’art d’un
bon automaticien
consiste donc
à façonner les
algorithmes les
plus parcimonieux,
et donc les plus
optimisés possibles.

« Pour que les algorithmes puissent être embarqués sur un avion par exemple, et certifiés par les autorités aéronautiques, ils doivent être extrêmement performants, validés dans les conditions les plus improbables. En même temps, ils ne doivent pas être trop complexes, pour pouvoir être traités par les calculateurs de bord. Tout l’art d’un bon automaticien consiste donc à façonner les algorithmes les plus parcimonieux, et donc les plus optimisés possibles. »

Dans cet art délicat, cet Iranien d’origine, natif de Shiraz (cité de la Perse antique), arrivé en France il y a trente ans pour achever ses études, est justement passé maître : ses travaux ont notamment donné lieu à des dizaines d’articles dans des revues internationales et à 14 brevets. « Si j’ai commencé ma carrière en m’intéressant aux systèmes naturels liés à l’environnement, telle la pollution atmosphérique, j’ai toujours été passionné par le secteur aérospatial. »

Son projet du moment, très ambitieux, porte justement sur l’aéronautique de demain : « Nous réfléchissons à la conception d’un pilote virtuel dans le cockpit du futur, qui assisterait les pilotes humains dans la gestion des situations de vol complexes et à risque. Il s’agit de contribuer à réduire le taux d’accident des avions de façon significative, et ce malgré la croissance constante du trafic aérien, qui double tous les dix ans. »

Après sa médaille de l’innovation qui l’a « beaucoup surpris » et dont il est très fier, Ali Zolghadri entend donc, longtemps encore, continuer d’innover.

Cliquez pour en savoir plus sur le parcours d’Ali ZolghadriFermerAprès un master en robotique à l’université de Bordeaux, en 1989, Ali Zolghadri, passe son doctorat (1992) puis son HDR (2001) dans la même institution. Il y est ensuite nommé professeur en 2003, position qu’il occupe encore aujourd’hui en tant que professeur de classe exceptionnelle. Au sein de l’université, il a notamment été directeur de la formation doctorale « Automatique, signal et image et productique ». Il est coanimateur du DAS G2MCO du pôle de compétitivité Aerospace Valley. Il a également piloté de nombreux projets à l’extérieur. Il a notamment conduit les projets Sicver et Sirasas et a été responsable, pour l’IMS, du projet FP7 ADDSAFE. En 2014, il a créé et coordonné le consortium Easierfly, rassemblant huit partenaires (dont Airbus) et cinq pays..

 

Notes
  • 1. Unité CNRS/Aix-Marseille Univ./EHESS/Univ. d’Avignon et des Pays du Vaucluse.
  • 2. Unité CNRS/Univ. Paris Sud.
  • 3. Copropriété CNRS/Institut Gustave Roussy/Univ. Paris Sud.
  • 4. Unité CNRS/Univ. de Haute-Alsace.
  • 5. L’Institut de chimie des surfaces et interfaces, le Laboratoire de matériaux à porosité contrôlée et le Laboratoire de physique et de spectroscopie électronique.
  • 6. Unité CNRS/Univ. de Bordeaux/Bordeaux INP Aquitaine.
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Auteur

Véronique Meder

Véronique Meder est chargée de communication au sein de la Direction de la communication du CNRS.

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