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Robert Delaunay, un artiste alchimiste
02.07.2025, par
Artiste français du début du XXᵉ siècle, Robert Delaunay a commencé à peindre à un moment charnière de l’histoire de l’art : lors de la révolution de l’industrie chimique. Une période où le nombre de pigments disponibles sur le marché s’est multiplié. Des scientifiques tentent aujourd’hui de percer le mystère des couleurs du peintre, notamment de ses violets. Parmi les objectifs de ces recherches : acquérir des connaissances essentielles à la conservation des œuvres.

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Cet autoportrait (vue partielle) de Robert Delaunay, peint pendant l’hiver 1905-1906, est conservé au Centre Pompidou, à Paris. Attention ! Ceci est un « collage » : à gauche, ce que l’on voit dans le musée, en lumière naturelle ; à droite, ce que les scientifiques voient sous rayonnement ultraviolet. Non invasifs, les instruments utilisés révèlent des contrastes chimiques et des nuances de couleurs invisibles à l’œil nu.
Cyril Frésillon / PPSM / IPANEMA / CNRS Images

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Deux chimistes du patrimoine installent une caméra un peu particulière : un imageur multispectral de photoluminescence. Avec cet instrument, Mathieu Thoury (Institut photonique d’analyse non-destructive européen des matériaux anciens, unité CNRS/MNHM/Ministère de la Culture/Université Versailles-Saint-Quentin) et Victor Gonzalez (Laboratoire photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires, unité CNRS/ENS Paris-Saclay) exposent le tableau à des lumières de longueurs d’onde différentes, allant de l’ultraviolet à l’infrarouge. Et, pour chacune d’elles, la caméra capturera une image de luminescence, dévoilant une diversité des matériaux imperceptible autrement.
Cyril Frésillon / PPSM / IPANEMA / CNRS Images

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Le violet abondamment utilisé par Robert Delaunay intéresse particulièrement les scientifiques. Au début du XXᵉ siècle, les progrès de la chimie ont enrichi les gammes chromatiques des artistes peintres grâce à la création de dizaines de nouveaux pigments.
Cyril Frésillon / PPSM / IPANEMA / CNRS Images

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Il faut des heures d’analyses pour imager l’intégralité du tableau pour chaque longueur d’onde. Mais, malgré cela, deux autres œuvres, également conservées au Centre Pompidou, ont elles aussi été scrutées par les scientifiques.
Cyril Frésillon / PPSM / IPANEMA / CNRS Images

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Pour en apprendre plus sur la structure des pigments retrouvés dans les œuvres de Robert Delaunay, les chercheurs se sont rendus à l’European Synchrotron Radiation Facility (ESRF), à Grenoble (Isère). C’est à l’aide de cet accélérateur de particules que le chimiste Victor Gonzalez va continuer son enquête sur la palette de couleurs du peintre français.
Cyril Frésillon / PPSM / ESRF / CNRS Images

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Victor Gonzalez remplit un fin tube de verre avec un pigment mauve au cobalt synthétisé en laboratoire (à gauche), puis le scelle à l’aide d’une torche. L’objectif est de comparer la signature chimique de ces matériaux modèles avec ceux employés par Delaunay.
Cyril Frésillon / PPSM / ESRF / CNRS Images

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Une fois le tube de verre installé sur l’une des lignes de lumière du synchrotron (à gauche), il est bombardé par des rayons X (à droite), ce qui permet d’analyser très finement la structure cristalline des pigments qu’il contient.
Cyril Frésillon / PPSM / ESRF / CNRS Images

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Les chercheurs ont réussi à mettre en évidence que Robert Delaunay utilisait plusieurs pigments violets à base de cobalt grâce à leurs expériences menées sur les œuvres du maître français – comme ici sur l’« Autoportrait » (hiver 1905-1906) et sur « Paysage au disque » (1906), deux huiles sur toile peintes sur le même support, la première au recto, l’autre au verso (Centre Pompidou, donation Sonia et Charles Delaunay). Plus encore, l’« origine » de l’un d’eux, qui se trouve être un violet Roberson (du nom du fabriquant de l’époque), a aussi pu être déterminée. Une information importante pour les personnes en charge de la conservation et de la restauration des peintures au Centre Pompidou.
Cyril Frésillon / PPSM / IPANEMA / CNRS Images
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