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Ornithologie

Coup de froid sur les manchots

20.11.2015, par

Audrey Diguet

En Antarctique, les populations de manchots Adélie sont encore nombreuses, mais les changements environnementaux peuvent rapidement rendre certaines zones inhospitalières. Depuis 2010, des chercheurs surveillent de près les colonies établies dans l’archipel de Pointe Géologie pour détecter ces modifications et anticiper leurs répercussions.

L’étude présentée ici entre dans le cadre du programme Ammer (Adelie Penguins as Monitor of the Marine Environment), soutenu par l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (Ipev) et par le WWF.

Depuis quelques années, la mortalité des poussins de manchots Adélie est particulièrement élevée dans l’archipel de Pointe Géologie. En 2013-2014, les poussins de 25 000 couples de manchots n’ont pas survécu.

IPHC / CEBC / IPEV / CNRS Photothèque / Thibaut VERGOZ

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L’extension de la banquise est en partie à l’origine de ce phénomène. Elle contraint les adultes à parcourir des centaines de kilomètres pour aller chercher de la nourriture en mer.

IPHC / CEBC / IPEV / CNRS Photothèque / Thibaut VERGOZ

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Les changements climatiques, la modification des courants marins et des vents australs en particulier expliquent l’extension inhabituelle de la banquise dans cette zone.

CNRS Photothèque / Erwan AMICE

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Dans l’attente du retour de leurs parents, les poussins se regroupent en crèches. Malgré cela, beaucoup d’entre eux meurent de froid ou de faim.

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C’est grâce au suivi des manchots pendant leur reproduction que les ornithologues (ici Thierry Raclot) ont pu détecter cette augmentation anormale du taux de mortalité des poussins et en comprendre les causes.

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Cette surveillance leur permet d’anticiper les risques engendrés par les changements environnementaux afin d’alerter l’opinion publique et d’inciter les gouvernements à agir.

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L’état de santé du manchot dépend en grande partie de celui de son écosystème. Il sert également d’indicateur pour d’autres espèces susceptibles d’être affectées par ces changements environnementaux.

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Le chercheur Timothée Poupart note ici le stade de reproduction des manchots, la présence ou l’absence des poussins pour analyser la capacité des adultes à se reproduire.

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Afin de mieux repérer certains poussins de la colonie, les ornithologues Jean-Baptiste Thiébot et Thierry Raclot apposent sur eux une marque temporaire.

IPHC / CEBC / IPEV / CNRS Photothèque / Thibaut VERGOZ

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Les poids de l’adulte et du poussin sont les premiers indicateurs de la capacité des manchots à trouver de la nourriture en mer.

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Certains manchots adultes sont équipés d’un appareil enregistrant leur activité en mer lors de leurs recherches de nourriture. Les chercheurs récupèrent ces appareils lorsque les oiseaux retournent dans leur nid.

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Ces appareils contiennent des données essentielles sur les endroits où l’oiseau s’est rendu et a plongé, la profondeur atteinte, s’il a trouvé ou non de la nourriture, etc.

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La prise de sang apporte, quant à elle, des informations sur le niveau de stress du manchot, son âge, son alimentation, son système immunitaire ou encore sur la présence de polluants dans son environnement.

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Malgré une extension de la banquise limitée cette année, les chercheurs restent vigilants. Des changements trop brutaux pourraient menacer l’espèce dans cette zone. La mise en place d’une aire marine protégée ferait alors partie des mesures de protection envisagées.

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