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Le partage des sciences mis à l’honneur

Dossier
Paru le 27.10.2023
Une année sous le signe de la physique

Le partage des sciences mis à l’honneur

12.10.2022, par
Mis à jour le 18.11.2022
Julien Bobroff lors d'une conférence publique en 2019.
Étienne Ghys, Carolyn Scheurle, Julien Bobroff (en photo), les membres de la cellule parité-égalité de l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions (INS2I) du CNRS et Jean Claude Ameisen ont reçu le 18 novembre 2022 la médaille de la médiation scientifique, attribuée par le CNRS. Voici leur portrait.

Pour la deuxième année, le CNRS remet cinq médailles de la médiation scientifique, dont un prix spécial, à des femmes et des hommes qui mettent la science au cœur de la société et diffusent une information scientifique accessible à différents publics. Sont récompensés cette année : le mathématicien Étienne Ghys, l’ingénieure Carolyn Scheurle, le physicien Julien Bobroff et les membres de la cellule parité-égalité de l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions (INS2I) du CNRS pour la bande-dessinée Les décodeuses du numérique. Le prix spécial de la médiation scientifique distingue l’immunologiste Jean Claude Ameisen et son émission Sur les épaules de Darwin.  Ces récompenses leur seront remises le vendredi 18 novembre par Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Étienne Ghys, promoteur des mathématiques et de leur utilité

Directeur de recherche émérite au CNRS1, où il est entré à l’âge de 24 ans, et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences depuis 2019, Étienne Ghys a fortement contribué à développer la diffusion des mathématiques en France. Des livres grand public aux films à utiliser en classe par les enseignants, en passant par un livre audio dédié aux malvoyants, le pilotage de l’Année des mathématiques, des conférences et de nombreux passages dans les médias, le chercheur varie autant les supports que les publics visés et les sujets.

Étienne Ghys, mathématicien
Étienne Ghys, mathématicien

Fervent défenseur de l’utilisation de l’image, il crée en 2009 la version en ligne du journal Images des mathématiques qui a pour objectif de montrer les avancées récentes de la recherche mathématique mais aussi ses aspects historiques, culturels et sociologiques, et cumule plus de dix millions de vues. Les deux films qu’il coréalise – Dimensions (2008) et Chaos (2014) – sont traduits dans des dizaines de langues et rassemblent plusieurs millions de vues et téléchargements. Ces neuf dernières années, il publie aussi près de soixante chroniques dans le quotidien Le Monde, dressant un vaste panorama des mathématiques et de leur place dans la société.

Étienne Ghys, promoteur des mathématiques et de leur utilité

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Ses activités de diffusion ont déjà obtenu plusieurs récompenses, dont le prix d’Alembert de la Société mathématique de France et le Dissemination of mathematical knowledge award du renommé Clay Mathematics Institute, dont Étienne Ghys fut le premier récipiendaire en 2015. « Je m’efforce de partager avec le plus grand nombre le plaisir que procurent les mathématiques », résume le mathématicien de renommée internationale, lauréat de la médaille d’argent du CNRS dès 1991. « Mon goût de la transmission porte aussi sur la transmission de la transmission », ajoute-t-il avec humour, toujours prêt à pousser ses étudiants et étudiantes, et plus largement la communauté mathématique internationale, à renforcer et améliorer leurs actions de médiation scientifique. ♦

Carolyn Scheurle nous embarque sur les océans 

« Apprendre - Penser - Créer - S'engager - S’épanouir ». Avec cette devise, le pôle Culture Océan de l’Institut de la mer de Villefranche2, coordonné par Carolyn Scheurle, multiplie les actions de médiation scientifique et d’éducation à l’océan.

Carolyn Scheurle, ingénieure
Carolyn Scheurle, ingénieure

Après une formation pluridisciplinaire en géosciences mise en pratique dans différents organismes internationaux, c’est tout naturellement que Carolyn Scheurle s’est tournée vers la médiation : « Je cherche à établir un pont entre la science et le monde non académique, et à mettre en relation la société avec l'océan », précise l’ingénieure de recherche à Sorbonne Université. Le programme éducatif « Adopt a float » fait partie des actions qu’elle a élaborées dans ce but. Il est adossé au programme scientifique international OneArgo qui déploie dans l’océan des milliers de robots « flotteurs-profileurs ». Ceux-ci dérivent au gré des courants et sondent les profondeurs en mesurant diverses propriétés allant de la température à la concentration de phytoplancton. En France, OneArgo est piloté par l’Ifremer et coporté par le CNRS.

Carolyn Scheurle fait adopter l’océan

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Avec leur classe, plus de 2 000 jeunes dans le monde ont déjà adopté un de ces robots pour le suivre tout au long de son « voyage scientifique ». Les élèves participent aux observations collectées, interagissent avec les scientifiques, et leurs enseignants sont formés sur des thématiques liées à l’océan. Une communauté se crée progressivement incluant des « ocean voyagers » de la maternelle jusqu’au supérieur. Cette approche durable de médiation est accompagnée par la mise à disposition de ressources éducatives sans cesse enrichies, pour une large dissémination. « Notre approche permet de rendre très concrète la démarche scientifique, mais aussi de révéler l’importance de l’océan dans la régulation et l’évolution du climat, et finalement d’insister sur la nécessité de l’étudier pour mieux comprendre son fonctionnement et le protéger », assure Carolyn Scheurle. ♦

Julien Bobroff partage la physique autrement

« Je cherche à renouveler l'image de la physique auprès du plus grand nombre, raconter les recherches récentes et la façon dont se fait la science », explique Julien Bobroff. Ses sujets favoris : la physique quantique et la physique de la matière. Professeur à l'université Paris-Saclay et chercheur au Laboratoire de physique des solides3, il mène pendant vingt ans des recherches dans ce domaine avant de fonder, en 2013, une nouvelle équipe sur ces enjeux de médiation : « La Physique Autrement ».

Julien Bobroff, physicien
Julien Bobroff, physicien

Conférences, expositions, expériences, jeux, films, illustrations, livres… « Dans mon équipe, nous travaillons pour imaginer de nouveaux outils de médiation et mettre ainsi la physique, même la plus abstraite, à la portée de tous et toutes ! », détaille Julien Bobroff. Pour cela, il collabore avec des designers, des artistes, des vidéastes et autres créateurs. Il a ainsi déjà co-construit près de trois cents projets : un mini-cirque en lévitation, le livre le plus froid du monde, une conférence illustrée avec des tampons, un musée d'un mètre carré, des paysages quantiques, 61 façons pour mesurer la hauteur d'un bâtiment avec un smartphone.. tous les formats sont convoqués ! ​Accessibles en ligne gratuitement, les productions sont destinées au grand public mais aussi aux enseignants et musées de science. 

Julien Bobroff partage la physique autrement

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Comme toutes ses activités, ses « conférences confinées » pendant la crise sanitaire en 2020 ont immédiatement rencontré un large succès. Unanimement reconnu comme l’un des acteurs incontournables de la médiation scientifique en physique, Julien Bobroff s’engage aussi dans une véritable démarche de chercheur sur les mécanismes d’interaction avec le public non initié et les méthodes de transmission de la démarche scientifique, appliquant les résultats à ses propres enseignements et les diffusant auprès de sa communauté de recherche. Sa dernière aventure : investir la plateforme Tiktok pour séduire de nouveaux publics. ♦

Les décodeuses du numérique mettent les informaticiennes en lumière

Les sciences du numérique souffrent d’un déséquilibre de parité. Pour y remédier, la cellule parité-égalité de l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions (INS2I) du CNRS, avec le soutien et le financement de sa direction, a souhaité mettre sur le devant de la scène les chercheuses, enseignantes-chercheuses et ingénieures de la discipline. Avec l’objectif de rendre accessibles les sciences du numérique en montrant la diversité des sujets explorés, en résonance avec de grands enjeux sociétaux. 

Les membres de la cellule parité-égalité de l'INS2I : Anne Siegel, Olivier Serre, Laure Thiébault, Pierre Chesnais, absente pour la photo Célia Esnoult. Ainsi que l’illustratrice-autrice Léa Castor (au centre).
Les membres de la cellule parité-égalité de l'INS2I : Anne Siegel, Olivier Serre, Laure Thiébault, Pierre Chesnais, absente pour la photo Célia Esnoult. Ainsi que l’illustratrice-autrice Léa Castor (au centre).

« Nous voulions donner la parole à des femmes scientifiques d’aujourd’hui, loin des clichés, relate Laure Thiébault, membre de la cellule composée de scientifiques et de communicants. L’emploi de la bande dessinée comme support d’expression moderne et désacralisé s’est très vite imposé. » Résultat : douze portraits par l'illustratrice Léa Castor, incarnant la science en train de se faire dans autant de thématiques phares. Publiée chez CNRS Éditions fin 2021, la bande dessinée Les décodeuses du numérique cumule déjà près de 12 000 exemplaires vendus ou distribués et plus de 6 500 téléchargements en ligne. Elle a été envoyée dans 3 000 lycées et un collège sur cinq en France.

Deux planches extraites de la bande dessinée « Les décodeuses du numérique » : à gauche, la dernière page du portrait d’Anne-Cécile Orgerie, chercheuse en green computing.
Deux planches extraites de la bande dessinée « Les décodeuses du numérique » : à gauche, la dernière page du portrait d’Anne-Cécile Orgerie, chercheuse en green computing.

Les défis scientifiques auxquels ces femmes s’attaquent, leur passion pour ce métier, mais aussi la diversité de leurs parcours scolaires sont abordés. Le ton volontairement décalé permet de n’éluder ni les difficultés rencontrées, comme le sexisme ordinaire, abordé frontalement mais avec humour, ni les solutions pour les dépasser. Le contenu est donc conçu pour tous les publics à partir de l’adolescence.

Décoder le numérique en BD grâce au prisme féminin

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Pour être utilisé dans des parcours d’orientation, le projet a aussi donné lieu à des supports complémentaires, co-construits avec des partenaires de l’Éducation nationale et des sociétés savantes. Ces supports ainsi que la BD sont accessibles gratuitement en ligne sur une page qui a déjà été consultée près de 40 000 fois. L’équipe réfléchit maintenant à répondre aux demandes de traduction venues de l’étranger. ♦

Jean Claude Ameisen, sur les épaules des géants

« On voit plus loin, sur les épaules des géants ». Chaque samedi durant plus de dix ans, sur France Inter, seul au micro, Jean Claude Ameisen a interrogé notre humanité face aux bouleversements du monde.

Jean-Claude Ameisen, immunologiste, prix spécial de la médiation scientifique 2022
Jean-Claude Ameisen, immunologiste, prix spécial de la médiation scientifique 2022

Avec son émission Sur les épaules de Darwin, devenue culte pour plus d’1,5 million d’auditeurs en direct chaque semaine, et qui a reçu plusieurs prix, il nous a fait voyager, nous a émerveillés à travers les sciences, de la théorie de l’évolution du vivant aux recherches les plus récentes en neurosciences, éthologie, archéologie, paléoanthropologie… – des sujets toujours accompagnés de textes d’écrivains, scientifiques, philosophes, artistes et poètes. Et en faisant appel à la fois à notre raison et à nos émotions. Parce que « ressentir permet de mieux comprendre, et comprendre permet de mieux ressentir », dévoile ce médecin, professeur en immunologie, spécialiste reconnu de la mort cellulaire programmée (ou apoptose).

Sur les épaules des géants… par Jean Claude Ameisen

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« Je pense que la démarche scientifique doit être une composante à part entière de notre culture, comme les arts ou la philosophie », milite-t-il. Au-delà de ses engagements scientifiques et dans la réflexion éthique – il a été président du Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), après avoir été président du Comité d’éthique de l’Inserm –, il a été membre du conseil scientifique du Collège international de philosophie et de la Cité des sciences et de l’industrie. Ancien directeur de l'unité Inserm U415 à l'Institut Pasteur de Lille et du Centre d’études du vivant au sein de l’université Paris Cité, Jean Claude Ameisen est l’auteur de plusieurs livres, notamment La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice (prix Biguet de philosophie de l’Académie française, et prix Jean Rostand), et Dans la lumière et les ombres. Darwin et le bouleversement du monde. Son émission Sur les épaules de Darwin a aussi donné lieu à trois livres entre 2012 et 2014, tous best-seller. ♦

Notes
  • 1. Au sein de l’Unité de mathématiques pures et appliquées (CNRS/ENS Lyon).
  • 2. Unité CNRS/Sorbonne Université.
  • 3. Unité CNRS/Université Paris-Saclay.
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