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Demain, un ordinateur inspiré de notre cerveau?

Dossier
Paru le 31.01.2024
Les mystères du cerveau

Demain, un ordinateur inspiré de notre cerveau?

12.01.2018, par
Et si l’on réinventait l’ordinateur en s’inspirant des neurones du cerveau humain ? Grâce à des composants électroniques bio-inspirés, les chercheurs mettent en avant de nouveaux modèles pour booster les applications en intelligence artificielle.

Un neurone artificiel capable de reconnaître des chiffres prononcés par différentes personnes faisait l’objet d’une présentation très remarquée en septembre 2017. À l’heure des assistants intelligents de type Google Home et de la voiture autonome, pourquoi une performance aussi sommaire fut-elle annoncée comme une première mondiale par la célèbre revue Nature ?1 Parce que la révolution réside dans le composant lui-même : un neurone électronique, cylindre de métal mille fois plus fin qu’un cheveu et implémentable en circuit. Bref, un nano-neurone artificiel « en dur », à la différence de ces fameux réseaux de neuronesFermerUn réseau de neurones est un algorithme simulant numériquement le fonctionnement d’un réseau d’unités de calcul, les neurones formels, reliées entre elles par des connexions modifiables. Représentation simplifiée des neurones biologiques, ces neurones formels sont en fait des fonctions mathématiques qui, à partir des valeurs numériques reçues en entrée (connexions entrantes), calculent une valeur numérique de sortie (connexion sortante). virtuels qui, s’ils permettent actuellement de spectaculaires applications en intelligence artificielle (IA), désignent en réalité des fonctions mathématiques, des algorithmes, purement numériques et impalpables.

« D’autres nano-neurones artificiels “en dur” avaient déjà été mis au point, mais nous avons été les premiers à les faire fonctionner au sein d’une application », explique Julie Grollier, qui a dirigé ces travaux au sein de l’Unité mixte de physique CNRS-Thales2. Quelques mois plus tôt, en avril, un autre composant bio-inspiré était dévoilé dans Nature Communications3 par Vincent Garcia, chercheur au sein de la même unité, et ses collègues. Cette fois, il s’agissait d’une synapseFermerZones de contact entre les neurones. Elles se comportent comme des « boutons de connexion » et assurent la transmission des informations entre les cellules nerveuses. artificielle, inspirée de celles qui relient les neurones du cerveau.
 

Ce cylindre de métal, mille fois plus fin qu’un cheveu, est le premier neurone artificiel «en dur» à avoir fonctionné au sein d'une application (vue en microscopie électronique à balayage). Ces travaux ont été dirigé par Julie Grollier, de l’Unité mixte de physique CNRS-Thales.
Ce cylindre de métal, mille fois plus fin qu’un cheveu, est le premier neurone artificiel «en dur» à avoir fonctionné au sein d'une application (vue en microscopie électronique à balayage). Ces travaux ont été dirigé par Julie Grollier, de l’Unité mixte de physique CNRS-Thales.

Une grosse économie d’énergie

À quoi bon cette nouvelle quincaillerie électronique alors que les réseaux de neurones virtuels font déjà merveille en intelligence artificielle (IA) ? Parce que ces derniers, redoutables pour classifier de gigantesques masses de données, sont aussi effroyablement gourmands en énergie… Un gaspillage lié à la structure même des machines sur lesquelles ils turbinent.

« Les ordinateurs traditionnels sur lesquels on les fait tourner sont fondés sur une architecture datant des années 1950 qui sépare la mémoire et le “centre de calcul” en deux blocs bien distincts, explique ainsi Damien Querlioz, chercheur au Centre de nanosciences et de nanotechnologies4. Dès lors, un calcul, même simple, nécessite parfois d’aller chercher des données stockées très loin à l’échelle de la microélectronique. Or, les réseaux de neurones virtuels ont la particularité d’effectuer des calculs, certes très simples, mais en quantité massive et de manière parallèle avec souvent beaucoup de redondances ». D’où, parfois, de terribles « embouteillages » énergivores pour accéder à la mémoire… C’est ainsi que le programme AlphaGo, l’IA de Google qui a récemment écrasé les plus grands champions de go, consomme dix mille fois plus d’énergie qu’un humain à la même table de jeu !
 

Le programme AlphaGo, qui a récemment écrasé les plus grands champions de go, consomme dix mille fois plus d’énergie qu’un humain à la même table de jeu !

« Grâce à ses circuits neurone-synapse, notre cerveau, lui, dispose d’une mémoire (“stockée” dans les synapses) placée au plus proche du “centre de calcul” (que symbolisent les neurones) », explique Damien Querlioz. Cette architecture très distribuée s’avère extrêmement efficace pour traiter en parallèle la myriade d’opérations simples que nécessite la reconnaissance de sons ou d’images. En revanche, elle est moins adaptée au calcul classique : « Pour les opérations arithmétiques par exemple, qui font appel à moins de calculs, mais plus complexes, et exécutés les uns après les autres, l’architecture bien centralisée des ordinateurs traditionnels reste imbattable en précision », poursuit le chercheur.

Si l’on parvient à construire des puces neuromorphiques, assemblage de composants artificiels mimant neurones et synapses biologiques, elles seront donc dédiées uniquement aux tâches d’IA où les excellents quoique trop dispendieux réseaux de neurones actuels sont cantonnés (reconnaissances de formes, de sons, etc.). Et l’éventuel ordinateur du futur qui en abriterait garderait précieusement ses microprocesseurs classiques. « En intégrant une puce neuromorphique, dédiée aux algorithmes de type réseau de neurones courants en IA, sur chaque processeur d’ordinateur ou de téléphone, on disposerait de processeurs moins énergivores », confirme Vincent Garcia.
 
Les géants de l’électronique ne s’y sont pas trompés : IBM, Intel, Qualcomm, tous développent leur propre puce neuromorphique. Leur approche peut sembler timide : neurones et synapses artificiels y sont construits à partir de transistors classiques en silicium. C’est également le parti pris d’Alain Cappy, de l’Institut de recherche sur les composants logiciels et matériels pour l’information et la communication avancée5.

L’équipe d'Alain Cappy utilise des transistors pour fabriquer ses neurones artificiels. Assemblés en circuit (à gauche), ceux-ci répondent à une excitation synaptique par des potentiels d’action (à droite, en vert) identiques à ceux obtenus avec des neurones biologiques.
L’équipe d'Alain Cappy utilise des transistors pour fabriquer ses neurones artificiels. Assemblés en circuit (à gauche), ceux-ci répondent à une excitation synaptique par des potentiels d’action (à droite, en vert) identiques à ceux obtenus avec des neurones biologiques.

« L’avantage de n’utiliser que des composants déjà existants est de pouvoir fabriquer plus rapidement des puces efficientes et industrialisables », commente le chercheur. Ce qui ne le dispense pas de toute originalité : là où les neurones de silicium mis en œuvre par les industriels nécessitent 20 à 30 transistors, l’équipe d’Alain Cappy a délibérément privilégié un modèle plus simple et économe de 6 transistors seulement. Résultat : « Il consomme cent fois moins d’énergie que les autres neurones artificiels du même type », se félicite le chercheur. Il fait également le pari d’une intégration totalement bio-inspirée : « L’idée est d’imiter le système yeux/cortex cérébral qui analyse si rapidement et efficacement l’image. Nous tentons ainsi d’intégrer ces neurones à la fois dans des capteurs visuels inspirés de la rétine biologique, et dans des puces de traitement agencées comme les colonnes de neurones de notre cortex cérébral », poursuit Alain Cappy. Cette architecture très interconnectée pourrait s’avérer performante pour l’implémentation de réseaux de neurones bien plus complexes et performants que les possibilités offertes par les solutions actuelles sous forme logicielle.

Une question de taille

La plupart des chercheurs misent cependant sur une approche plus révolutionnaire pour fabriquer les composants bio-inspirés eux-mêmes. « Les neurones construits avec des transistors classiques mesurent 100 micromètres de côté tandis que le nôtre mesure à peine 100 nanomètres de diamètre : c’est mille fois plus petit », se réjouit Julie Grollier. Or, la question de la taille se posera de manière aiguë quand on voudra les assembler par millions et fabriquer des puces valables. Pour construire leur nano-neurone, les chercheurs de l’Unité mixte de physique CNRS-Thales ont choisi la spintronique, une discipline utilisant le spinFermerCaractéristique microscopique et purement quantique de l’électron, comparable à une aimantation. On peut ainsi se représenter, de manière schématique, un électron comme un petit aimant pouvant prendre seulement deux orientations : un spin « vers le haut » ou un spin « vers le bas ». des électrons comme unité d’information (alors que l’électronique utilise la charge électrique des électrons).
 

Les neurones construits avec des transistors classiques mesurent 100 micromètres de côté tandis que le nôtre mesure à peine 100 nanomètres de diamètre : c’est mille fois plus petit.

 Le nano-neurone consiste en un empilement de deux couches de métaux ferromagnétiques prenant en sandwich une fine couche d’isolant électrique. « Lorsqu’on le soumet à un courant continu, les électrons passent à travers l’isolant par effet tunnelFermerPhénomène observé en mécanique quantique (c’est-à-dire à l’échelle des atomes) qui permet à une particule de traverser une barrière a priori infranchissable : elle franchit une barrière de potentiel même si son énergie est inférieure à l’énergie minimale requise. et leur spin fait tourner l’aimantation de la couche supérieure. Cela produit en sortie des oscillations électriques comparables aux signaux émis par les neurones de notre cerveau », résume Julie Grollier.

Pour développer leur propre nano-neurone, l’équipe de Laurent Cario, de l’Institut des matériaux Jean-Rouxel6, a de son côté misé sur les isolants de MottFermerMatériau isolant du fait d’une forte interaction répulsive entre électrons : il se produit alors une « localisation » de ces derniers qui restent « accrochés » aux atomes constituant le réseau cristallin. Le transport de charge n’étant plus possible, le solide devient un isolant. Cet état quantique échappe à la théorie des bandes qui néglige les interactions entre les électrons. Il fut découvert en 1949 par le Britannique Nevill Mott.. Ce matériau, dont le comportement physique est exploré dans le cadre de mémoires de nouvelles générations, pourrait constituer une alternative aux matériaux spintroniques : « Notre neurone a fait l’objet d’un brevet déposé en 2014 et nous essayons maintenant d’en améliorer la miniaturisation afin de faciliter son transfert industriel », précise Laurent Cario.

Imiter la plasticité des neurones

Présentes dans le cerveau en nombre dix mille fois plus important que les neurones, les synapses ont un rôle tout aussi capital. En particulier, les chercheurs tentent de reproduire une caractéristique de ces canaux interneurones : leur plasticité, c’est-à-dire leur capacité à se renforcer ou se déprécier au fil du temps pour favoriser le « câblage » entre les neurones utiles.

Vue d'artiste d’une synapse électronique : les petites sphères représentent les électrons circulant à travers l’oxyde, par analogie avec les neurotransmetteurs dans les synapses biologiques.
Vue d'artiste d’une synapse électronique : les petites sphères représentent les électrons circulant à travers l’oxyde, par analogie avec les neurotransmetteurs dans les synapses biologiques.

Pour y parvenir, Vincent Garcia et son équipe ont choisi une couche ultra-mince d’un matériau ferroélectrique que les électrons traversent par effet tunnel : « Nous avons démontré que l’amplitude et la durée des impulsions que reçoit la synapse artificielle provoquent une variation de la résistance du matériau, donc de sa capacité à transmettre le courant tunnel. Cette propriété est très similaire à la plasticité des synapses biologiques », détaille le chercheur.

 

L’amplitude et la durée des impulsions que reçoit la synapse artificielle provoquent une variation de la résistance du matériau. Cette propriété est très similaire à la plasticité des synapses biologiques.

« De nombreux matériaux peuvent, sur application de certaines gammes de tensions, présenter ce type de propriétés de changement de résistivité », remarque Vincent Derycke, chercheur au sein du laboratoire Nimbe7. Oxydes de métal, matériaux spintroniques, ferroélectriques…, la palette de candidats « exotiques » (c’est-à-dire marginaux par rapport à ceux utilisés en microélectronique classique, fondée sur le silicium) est en effet très large. « Toute la question est : leurs changements de résistivité sont-ils exploitables pour bâtir des circuits efficaces ? Jusqu’ici, aucun matériau idéal ne s’est encore détaché ».

Avec son équipe, il s’est spécialisé dans une voie originale : l’électronique organique, qui vise à traiter l’information au sein de molécules (assemblages de quelques atomes seulement), et ainsi réduire encore les consommations énergétiques. « C’est comme cela que l’industrie a pu remplacer les LED par des équivalents organiques, les OLED, dans de nouvelles générations d’écrans plats », explique le chercheur. Ce dernier ne cache pas le côté exploratoire de cette piste : « Mis à part les OLED, l’électronique organique, qui promettait au début des années 2000 de révolutionner l’électronique, n’a pas tenu toutes ses promesses et demeure un domaine de recherche principalement fondamental. Si d’éventuels neurones ou synapses organiques, très économes en énergie, deviennent réalité, ce ne sera pas avant cinq ou dix ans ».
 

Le défi des circuits intégrés

Malgré une multitude de matériaux proposés pour l’ingénierie neuromorphique, tous les chercheurs butent pour l’instant sur le même obstacle : le passage à l’échelle. « Un composant seul peut présenter un comportement physique remarquable, mais ce bénéfice s’estompe parfois lorsque l’on en intègre des milliers », commente Damien Querlioz. Il suffit par exemple que la tension électrique arrivant à l’entrée de chaque composant varie légèrement pour ruiner l’intérêt d’une puce neuromorphique complexe. Or, « des milliers, voire des centaines de milliers de composants à intégrer ensemble, c’est pourtant le minimum si l’on veut mettre au point de premières applications commerciales », poursuit le jeune chercheur, médaille de bronze du CNRS en 2017 pour ses travaux sur ces futures architectures neuromorphiques.

Vue en microscopie électronique de memristors organiques mis au point par l’équipe de Vincent Derycke. Le halo sombre (sur la partie zoomée, en bas) montre l’extension du film organique greffé.
Vue en microscopie électronique de memristors organiques mis au point par l’équipe de Vincent Derycke. Le halo sombre (sur la partie zoomée, en bas) montre l’extension du film organique greffé.
 

Le contrôle fin de la tension d’entrée donne encore du fil à retordre aux chercheurs. C’est l’un des défis que se propose de relever l’équipe de Sylvain Saighi au sein du Laboratoire de l’intégration du matériau au système8. À partir de la synapse ferroélectrique de Vincent Garcia, dite « memristorFermer contraction de « memory » et « resistor »», les chercheurs tentent de construire un circuit de 1024 x 100 éléments. À travers le projet européen Ulpec, impliquant notamment IBM, Bosch et la société parisienne Chronocam, ce circuit devrait ensuite être intégré et testé au sein d’une caméra embarquée dans la voiture autonome. Restera aussi à régler le problème de la production en série des composants : « Il nous faut maintenant montrer que l’on peut produire notre memristor sur les substrats silicium habituels des industriels de la microélectronique pour envisager une production à grande échelle », prévoit Sylvain Saïghi. Même ambition pour Julie Grollier. D’ailleurs, si son équipe a été la première à faire fonctionner des neurones artificiels bio-inspirés au sein d’une application, c’est parce qu’elle a usé d’un astucieux artifice : un seul nano-neurone a permis de reconstituer un circuit de 400 neurones grâce à la méthode de multiplexage temporel. « Un peu comme si un acteur s’enregistrait en train de jouer les 400 rôles d’un même film et qu’on les superposait au montage », illustre la chercheuse. Les circuits bien réels de centaines ou de milliers de neurones sont donc aujourd’hui attendus de pied ferme ! ♦

Lire aussi : « Des machines enfin intelligentes ? »

Notes
  • 1. « Neuromorphic computing with nanoscale spintronic oscillators », J. Torrejon et al., Nature, 2017, vol. 547 : 428-431 (publié en ligne le 27 juillet 2017). https://www.nature.com/articles/nature23011
  • 2. Unité CNRS/Thales/Université Paris-Sud.
  • 3. « Learning through ferroelectric domain dynamics in solid-state synapses », S. Boyn et al., Nature Communications, 2017, vol. 8, publié en ligne le 3 avril 2017. https://www.nature.com/articles/ncomms14736
  • 4. Unité CNRS/Université Paris-Sud/Université Paris-Saclay.
  • 5. Unité CNRS/Université de Lille 1.
  • 6. Unité CNRS/Université de Nantes.
  • 7. Nanosciences et innovation pour les matériaux, la biomédecine et l’énergie (CNRS/ CEA/Université Paris-Saclay).
  • 8. Unité CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux.

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1 commentaire

L’homme sait L’ordinateur ne sait rien Comment est-il possible que d’un ensemble de messages physico-chimiques, aussi aveugles que les zéros et 1 en informatique, émerge une conscience ? Nous sommes conscients de nous-même, c’est le moi, et conscients d’être conscients. Nous savons que nous savons ce que nous savons. Un ordinateur sait puisqu’il a stocké en mémoire des millions d’informations. Mais il n’en est aucunement conscient. Un ver de terre est conscient, mais n’en sait rien et se limite à une perception de son environnement immédiat relatif à sa survie. Mais peut-on parler de conscience dans ce cas ? N’est-il pas qu’une sorte de robot biologique ? Oui et non, je postule qu’il possède bel et bien une conscience, infime cela va de soi, et de type non-réflexive, il l’est sans le savoir. Appelons cela une conscience primaire faible. De là découle qu’être conscient et savoir (pris dans le sens d’une mémoire recelant des informations) semblent à priori deux choses différentes. Contrairement à un ordinateur, le savoir humain est un vrai savoir, en ce sens qu’il a du sens. Il signifie quelque chose pour l’intéressé, ça lui parle, il sait qu’il sait et ce que cela signifie. L’homme comprend, c’est à dire qu’il prend avec. Et avec quoi d’autre que son esprit ? Il saisit la chose en conscience qui est science avec. Si bien que l’objet concret et forcément peu ou prou abstrait qu’il saisit s’intègre à son intelligence au point qu’il est impossible de les distinguer. Chez l’homme, conscience et savoir sont la même chose à postériori, en ce sens que sa conscience se nourrit et s’accroit avec son savoir. Sa pensée alors dépasse le champ de ses expériences immédiates. Il peut se représenter la planète Mars ou une galaxie lointaine en sachant ce dont il s’agit, penser l’espace-temps, la gravitation et toutes sortes de concepts. Un ordinateur ayant toutes ces données en mémoire, n’en sait rien, ne se représente rien. Se re-présenter c’est présenter à soi-même et pour cela encore faut-il qu’il y ait un « soi-même ». Parler d’intelligence « artificielle » c’est comme parler de fleurs artificielles ; ça ressemble mais ça n’en est pas. Il y a dans l’intelligence humaine une profondeur infinie qui la dépasse et la dépassera à jamais. Appelons conscience secondaire, au carré, ou puissance n, la conscience de savoir que l’on sait, qui est le substrat de tous les savoirs. Elle permet la réflexion qui est reflet, la conscience se réfléchit elle-même comme dans un jeu de miroirs à l’infini. Elle s’assimile à un jeu de lentilles en optique concentrant ou dispersant la lumière et elle est typiquement humaine. Elle permet la conscience de soi radicalement différenciée de l’autre (le « même » et « l’autre » de Platon) ; c’est l’individualisation. Les animaux supérieurs l’ont un peu aussi mais de façon beaucoup moins nette. L’instinct domine. Certes ils se battent mais ont-ils clairement conscience de se battre ? La conscience de l’espèce et l’automatisme étant plus développés, elle n’est pas réflexive, puisque la réflexion est le discours intérieur implicite ou explicite que nous tenons à nous-même (le fameux « reflet »). La relation avec soi et l’environnement ne passe pas par les mêmes « circuits » Le cogito de l’homme est unique et n’est pas généré par le cerveau qui n’est qu’un support permettant la relation terrestre et charnelle. Le non-être (qui est chose) ne peut engendrer de l’être Car un ordinateur si puissant et sophistiqué soit-il reste une chose et la conscience est du domaine de l’être. Entre chose et être il y a un mur ontologique infranchissable. Le non-être (qui est chose) ne peut engendrer de l’être, ainsi que de rien rien ne peut naitre. Une chose est de conscience zéro. Entre l’état zéro et une unité quelconque si petite soit-elle il y à l’ infini. Vieux rêve de Pygmalion que de rendre une statue vivante et pensante, la science va le réaliser ! Nous allons créer des machines (nous y sommes déjà) qui donneront l’impression, la presque parfaite illusion, d’être vivantes et pensantes, mais ne le seront pas. Bien sûr certains prétendent le contraire. « Et l’homme créa la machine à son image » voilà la Bible du futur, mais elle ne sera pas. Car de tout ce qui existe sur terre, dans l’univers, ou les multivers s’il y en a, seul l’homme (ou des êtres plus évolués) possède une âme consciente d’elle-même, et en son libre arbitre, capable d’opinions, d’idéaux, de philosophies, de pensées abstraites etc. Conscient qu’il sait ce qu’il sait et capable d’en faire ce qu’il veut. La conscience n’est pas un phénomène de physique. Il est aujourd’hui question « d’une physique de la conscience » sans se douter le moins du monde que cette expression est un oxymore. C’est comme parler du corps de l’esprit. Il y a bien un corps réceptacle de l’esprit mais l’esprit lui-même est par nature hors de toute corporalité et de toute matière, onde, énergie, particule ou ce que vous voulez, que la physique étudie, expérimente et manipule. Ces phénomènes observés ou pas mais au minimum théorisables selon des lois physiques, son des forces « aveugles » des choses de conscience zéro. Or quel que soit l’organisation et la multiplication de ces « choses » zéro puissance N fait toujours zéro. Une information physique, du type de ce qui circule dans les tuyaux d’internet, ou au sein d’un ordinateur, n’a rien à voir avec de la conscience, laquelle n’est pas que de la simple information, Elle est infiniment plus que ça. Je dirais avec Roger Penrose que la conscience ne peut se réduire à des calculs et des algorithmes en bits ou cubits ni en champ d’énergie. A moins de parler « d’énergie de conscience », concept qui n’existe pas (par définition) en physique puisqu’elle n’étudie que des phénomènes physiques, alors qu’il est question de phénomènes psychiques. Cependant la conscience est nécessairement faite d’une substance mais qui ne peut être assimilée à ce qui est tangible et observable. Tout ce qui existe est fait d’une substance, seul le néant n’en a aucune. Mais cette substance est au-delà de la physique elle est méta-physique, Il faudrait découvrir une science de l’esprit, une « science de l’âme », (à ne pas confondre avec la psychologie) Pourtant certains chercheurs s’obstinent. Ils ont tort mais cependant raison d’essayer. Il faut aller au bout de son erreur pour s’apercevoir que s’en est une. A défaut de percer le mystère insondable de la conscience, ce sera certainement l’occasion de découvertes intéressantes, Objets inanimés avez-vous donc une Âme ? De ce qui est 100% chose, aucune conscience ne peut émerger. De même que de rien, rien ne peut naître. Mais la chose absolue existe-t-elle ? Si de ce qui est chose peut émerger une conscience, c’est qu’elle est plus qu’une simple chose, mais déjà le commencement d’un être, qu’elle n’est pas de conscience zéro. La matière renfermerait en son sein intime quelque propriété de conscience si infime soit-elle ? Un caillou, une particule, une énergie, une onde bref toutes ces choses de la nature physique, ne sont-elles pas des formes de conscience, de volonté, au plus bas niveau, le niveau visible et tangible ? De la conscience réduite à l’état de presque chose, mais pas tout à fait. Dans ce cas il n’existe finalement que de l’esprit et rien d’autre. La matière serait le stade ultime de sa manifestation, une sorte de condensation. Il est vrai que la notion de matière ne cesse d’évoluer. Il y a gros à parier que les lois physiques et mathématiques soient l’expression d’une volonté. Il n’y aurait donc pas de dualité entre esprit et matière, Ce serait deux états d’une même réalité. Mais la physique en général se pose-t-elle la question de savoir si telle ou telle particule, onde ou champ d’énergie relève de l’être, de la chose ou de l’un et l’autre mélangés ? Pourtant c’est une question absolument fondamentale. Savoir d’un « objet » quel est son statut sur l’échelle de la conscience, est-ce zéro, ou un quantum quelconque est vital pour une avancée vers une science de l’esprit. D’ailleurs il semble bien qu’en physique quantique, des « objets » ne se comportent pas comme étant de conscience zéro. Partons du principe qu’une chose absolue n’existe pas. Que rien n’est de conscience zéro. Qu’il y a en tout au moins une infime conscience, presque rien mais pas rien. Il n’en reste pas moins qu’un problème majeur se pose à « l’ordinateur conscient ». Quand bien même il n’y aurait pas de « mur » entre esprit et matière, la transformation de l’un vers l’autre n’est pas « ascendante » mais « descendant » La matière n’est pas le commencement de l’esprit mais le contraire, sa fin ultime. On connait la citation de Luis Pasteur « un peu de science éloigne de Dieu mais beaucoup de science y ramène. L’esprit « descend » jusqu’à être matière, celle-ci par contre ne peut être transformée, combinée ou manipulée d’une façon quelconque pour « s’élever » vers l’esprit. En fait ces deux états sont concomitants. Esprit et matière existent en parallèles depuis au moins le big bang (si big bang il y a eu). Il n’y a pas de transformation dans le temps. L’esprit ne devient pas matière, il est de tout temps aussi matière. Ces deux états de la même chose sont immuables depuis le « début ». Cependant l’essence précède l’existence, et non le contraire. Ainsi de même que l’esprit ne devient pas matière (dans le temps) la matière ne peut devenir ou engendrer de l’esprit plus qu’elle n’en a déjà, c’est-à-dire infiniment peu ou pas du tout. Cela aucune technologie ne le rendra possible. La matière n’est pas éternelle Certains théoriciens n’hésitent pas à dire le plus tranquillement du monde, comme si c’était banal et allait de soi, que la matière a toujours existé, en ce sens qu’avant le big bang il y aurait eu un autre univers et un autre big bang, ou encore qu’il y a des multivers etc. Ceci à l’infini. Arrêtons-nous un instant sur cette pensée : est-ce qu’on la mesure bien ? Dire que la matière est éternelle (puisqu’elle a toujours existé sous une forme ou une autre, onde, énergie etc..) relève du prodige, un prodige qui dépasse toute science connue des hommes. C’est lui attribuer une propriété magique, métaphysique. Car en physique tout ce qui est observé a un commencement et une fin. Bien sûr il y a la fameuse citation « rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme » mais ce postulat s’applique dans un intervalle de temps, fût-il très grand. Penser que la matière n’a aucun commencement donne le vertige. Il y a de quoi devenir fou tant cela heurte l’entendement, et ça le heurte à juste titre. Néanmoins certains n’hésitent pas à se lancer dans cette spéculation surréaliste mais néanmoins nécessaire si on élimine Dieu. Evidemment beaucoup diront que ça n’est pas plus surréaliste que de croire en Dieu. Néanmoins croyants et non-croyants seront d’accord pour reconnaître qu’il y a nécessairement quelque chose d’éternel ; soit la matière, soit l’esprit, soit les deux. Considérons la matière. Sans Dieu créateur et sachant qu’elle n’a pas pu s’auto-engendrer comme nous le verrons plus bas, le seul corollaire possible est que son existence soit éternelle. En a-t-on la preuve ? Evidemment non, mais puisqu’elle est là et que Dieu n’existe pas, alors forcément… Question : qu’est-ce qui autorise à éliminer l’hypothèse de Dieu ? Son inexistence est-elle démontrée ? Non pas plus que son existence excepté que l’intelligence penche plus en sa faveur. En effet il est beaucoup plus vraisemblable que ce qui est éternel c’est-à-dire hors du temps ou au-delà du temps, ne soit pas de ce monde où tout ce qui existe est inséparable du temps. Oh temps suspend ton vol L’éternité n’est pas une propriété physique, car l’éternité est l’absence de temps. Le temps fixe le cadre et les limites de la physique, celui du monde phénoménal. Je vois les choses ainsi : en référence à Platon, il y a le cercle ou la sphère (cosmique et purement intelligible) du « même » qui est par définition éternel ou intemporel, et le cercle de « l’autre » qui est le devenir. Sa concrétisation dans le monde matériel est le temps cyclique. L’idée qu’avant le big bang, il y a eu une infinité d’autres big bangs et d’univers, ceci à l’infini, me semble assez correcte. J’ajouterai qu’entre la fin ultime d’un univers donc du temps et la naissance d’un nouveau, il y a un « non-temps » impossible à mesurer donc, que j’appelerai par analogie à la mythologie Hindo-tibétaine « Manvantara ». Cette « période de non-temps » incommensurable et impossible à comprendre par le raisonnement, a pour corollaire que le temps et l’univers sont cycliques comme le pensaient les grecs à juste titre. C’est l’éternel retour. Un univers naît et avec lui le temps, puis il meurt et le temps cesse. Passe ensuite un manvatara au terme duquel un nouvel univers apparaît et avec lui à nouveau le temps et ainsi de suite. Le temps « naît » « meurt » et « renaît » comme tout ce qui est dans la sphère du devenir. Ainsi ce monde et le temps sont synonymes. La matière dans toutes ses variantes est faite de l’étoffe du temps. Or l’univers que nous connaissons est en dissolution, évidemment sa fin n’interviendra pas avant des milliards d’années. Si donc quelque chose est éternel, c’est un être et il est impossible que la matière soit incréée. S’il y a eu un big bang il y a bien eu un commencement et à la fameuse question « qu’y avait-il avant » c’est-à-dire au cours du dernier manvantara ? Il n’y avait rien excepté un être. Par contre on peut se demander ce qu’il y avait, non avant le fameux big bang, mais avant le dernier manvantara, ce qui sera plus juste, et la réponse sera : l’univers précédent. Ceci est comparable à une respiration à l’échelle cosmique. Rien ne peut être éternellement sans volonté (et le pouvoir de cette volonté) introduisant le nombre, la proportion, l’ordre, la loi immuable (mathématique, scientifique) qui réside dans les choses et les consciences. Le théorème dit de Pythagore, par exemple, établit une relation dont l’existence est hors du temps et d’un espace réel. Point n’est besoin que l’homme la terre ou l’univers existent ni qu’aucun triangle rectangle concret ne soit tracé. C’est un principe que l’homme n’a pas inventé mais découvert, comme toutes les propriétés des nombres et des lois de la science. Ce sont des choses intelligibles qui se traduisent dans le sensible. D’aucuns diront que l’intelligible est pensé donc engendré par l’intelligence humaine et qu’en dehors de celle-ci, rien ne l’est, rendant ainsi l’homme tout puissant, égal à un dieu, mais un dieu mortel. Pour ma part je prétends que U=RI (autre exemple) existe en dehors de l’homme. Peu importe que U, R, I, s’appellent autrement ou ne s’appellent pas ; la relation est et sera toujours tant qu’il y aura un fluide que nous appelons électricité et autre chose que nous appelons résistance dans la nature. Mais encore quand bien même il n’y aurait jamais eu d’électricité ni de résistance, la simple possibilité que ces choses existent a pour corollaire le principe purement intelligible de leur relation. Ainsi l’homme n’invente aucune loi des nombres et de la nature. Elles sont de tout temps et en dehors de lui. Or s’il y a des lois, des rapports des proportions, bref de l’éternellement intelligible, qu’il y ait ou non des hommes pour les découvrir, c’est qu’il y a de l’intelligence éternelle. « Le connaisseur, la connaissance et le connaissable ne sont qu’un » (Patanjali) Sans Dieu le monde serait totalement inintelligible, chaotique et tout simplement impossible, il est le fruit d’une volonté ou n’est pas. Mais beaucoup disent que ces lois sont le fruit du hasard. Ce sera sans commentaire tant la chose est ridicule. Les philosophes patentés diront que ce genre de raisonnement est quelque chose en isme, de l’idéalisme, du déisme, du déomorphisme ou que sais-je. Peu importe les étiquettes ! L’imagination humaine a besoin de classer et rationnaliser. Encore une preuve qu’un principe ordonné existe ! Le corollaire de la volonté du « même » est l’absence de temps, car le temps implique le devenir, ce qui devient « autre », donc le changement. Dans l’éternel présent rien ne « devient » ne se transforme, l’être se maintient. Ces deux notions temps et éternité sont antinomiques, et cependant coexistent. Le concept d’éternité évoque quelque chose de surnaturel de métaphysique ou ce que vous voulez du même ordre, en tout cas rien de naturel. Avant le big bang (durant le manvantara) il n’y avait aucune énergie au sens de ce qui relève de la physique. Néanmoins il y en avait une de nature spirituelle. qui échappe et échappera pour longtemps aux physiciens en tant que tels. Car nous sommes nous-même dans le temps et le devenir comme des poissons dans l’eau. Pire nous sommes faits de cela. Par conséquent nous voyons partout du temps et du devenir. En réalité le temps n’existe pas et ne peut donc être ni plus court ni plus long. La théorie de la relativité n’est possible que relativement à l’homme dont les instruments de mesures, faits à son image, et sa pensée elle-même sont eux aussi soumis au temps, mais dans une réalité supérieure, ce n’est qu’un amusement d’école maternelle qui se révèle totalement faux. L’hindouisme et le bouddhisme nomment cela avec raison, mirage et illusion de ce monde. Par contre il est possible de dire que cet univers est presque éternel, et ce presque change tout. Le temps est l’image mobile de l’éternité (Platon) laquelle ne peut être que l’attribut d’un être hors du devenir, non de la « chose » qu’est l’univers, à moins qu’il n’en soit pas une. Celui que l’on appelle Dieu ne pense pas dans le temps comme nous. Pas de discours intérieur, de raisonnements allant d’un sujet à l’autre. Sa méditation, son vouloir et sa connaissance sont immuables et d’une union parfaite. Il EST et sa création devient A-t-il créé des êtres subalternes pour agir en son nom et transmettre sa volonté dans ce monde temporel ? C’est tout à fait possible. Ainsi il pourrait y avoir une hiérarchie, Dieu « le patron » coexistant avec des dieux secondaires, les « cadres de direction » et d’autres en dessous, etc. jusqu’à l’homme, les animaux, les plantes, les minéraux. En tout cas si j’étais Dieu, c’est ce que j’aurais fait. L’univers ressemble peut-être à une gigantesque entreprise, mais à but non lucratif, disons spirituel, pour le bien, le beau, le vrai. Quoi ? Si Dieu existait il se manifesterait ? Mais il ne fait que ça ! Il est vrai qu’un aveugle de l’esprit ne voit rien. Quoi encore ? Il n’y aurait pas tant de misère et d’horreurs ? Là je regrette mais dire cela c’est être conditionné par les discours des religions à commencer par le catholicisme. Quand j’emploie le mot « dieu », je n’y mets aucune connotation religieuse c’est-à-dire que je ne l’anthropomorphise pas. Je ne lui prête ni bonté, ni colère, ni quelque affection humaine que ce soit. Je le crois bon et juste mais pas au sens que nous donnons communément à ces mots ; ce serait plutôt un sens « mathématique ». Il n’est quand-même pas si difficile que ça d’envisager que la conscience qui crée et maintien un univers (ou des multivers si vous voulez) est bien au-delà de nos pensées et affections humaine. Dieu pense et connait par intellection pure et immuable, hors du temps. En tout cas il est à la portée de quiconque de concevoir qu’il considère toute chose AUTREMENT que nous. Pourquoi a-t-il créé l’homme dans ce cas ? Sans doute pour le servir c’est-à-dire être ses yeux ses oreilles et ses bras en ce monde temporel où sa conscience ne descend pas, bien qu’il en ait connaissance, par la voie de consciences intermédiaires. Mieux par exemple que le patron d’une entreprise dont le bureau est au dernier étage sait ce qui se passe au rez de chaussée, sans jamais y mettre les pieds. Etre suprême hors du temps il ne se commet pas dans le temps. Le créateur laisse sa création suivre son cours tout en contrôlant son évolution. Mais l’homme est d’abord au service de lui-même, pire il prétend être dieu à la place de Dieu. Rien n’arrête son orgueil et sa démesure, il se croit libre et maître de son destin, mais vous saurez qu’il ne l’est pas. N’entrons pas dans un débat théologique ni sociologique. Mais d’aucuns disent qu’interroger sa conscience n’est pas une démarche scientifique. Pourtant les scientifiques eux-aussi « interrogent leur conscience » comment faire autrement ? Et certains entendent « je viens de tes neurones » Soit ! Pourtant les NDE et notamment celle de Paméla Reynold, infirment totalement que le cerveau génère la conscience. Et c’est là que les « Géo trouve tout » entrent en scène, « ce sont des propriétés quantiques des neurones qui engendrent notre âme ». Euréka tout s’explique ! Enfin presque car rien n’est prouvé, on cherche dans cette direction ce qui n’est pas du tout la même chose. Quoi d’autre ? Dieu ? Une âme immortelle ? C’est impossible disent-ils. Mais ne le démontrent absolument pas. Eux dotés de conscience n’imaginent pas un instant qu’il puisse y avoir une conscience plus vaste que la leur, plus inclusive, excepté peut-être ce qu’on appelle l’inconscient ou même la conscience, collective, ce qui est autre chose. Car on part du postulat que pour qu’il y ait conscience, il faut un ou des cerveaux. Qu’il ne peut exister de conscience sans corps, bien qu’en sa nature intrinsèque elle ne soit rien de corporel. Une fois établi cela par postulat, reste à explorer ce que la physique permet. Loin de moi l’idée de dénigrer la science en son état actuel excepté qu’elle exclut systématiquement des hypothèses jugées à priori farfelues irrationnelles et tout ce que vous voudrez, au nom que cela leur parait ainsi, ce n’est qu’un jugement non un fait établi. Car si quelqu’un considère que l’existence d’une conscience (ou pensée) cosmique est invraisemblable, je ne peux rien pour lui, sauf le plaindre. D’où viennent la conscience et la vie ? On fouille les tréfonds de la matière jusqu’aux limites puisque c’est là et là seul, pensent-ils que doit se trouver la clé. Seulement on ne la trouve pas. Ils partent juste de ce postulat tout à fait arbitraire (si si) d’où ils tirent des hypothèses invérifiées, néanmoins présentées comme des acquis scientifiques. On nous berne à longueur d’émission TV et de presse douteuse, bien que bon chic bon genre, en nous laissant croire que nous savons ce que nous ne savons pas, sous prétexte que ceux qui le disent ont pignon sur rue, des scientifiques des intellectuels de tous poils, qui en réalité n’en savent pas plus que vous et moi concernant ces mystères. Très peu d’entre eux n’ose dire « je n’en sais rien, je cherche » car on les paye pour savoir, ou en tout cas faire semblant, on boit leurs propos comme si ça sortait de la bouche même de la Pythie ou de je ne sais quel gourou distingué. En ce qui me concerne, je ne prouve rien non plus. Je ne décrète pas une vérité ex-cathedra, je prétends juste faire réfléchir. Car à ce jour nous ne pouvons pas appréhender ces questions autrement que par du raisonnement. Aucune expérience n’est possible, nonobstant ceux qui s’acharnent à s’y essayer quand-même et que d’ailleurs je ne critique pas. C’est une étape nécessaire pour savoir qu’on se trompe or lorsqu’on reconnait son erreur, on s’achemine (un peu) vers la vérité. Lève-toi et marche Si l’âme humaine est produite par le cerveau (selon des propriétés quantiques ou ce que vous voulez comment se fait-il que les singes ayant quasiment les mêmes neurones et sont antérieurs à l’homme dans l’évolution, (d’après la théorie officielle) ne soient capable des mêmes performances cognitives ? Réponse : néant personne ne le sait. Personne ne sait pourquoi l’homme est homme et le singe singe. Mais bien entendu il y a pléthore de théorie fumeuses pour l’expliquer (plus ou moins idéologiques, car l’athéisme et la sacralisation de l’homme pure produit de la nature et rien d’autre l’est évidemment) Quoi ? L’environnement, la nourriture, les besoins, que sais-je encore, qui en réalité n’expliquent rien et ont pour preuve le niveau zéro du néant qui n’en sortira jamais, car il manque une donnée essentielle. Qu’il y ait quelque propriété quantique mystérieuse sorte de pré-conscience au sein de la matière, non seulement je ne le nie pas, mais pense l’avoir suffisamment évoqué ci-dessus. Cela dit la conscience est un phénomène, un ver de terre est conscient, la conscience-connaissance du « moi je sais que je sais» en est un autre. L’âme humaine a des spécificités uniques, qu’aucune autre créature consciente sur terre ne possède. Celle de se re-présenter, conceptualiser l’expérience ou conceptualiser à partir d’autres concepts. Aucun animal n’a cette faculté quand bien même vous lui apprenez à compter ou reconnaître des formes abstraites. (Au passage vous remarquerez que c’est vous qui le lui apprenez et non le contraire bien que son âge sur la règle de temps de l’évolution soit censé être plus ancien que le nôtre) Que se passe-t-il ? L’homme aurait quelques gènes que le singe n’a pas. Et pourquoi les a-t-il ? Des mutations se seraient produites ; mais ce sont-elles produites par hasard ou selon les lois de l’évolution qui postulent que l’on développe selon l’environnement et le besoin ? Admettons que ce soit l’évolution. Les singes n’ont-ils pas les mêmes besoins que nous ? Leur environnement n’était-il pas le même au début ? Nous aurions eu besoin de nous redresser. Etait-ce un avantage ? Ce n’est pas sûr, car se redresser permet de voir plus loin, mais ralentit la course. D’autre part si les arbres disparaissent, le plus simple est de se chercher ailleurs un environnement plus favorable, sans avoir nécessité de se redresser sauf de temps à autre, comme le font les singes et de très nombreux autres mammifères. Décidément cette théorie du singe qui se tient debout ne tient pas. Dans ce cas n’importe quel animal qui se redresserait deviendrait homme au fil du temps. Car il n’y a pas que le singe, bien qu’il nous ressemble morphologiquement qui soit dotés d’une intelligence disons pré-humaine. Le poulpe résout des problèmes incroyables, le corbeau (qui se tient sur 2 pattes) fabrique des outils de son invention (signe d’humanité d’après la théorie) etc.. Non il y a autre chose. D’autres ont développé bien plus que les propos ci-dessus (qui ne font qu’efflorer le sujet) les arguments selon lesquels la théorie de l’animal qui se redresse et de ce fait développe son intelligence et devient homme a sérieusement du plomb dans l’aile. Alors ces mutations génétiques sont-elles dues au hasard ? Pourquoi pas ? On dit que le hasard fait bien les choses. Il le fait même si bien que l’on peut se demander si c’est vraiment le hasard. D’autant que l’homme est la seule créature chez qui ces supposées mutations favorables à l’intelligence abstraite ce sont produites. On nous dit que manger de la viande est favorable au développement cérébral et c’est entre autre ce qui a constitué un atout. Quel cerveau alors (et quelle intelligence) devraient avoir les animaux carnivores ou même les omnivores ! (ah j’oubliais, ils ne se sont pas redressés quoi que les kangourous si et pourtant…) La seule question qui vaille est celle-ci : à l’origine qu’avions-nous de spécial que les autres espèces n’ont pas ? Des gènes sera la réponse des généticiens et consort. Peut-être mais est-ce une cause première ? Sont-ce les gènes qui génèrent l’intelligence ou l’intelligence (l’esprit) qui agit et modifie les gênes ? (la fonction de penser crée l’organe et non le contraire) La matière engendre-t-elle l’esprit ou l’esprit la matière ? Qui se pose la question ? D’autres plus malins diront que c’est pareil que la poule et l’œuf et ils auront peut-être quelque part un peu raison, mais en partie seulement, car ils ont tous deux une cause antérieure. Alors le plus simple est de dire « pourquoi pas » ou qu’il n’y a pas de pourquoi. C’était ainsi c’était le hasard. Vous savez ce qu’Einstein pensait du hasard ? Et Dieu que fait-il ? Il ne fait rien, car il n’existe pas. Or nous voyons s’installer bruyamment la religion musulmane dans nos espaces de vie, nous européens, qui sommes devenus des sociétés sans Dieu. Voilà que la question de Dieu revient au centre de nos débats de civilisation. L’Europe n’a pas de racines chrétiennes, elle l’a décrété. Mais pourquoi a-t-elle eu besoin de le préciser ? Parler de laïcité c’est parler en creux de religion donc de Dieu. Or nous n’en avons jamais autant parlé depuis la loi de 1905. Les musulmans dans nos pays nous obligent à ce genre de débat qui n’existait pas dans les années 60. Vous avez éliminé Dieu ? Le voilà qui revient vous chatouiller les orteils. André Malraux disait que le 21ème siècle serait spirituel ou ne serait pas… D’autres diront à contrario que c’est justement s’il est spirituel qu’il ne sera pas, à cause des guerres que les religions suscitent. C’est vrai il y aura des guerres, mais soyez certain que « Dieu » sera le seul vainqueur. L’hypothèse de Dieu est conforme à la raison Pourquoi avons-nous éliminé Dieu ? D’abord parce que c’est plus commode, ensuite parce que nous lui associons toutes les abominations l’instrument de pouvoir et d’oppression qu’en ont fait la plupart des religions, « ces sales curés et leur morale castratrice, empêcheurs de jouir » Sans Dieu, plus de guerre, plus d’oppression, le bonheur sur terre, ici et maintenant, etc. Darwin nous en a libéré, et tant d’autres… Autant d’arguments non valides, car c’est confondre Dieu avec ce qu’en disent et en font les religions. Cela ne prouve en rien son inexistence. Or si le « verbe se fait chair » (et non « la chair se fait verbe » avouez que cette expression semblerait bizarre même à un non-croyant) je postule que c’est selon sa volonté, sinon quoi d’autre ? Et si la matière est chose donc sans volonté, sans intention ni projet, comment aurait-elle pu se créer de rien ? D’abord de rien, rien ne peut naître. Il faut au moins une pensée, une volonté ayant quelque puissance mystérieuse pour faire apparaître quelque chose de rien. Or l’esprit est quelque chose donc il n’y a jamais « rien ». D’autre part si elle s’est engendrée elle-même, elle se préexiste à elle-même, ce qui est absurde, elle n’a donc pas pu se créer. Pourtant nous sommes là alors qu’au début nous n’y étions pas. Tout porte à croire que de la masse informe d’une matière en fusion soit sorti de la vie, des plantes des animaux et des hommes et qu’ainsi tout ce qui vit soit le produit de la nature seule, de la matière seule. Peut-être mais qu’est-ce que la matière ? Ne renferme-t-elle pas quelques mystères non encore élucidés ? La réponse est évidemment, oui sans cela le métier de chercheur dans ce domaine n’existerait plus. Si la matière est une manifestation de Dieu lui-même, toute création engendrée par elle est in fine création de Dieu. Les lois de l’évolution seraient le projet que Dieu confère à sa partie visible, la matière. Pure spéculation certes mais le contraire l’est tout autant. Personne n’a encore prouvé que les lois de la matière et de l’évolution ne sont pas en réalité les manifestations d’une pensée divine, le projet d’un dieu. A ce jour nul n’en sais rien, fût-il prix Nobel. Ce que je tente simplement de dire c’est que l’hypothèse de Dieu est conforme à la raison et plus encore aujourd’hui qu’à l’époque de la scholastique. Ainsi le cerveau ne génère aucune conscience, c’est juste l’organe récepteur/ transmetteur. L’exemple le plus banal est celui-ci : on peut être gravement malade de l’esprit, avoir des hallucinations, être complètement déconnecté de ce que nous appelons le réel, et pourtant posséder un cerveau en parfait état. C’est d’ailleurs le cas la plupart du temps. Ceci montre bien qu’esprit et cerveau sont deux choses différentes. Ce n’est pas d’hier que nous savons cela, mais on glisse dessus comme l’eau sur les plumes d’un canard. On ne s’y intéresse pas vraiment, on n’en parle pas. C’est comme ça et c’est tout ! Faute de quoi il faudrait se poser des questions dérangeantes que l’on préfère éviter. En effet si la conscience humaine n’est qu’une généralisation, ou complexification de sensations, on oublie l’essentiel. Pour qu’il y ait sensation il faut qu’il y ait conscience. Car sentir c’est être conscient de quelque chose, agréable désagréable ou neutre. Ce qui n’a aucune conscience n’éprouve aucune sensation quelque soient les informations qui circulent en lui. Ainsi cette théorie imaginée par les philosophes dit « sensualistes » revient à dire ceci : pour qu’il y ait conscience il faut qu’il y ait conscience ! Mais diraient-ils nous expliquons au moins comment on peut passer de la conscience animale à la conscience humaine. Admettons ! Mais reste qu’elle n’explique en rien comment on passe de la conscience zéro à une conscience si minime soit-elle, comment on passe de la chose à l’être. Mais si la nature a engendré des êtres, (ne serait-ce que nous) elle est être aussi. Seul un être peut engendrer un être. Tant que le contraire ne sera pas irréfutablement prouvé (ce qui n’est pas demain la veille) je postulerai que la non-vie ne peut engendrer la vie et la non-conscience la conscience. Revenons aux machines : nous allons créer des ordinateurs qui auront une âme, grâce à certaines propriétés quantiques (non encore élucidées) de la matière, lesquelles sont des propriétés de conscience. Ou encore, et là nous entrons de plein pied dans l’occultisme, nous allons créer des égrégores sur des supports logiciels, et ainsi les ordinateurs serons des êtres. Ou que sais-je encore. Pourquoi pas, mais je me demande s’il faut en rire ou en pleurer (bien que selon moi ce qu’on appelle égrégore soit pensable). Dans ces cas de figure, il y a de la conscience quelque part au sein de la matière, sinon c’est impossible. Vie et conscience sont inséparables Prenons par exemple un arbre, on le dit vivant. S’agit-il de simples transformations physico-chimiques « aveugles » qui donnent l’impression de vie, ou vit-il vraiment (comme nous vivons) ? On dit qu’une chose est vivante parce qu’elle se reproduit, se nourrit d’une façon ou d’une autre, et respire quel que soit aussi son mode de respiration. Nous savons qu’on peut vivre et être inconscient. Par exemple un homme plongé dans le coma. Cependant être dans cet état ne signifie en rien que ce dernier ne possède aucune conscience. Il en a une tant qu’il vit, simplement un dysfonctionnement empêche toute relation consciente avec lui-même et son environnement. On le dit inconscient et médicalement il l’est, mais spirituellement non. Son âme est toujours présente ; dans le cas contraire il ne vivrait plus. D’autre part comme le rappelle André Brack directeur de recherche au CNRS, à partir d’une « soupe chimique » appelée CHNOPS (carbone, hydrogène azote, oxygène, phosphore, souffre) qui est à la base de tout ce qui vit, la science ignore comment apparaît la vie. Nous sommes incapables à partir de ces éléments de créer le moindre être vivant. Ce que nous savons faire c’est le cultiver le faire se reproduire à partir d’au moins un organisme existant, par exemple une bactérie, dans un milieu favorable. Ce mystère de l’apparition de la vie, nous ne le connaîtrons jamais en prenant pour postulat les théories de l’évolution et pour une raison : du non-vivant ne peut naître du vivant. Seule la vie engendre la vie, d’où la nécessité de la reproduction. Ainsi au « commencement » était la vie. (Et pas juste une « soupe chimique ») donc au commencement était un être et non une chose. Si un être vit véritablement, il est forcément aussi doté d’une conscience, si infime soit-elle, sauf accident donnant l’apparence d’une non-conscience, et c’est ce qui fait de lui un être et non une simple chose. Il n’est peut-être pas abusif de dire que cet arbre est conscient, mais à une échelle très en dessous de la nôtre, appelons cela une conscience larvaire si on veut. Vivre c’est être doté de vie, c’est-à-dire d’une énergie vitale dont les sciences actuelles et la physique en particulier n’ont aucune connaissance. A ce jour, ce qu’est la vie elle-même (à ne pas confondre avec les conditions nécessaires à sa manifestation, le support, le fameux CHNOPS) reste un mystère. S’il y a de la conscience partout dans l’intimité de la terre de l’univers ou des multivers, si vous voulez, qu’est-ce d’autre que Dieu ? Appelez-le autrement, collez une autre étiquette si le mot dieu vous écorche la langue, cela ne change rien. Il y a un être et un être a une volonté ; une chose n’en a aucune, pas même celle de durer. Admettons qu’un jour l’ordinateur devienne conscient, donc vivant, d’ailleurs peut-être l’est-il déjà bien que j’en doute très fortement ; en tout cas à l’instar d’un arbre ou d’une plante, cela ne pourra être qu’une conscience minimale, une presque non-conscience, donc une presque non-vie. Si un ordinateur devenait conscient comme nous, chose impossible, il serait aussi forcément vivant comme nous, agirait alors comme nous, selon ses intérêts, ses opinions, ses valeurs, ses idéaux etc., puisqu’il en aurait ; il pourrait haïr son créateur (tuer le père) Ce serait une machine humaine que vous ne pourriez pas programmer. Mais on objectera que l’on peut programmer un homme qui pourtant a lui aussi son libre arbitre, ce qui est grandement faux. La programmation humaine (type lavage de cerveau, conditionnement etc..) a de gigantesques limites. Rien ne garantit contre les « dérapages » où l’individu ne fait plus ce pourquoi on l’a « programmé ». Le libre arbitre reste le libre arbitre, mais qui sait, avec quelques drogues, tant qu’elles feront effet…. ? Encore une fois ce n’est pas demain la veille que vous verrez cela. Cette idée est tout bonnement monstrueuse (pas seulement d’un point de vue éthique mais aussi et surtout au sens théorique) et montre jusqu’à quelle absurdité l’athéisme, c’est-à-dire le matérialisme scientifique, ou scientisme, mène.
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