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La cité oubliée d’Ulug Dépé
(Cet article a été initialement publié dans la revue Carnets de Science, n° 9)
#01 – 15 septembre – En route pour Ulug Dépé
Il est 4 h 30 du matin. Notre équipe de quatorze personnes vient d’atterrir à Achgabat, capitale du Turkménistan. Quand nous sortons de l’aéroport, quelques heures plus tard, l’aurore gagne les flancs du Kopet-Dagh – la chaîne de montagnes qui sépare le Turkménistan de l’Iran sur 650 kilomètres. C’est au pied de ces montagnes, à quelque 175 kilomètres au sud-est de la capitale, que se trouve Ulug Dépé, le site découvert par les archéologues soviétiques dans les années 1940 que la mission archéologique franco-turkmène fouille depuis 2001 – notre seule et unique obsession pour les six semaines qui viennent !
80 % du Turkménistan étant occupés par le désert du Karakoum, l’un des endroits les plus arides de la planète, seules deux régions ont été favorables à l’installation de populations humaines et présentent des vestiges archéologiques : la zone de delta des principaux cours d’eau (la Margiane située au nord-est du pays) et la plaine qui se trouve au pied du Kopet-Dagh, large tout au plus de 25 kilomètres, vers laquelle roule notre minibus. Dès la plus haute Antiquité, le sud du Turkménistan a joué un rôle primordial dans le développement de l’agriculture en Asie centrale. Ce petit paradis terrestre, riche en terres fertiles, a pu être comparé par certains archéologues à l’Irak pour la zone du croissant fertile. Aujourd’hui encore, on y cultive coton, vigne, ainsi que diverses céréales et arbres fruitiers.
16 h 30 : nous arrivons à destination. L’ensemble de l’équipe s’installe au sein de la base archéologique située dans le village de Dushak, à une poignée de kilomètres d’Ulug Dépé. Quant à moi, je reprends la route avec le directeur du parc archéologique pour gagner le poste militaire de contrôle installé 400 mètres à peine avant le site de fouilles. Ce poste n’existait pas il y a encore quatre ans, mais la proximité de la frontière iranienne et toutes sortes de trafics ont conduit à sécuriser la route. Il s’agit pour nous de présenter les copies de nos passeports et la liste des membres de l’équipe, dûment tamponnée par le ministère de la Culture, afin que ceux-ci puissent franchir le poste pendant la mission.
#02 – 16/19 septembre – Bloqués à la base archéologique !
Malgré notre insistance auprès des autorités locales, nous sommes bloqués au village et ne pouvons gagner Ulug Dépé les jours suivants. Pas de patience, pas de science ! Ce temps nous permet de nous installer convenablement et de préparer notre équipement. La base archéologique est très bien dotée et peut accueillir au moins vingt-cinq personnes : elle comprend un laboratoire de restauration, des pièces de stockage, une salle de travail, une salle à manger, une cuisine, plusieurs chambres et installations sanitaires. Je ne connais aucune autre base en Asie centrale qui soit si bien équipée !
Ce contretemps est aussi l’occasion d’établir la stratégie de fouilles pour la campagne de cette année. Situé à 12 km à peine des montagnes du Kopet-Dagh, le site d’Ulug Dépé (« grande colline », en turkmène) est une butte de 30 mètres de hauteur par rapport à la plaine actuelle, dont la base occupe environ 13 hectares et le sommet 5 hectares. Cette colline n’a rien de naturel : elle est constituée exclusivement de sédiments anthropiques, accumulés au fil des 4 000 ans d’existence du site, occupé intensivement depuis le Néolithique final (4 000 ans avant notre ère) jusqu’à l’âge du fer moyen (VIe siècle avant notre ère), puis ponctuellement aux époques hellénistique et parthe (IIIe-Ier siècle avant notre ère), ce qui en fait le site qui présente la plus longue occupation continue d’Asie centrale !
Comme ailleurs dans la région, les constructions au Turkménistan sont en brique de terre crue – le seul matériau disponible sur place – et résistent moins bien au passage des siècles... Pour remonter dans le temps, une seule possibilité s’offre aux archéologues : excaver, à la pelle et à la truelle, des sondages pouvant descendre jusqu’à 10 mètres de profondeur. C’est ainsi que, depuis vingt ans, des bâtiments palatiaux, des entrepôts, une citadelle, des remparts, des tombes, mais aussi plusieurs tonnes de céramiques et d’objets en métal, pierre, bois ou tissu, ont pu être retrouvés. Les reliques d’une ville de plusieurs milliers d’habitants, comparable, toutes proportions gardées, à celles que l’on pouvait trouver en Mésopotamie à la même période – et ce, alors qu’on a longtemps pensé que seul le Moyen-Orient avait abrité si tôt dans l’histoire des civilisations proto-urbaines.
Ces premiers jours à Dushak sont aussi l’occasion de retrouver nos amis du village, ceux qui nous soutiennent depuis presque vingt ans et qui, à chaque nouvelle campagne, cherchent du travail comme ouvriers sur le chantier. Tous les ans, notre mission est très attendue pour cela. Cette année, pas moins de quarante ouvriers vont travailler aux côtés de la quinzaine de spécialistes français et turkmènes, sans oublier deux cuisinières, deux chauffeurs et le gardien de nuit du site.
#03 – 20 septembre – Le site est enfin ouvert !
5 h 30. La journée commence très tôt, afin d’éviter la chaleur qui écrase Ulug Dépé dès le milieu de matinée. À l’approche du site, sa coloration rouge-orangé dans la lumière naissante et l’humidité du matin et, surtout, son étendue dans la plaine nous laissent bouche bée ! Faire le tour des quarante-cinq chantiers archéologiques déjà ouverts depuis le début des fouilles, il y a vingt ans, s’impose, et nous prend une bonne partie de la journée : le site n’est pas gardé en notre absence et fait régulièrement l’objet de visites de curieux qui peuvent entraîner des dégradations. Cette année, en plus des tombes découvertes les années précédentes que nous allons continuer à fouiller, nous avons décidé d’ouvrir quatre nouveaux sondages dans le nord-est du dépé. Ces derniers couvrent une période de transition très importante pour le site, pendant laquelle des changements complets de civilisations semblent s’être opérés.
Jusqu’à maintenant, nous avons surtout travaillé sur les périodes des âges du bronze et du fer (du IIIe au Ier millénaire avant notre ère). Durant l’âge du bronze, l’artisanat spécialisé (production céramique, métallurgique, travail de la pierre…) a atteint un très haut niveau technologique. La présence de monuments publics (palais, terrasses hautes à usage cultuel), de grands travaux collectifs (réseaux d’irrigation) et l’attestation de relations commerciales à grande distance dressent le portrait d’une société proto-urbaine très sophistiquée : celle de la civilisation de l’Oxus, constituée de petits « royaumes » répartis entre le Turkménistan, l’Afghanistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et une partie de l’Iran.
À cette période brillante succède vers 1700-1500 avant notre ère, durant l’âge du fer ancien, ce qu’il est convenu de nommer la « crise de l’urbanisation » qui voit s’opérer des modifications considérables dans l’économie, le mode d’occupation, l’architecture et même la culture matérielle de ces régions, avec une vraie perte de savoir-faire. Pour ne donner qu’un seul exemple, les vases en céramique ne sont plus fabriqués grâce à des tours permettant une production standardisée de masse, mais sont montés à la main de manière beaucoup plus artisanale… Les causes de ce changement suscitent encore de vifs débats entre spécialistes. Contrairement à la Mésopotamie, il n’y a pas en Asie centrale de système d’écriture qui pourrait fournir quelques éléments de compréhension. Mais il est clair que la disparition de la civilisation de l’Oxus trouve un début de réponse dans la conjonction de plusieurs phénomènes socioéconomiques, migratoires et peut-être climatiques.
#04 – 28 septembre – Fête de l’Indépendance
Aujourd’hui, samedi, les ouvriers sont venus sur le site mais, comme chaque année, ils se sont cotisés pour acheter deux moutons. Tandis que des défilés militaires sont organisés à Achgabat, la capitale, pour célébrer l’indépendance en 1991 de cette ex-épublique soviétique, nous avons droit à notre « fête du mouton ». Aujourd’hui, les travaux s’arrêtent à 10 heures du matin, après une prière effectuée par un imam venu pour l’occasion, puis les animaux sont sacrifiés et dépecés afin de préparer une chorba, soupe très simple mêlant les abats, la tête et les morceaux de viande cuits à l’eau avec des oignons et du sel. Un mets qui n’est pas du goût de tous dans l’équipe, surtout lorsque le gras commence à figer au bout de quelques minutes et révèle un œil de mouton…
Après le repas, des groupes se forment parmi les ouvriers pour chanter, danser et, surtout parmi les plus jeunes, pratiquer la lutte à la ceinture, un sport centrasiatique millénaire. Selon le médecin et philosophe persan Avicenne (980-1037), il s’agit d’une source d’activité favorisant le maintien d’une bonne santé aussi bien physique que psychique – un équilibre qui semble fonctionner chez les jeunes Turkmènes.
#05 – 10 octobre – La « tombe de la princesse » se dévoile
Le rythme de travail est désormais bien installé et les journées s’enchaînent. À la limite nord-est du dépé, à l’endroit même où nous avons découvert il y a quelques années une terrasse haute interprétée comme cultuelle, nous décidons de poursuivre la fouille de l’une des plus riches sépultures découvertes à ce jour à Ulug Dépé : la « tombe de la princesse », datée de l’âge du bronze moyen, à l’apogée de la civilisation de l’Oxus. L’an dernier, nous y avions retrouvé les restes d’un corps de femme inhumée sur le côté droit avec une ceinture de perles en calcaire et des objets de grand prestige témoignant d’un statut social élevé : quinze vases en céramique et huit magnifiques vases en albâtre originaires d’Asie centrale, d’Iran et du Baloutchistan, région du Pakistan.
Cette année, je trouve dans une fosse connexe à la tombe une main, témoin d’un second individu, qui pourrait être associée à des fragments d’un crâne masculin plus robuste et à des perles en calcaire qui composaient un bracelet. D’autres perles en matériaux précieux – or, lapis-lazuli d’Afghanistan, cornaline de la vallée de l’Indus et agate – sont éparpillées un peu partout... C’est bien un couple qui a été enterré ici, même si des pillages anciens ont éparpillé les ossements et désorganisé la sépulture. Le prestige des objets enterrés confirme le rôle prépondérant joué par les femmes dans la civilisation de l’Oxus, comme nous le découvrons année après année à Ulug Dépé, mais aussi à Gonur Dépé, autre site archéologique majeur fouillé par nos collègues dans le nord-est du Turkménistan et dont Ulug Dépé était peut-être le satellite...
#06 – 14 octobre – En suivant le rempart...
Au sommet du site, dans la moitié nord du dépé, une vingtaine d’ouvriers s’activent à la préservation de la découverte phare des dernières années à Ulug Dépé : la citadelle élevée durant l’âge du fer moyen (1 000 à 600 avant notre ère), à l’époque où Ulug Dépé devient le centre d’un nouveau royaume encore mystérieux. Elle domine la ville haute et basse qui, à l’époque, était protégée par un puissant rempart percé de deux portes d’entrée dans la cité. Le bâtiment lui-même fait 40 mètres de côté avec une façade ponctuée de parties saillantes, les redans, et percée d’étroites ouvertures. À l’intérieur, plusieurs couloirs permettaient la communication entre les pièces du niveau inférieur, des espaces de stockage oblongs avec des banquettes supportant des vases en céramique. De nombreuses empreintes de scellements de jarres en terre crue ont été trouvées, découverte importante qui atteste de l’existence d’un pouvoir régional et de la gestion centralisée des denrées, liquides ou solides. Le bâtiment avait aussi un premier étage, comme en témoignent un escalier faisant face à la porte principale et les restes massifs de pans de murs écroulés.
Érigée en partie sur une puissante plateforme, la citadelle est aujourd’hui complètement fouillée et en cours de restauration. Les ouvriers utilisent pour cela les mêmes techniques que dans l’Antiquité : ils moulent des briques de terre crue de 60 cm sur 30 cm, qui viendront combler les manques et empêcher les murs de s’effondrer. L’idée première de cette restauration était d’ouvrir le site aux touristes turkmènes, à terme. Mais le bâtiment reste fragile et nous avons dû opter pour une nouvelle stratégie : recouvrir de terre la citadelle au fur et à mesure de sa restauration. Si bien que d’ici à quelques années, elle devrait se retrouver à nouveau complètement ensevelie.
Le travail de fouilles n’en est pas fini pour autant : cette année, nous avons décidé de dégager le rempart associé à la citadelle et à la ville dans cette partie du dépé. Nous avons des difficultés à suivre les tronçons de cette muraille épaisse et presque totalement arasée... D’autres larges murs apparaissent, dont nous avons du mal à suivre le plan. Nous lançons un grand décapage de surface à l’aide de pelles plates, confié aux ouvriers assez prudents et délicats pour « caresser » le dépé. Au bout de longues heures de travail, nous arrivons à distinguer le zigzag d’un mur à redans sur quelques mètres, mais la sècheresse du sol poussiéreux et la lumière verticale de l’après-midi nous empêchent d’être catégoriques… S’agit-il d’un nouveau bâtiment ?
#07 – 15 octobre – Une deuxième citadelle ?
La perspective de dégager au mieux le plan architectural de cette partie du dépé m’a tenu éveillé une partie de la nuit en tentant de replacer, encore une fois, ces nouveaux éléments architecturaux dans le plan de la ville. La chance est avec nous : après une fin de journée particulièrement chaude, il a plu durant la nuit – un orage violent, pas inhabituel dans la région caractérisée par un climat continental avec de fortes amplitudes thermiques. La disparition de la poussière devrait faciliter notre travail de repérage !
A 5 h 30, je suis déjà sur le terrain, mais il est vraiment trop tôt, il fait encore noir. Avec la lumière rasante du matin, les contrastes au sol apparaissent… Je suis prêt, truelle à la main, à marquer les lignes et à dessiner les briques qui s’intercalent. Elles sont très grandes et de même taille que celles de la citadelle, 60 x 30 cm, et les premières traces parallèles indiquent des murs dépassant un mètre d’épaisseur, avec un plan comparable à celui de la citadelle. Aucun doute, nous sommes face à une architecture monumentale ! Après une longue vérification, se dégagent un mur d’enceinte à la limite de la pente nord et deux grands bâtiments à l’intérieur, dont l’un possède la même architecture à redans et les mêmes dimensions que la citadelle. Une autre citadelle, sur le même site ? C’est une découverte unique, de même que celle de l’autre grand bâtiment, peut-être un temple ou un palais...
Ces découvertes confortent l’idée que l’on avait de l’importance politico-économique régionale qu’a pu jouer Ulug Dépé. Un royaume oublié, sans écriture, dont on ne connaît pas d’équivalent en Asie centrale, et qui laisse encore de nombreuses questions sans réponses : qui habitait là ? quel rôle exact cette cité jouait-elle dans la région ?
#08 – 21 octobre – Le laboratoire de restauration en ébullition
Il n’y a pas que sur le dépé que l’on travaille d’arrache-pied. Au laboratoire de restauration de la base archéologique, les spécialistes s’affairent depuis plus d’une semaine autour des objets trouvés cette année. Si le laboratoire fonctionne à plein régime durant la campagne de fouilles, il ne reste pas inactif le reste de l’année : des Turkmènes ont été formés à la restauration depuis la mise en fonctionnement du laboratoire en 2010, ce qui leur permet d’y travailler en notre absence. Huit d’entre eux recevront d’ailleurs un diplôme cette année des mains mêmes de l’ambassadeur de France, venu en compagnie d’autres ambassadeurs sur le terrain constater nos nouvelles découvertes.
Deux grandes catégories d’objets sont restaurés au laboratoire : les pièces métalliques telles que pointes de flèches, sceaux, vases en cuivre ou en bronze…, et les céramiques. Des milliers de tessons étant ramassés chaque année, la restauration des vases en céramique est un travail de patience et de minutie ! Il s’agit d’abord de laver, numéroter et enregistrer chaque tesson exhumé, puis d’assembler les tessons en correspondance (lorsque c’est possible) afin de reconstituer les vases d’origine…
Cette année, le laboratoire mène un important travail sur du matériel inédit découvert dans les couches archéologiques les plus récentes : des céramiques hellénistiques et parthes datées du IIIe siècle au 1er siècle avant notre ère. C’est une première, jamais du matériel parthe n’avait été mis au jour sur le site jusqu’à présent ! Celui-ci se compose de grands vases, bien travaillés, et de ce qui semble être de la vaisselle de table. Peut-être rejoindra-t-il la salle d’exposition permanente que le musée des Beaux-Arts d’Achgabat doit bientôt consacrer au site d’Ulug Dépé ?
#09 – 23 octobre – Nous accueillons une équipe d’Arte !
On me prévient que l’équipe de tournage allemande que j’attendais depuis début octobre vient enfin d’arriver au village. Elle est venue filmer nos recherches dans le cadre d’un film documentaire pour Arte intitulé Les royaumes oubliés du Turkménistan. Les trois jours suivants sur le terrain seront chargés, il faudra refaire l’histoire du site et montrer les fouilles anciennes et nouvelles, parler de nos problématiques, des découvertes et de nos perspectives. Le temps de réfléchir à nouveau sur les hypothèses et sur nos certitudes…
#10 – 25 octobre – Une sépulture de l’âge du fer
Cela fait plusieurs jours que notre archéo-anthropologue travaille à la fouille d’une sépulture de la transition entre les âges du bronze et du fer. La céramique qui accompagne ces tombes est grise, de forme particulière et assez rare en contexte archéologique. Mais le plus intéressant, c’est la découverte, dans les couches de l’âge du fer ancien (1 500-1 000 avant notre ère), d’une sépulture d’adulte et de plusieurs ossements humains épars, dont certains portent des cassures anciennes et des traces de découpe sur os frais.
Trouver une sépulture de cette période est un événement rare, et pour cause : à l’âge du fer, la pratique de l’inhumation a disparu presque complètement chez les populations centrasiatiques, ne réapparaissant pas avant la conquête hellénistique, au IIIe siècle avant notre ère. Certains collègues parlent de proto-zoroastrisme, du nom de la religion apparue en Asie centrale durant le premier millénaire avant notre ère. Le zoroastrisme, qui tire son nom du prophète Zarathoustra, interdit en effet l’inhumation des corps, leurs dépouilles en décomposition étant accusées de souiller le sol ; la plupart du temps, les cadavres sont laissés à l’air libre et nettoyés par les charognards.
#11 – 3 novembre – À l’année prochaine ?
Nous devons déjà penser à préparer la fermeture des fouilles et à terminer les enregistrements, photos et inventaires avant de quitter la base archéologique. La campagne de cette année aura une fois encore été riche en découvertes ! Entre la deuxième citadelle, les nouvelles tombes…, et les dizaines de kilos de céramique mis au jour, sans compter quelques magnifiques pièces entières.
Si tout va bien, nous reviendrons l’année prochaine pour continuer à traquer les secrets d’Ulug Dépé ! (La campagne de fouilles 2020 a finalement été annulée pour cause d’épidémie de Covid-19, Ndlr.) Les autorités locales voudraient qu’on arrive à monter une exposition Turkménistan à Paris, le Louvre serait la meilleure option. Il est temps de faire découvrir au monde les pièces exceptionnelles que ces civilisations méconnues ont léguées à l’humanité. ♦
La mission archéologique franco-turkmène a été créée par l’archéologue Olivier Lecomte (1949-2019), à qui ce texte est dédié.
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Auteur
Julio Bendezu-Sarmiento est archéologue au laboratoire d’Éco-anthropologie du Musée de l’Homme (CNRS/MNHN). Il codirige avec Mohammed Mamedov la mission archéologique franco-turkmène depuis 2014.