Des dromadaires aux pieds d'argile
Il y a trois ans, une découverte exceptionnelle révélait des sculptures, en taille réelle, de dromadaires et d’équidés dans une région quasiment inexplorée du nord de l’Arabie saoudite. Sont-elles liées au savoir-faire vieux de 2000 ans des populations nabatéennes ? Selon les dernières recherches de terrain, ce qui est désormais appelé le Camel Site serait en réalité bien plus ancien... Dans ce diaporama, on vous emmène explorer le site avec les scientifiques partis en mission à l'automne 2019.
Ce portfolio a été publié initialement dans le numéro 8 de la revue Carnets de science.
Guillaume Charloux est archéologue au laboratoire Orient et Méditerranée (Unité CNRS/Université Panthéon-Sorbonne/Sorbonne Université/Collège de France/ École pratique des hautes études). Yamandu Hilbert est préhistorien au laboratoire Archéorient environnements et sociétés de l'Orient ancien (CNRS/ Université Lumière Lyon 2). Maria Guagnin est chercheuse à l'Institut Max Planck. Rémy Crassard est chercheur au Centre français d’archéologie et de sciences sociales. Pascal Mora est ingénieur 3D au laboratoire Archéovision (Unité CNRS/Université de Bordeaux/Université de Bordeaux-Montaigne).
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L'archéologue Guillaume Charloux étudie l’un des dromadaires sculptés sur une paroi en grès. L’érosion naturelle a effacé une grande partie des traces d’outils contemporaines des œuvres.
H. Raguet/Mission archéologique franco-saoudienne du Camel Site/CNRS
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Sans datation directe de la paroi, l’équipe se tourne vers la fouille du secteur pour trouver des indices. Respectivement préhistorien et spécialiste de l’art rupestre, Yamandu Hilbert et Maria Guagnin examinent les pointes de flèches et les outils en pierre qui permettraient de retracer l’histoire du site.
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Comme la plupart du matériel récolté en surface et dans un sondage au pied des sculptures, cette pierre a permis de déterminer à quelle époque a été occupé le site.
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Cette pointe taillée dans du quartz s'ajoute aux indices. Au final, le matériel récolté permet de confirmer que le lieu a été occupé à l’époque néolithique, il y a environ 8 500 ans, mais aussi que les parois ont été façonnées avec des outils en pierre sans utilisation de métal.
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L’équipe travaille en étroite collaboration avec les responsables saoudiens afin de conserver et valoriser ce patrimoine culturel et scientifique unique. La poursuite de son étude dans les années à venir permettra d’écrire une page méconnue de la Préhistoire de la péninsule arabique.
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L’équipe va tenter de dater la chute d’un fragment de paroi sculptée en utilisant la technique OSL (luminescence stimulée optiquement). Rémy Crassard et Guillaume Charloux (en haut) prélèvent ici un échantillon témoin exposé continuellement à la lumière du soleil. Un autre échantillon, protégé du soleil par le bloc effondré, sera prélevé dans le noir. La mesure de la différence d’exposition renseignera sur la date de la chute du fragment et indiquera ainsi un âge minimal de la sculpture.
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Pour comprendre le site dans toute sa complexité, Guillaume Charloux et son équipe répertorient les inscriptions et les gravures rupestres présentes aux alentours des sculptures monumentales.
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Les œuvres monumentales de ce qui est désormais appelé le Camel Site avaient fait l'objet de premières hypothèses. Elles faisaient le rapprochement avec le savoir-faire des populations nabatéennes, vieux de 2 000 ans. Ce sont ces nouvelles recherches de terrain, menées à partir de fin 2018, qui ont indiqués que leur histoire serait bien plus ancienne.
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En attendant la protection physique du site, l’équipe procède à sa sauvegarde numérique. Pascal Mora réalise des milliers de photographies qui lui permettront de créer le modèle numérique en 3D du Camel Site. Des pattes de dromadaire, aujourd’hui à l’envers, sont visibles sur le bloc tombé de la paroi rocheuse.
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Quand l’urgence dicte les conditions de travail ! Maria Guagnin est venue accompagnée de son bébé afin de pouvoir participer à la mission. Ses observations et son analyse ont permis de repousser l'âge des gravures à 6 500 ans avant J.-C.
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du journal CNRS