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Valérie Masson-Delmotte, une voix pour le climat

Dossier
Paru le 30.11.2023
Climat : le défi du siècle

Valérie Masson-Delmotte, une voix pour le climat

24.07.2019, par
Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.
Parmi les dix personnalités qui, selon la revue scientifique Nature, ont le plus compté en 2018, une seule est française, Valérie Masson-Delmotte. Retour sur le brillant parcours d’une chercheuse — également lauréate de la médaille d’argent du CNRS 2019 — dont l’expertise sur le réchauffement climatique est écoutée sur les scènes nationale et internationale.

(Cet article est à retrouver dans le numéro 6 de notre revue Carnets de science)

En décembre 2018, la célèbre revue scientifique Nature l’a classée dans sa liste des dix personnalités qui ont le plus compté en 2018. Son mérite : avoir mené à bien la rédaction d’un rapport sur les conséquences d’un réchauffement climatique limité à 1,5 °C, en agrégeant plus de six mille publications sur le sujet en un an et demi. Et cela tout en étant, à 47 ans, directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), en ayant de hautes responsabilités au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) (lire encadré plus bas) et en étant nommée membre du tout nouveau Haut Conseil pour le climat…
 
Comment fait Valérie Masson-Delmotte pour mener toutes ces activités de front ? Son bureau au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE)1 livre peu d’indices. Sur les murs, des cartes des régions polaires. Dans un coin, un vélo électrique rouge. Accrochée sous la fenêtre, une vieille photo de vacances d’elle avec ses deux fillettes. Sur la table de travail, un ordinateur portable, un téléphone et six épaisses liasses de publications scientifiques reliées et annotées. « Ma lecture pendant les fêtes de fin d’année ! », s’amuse la climatologue. En fait, le début d’explication ne se trouve pas dans le bureau, mais dehors, de l’autre côté de la fenêtre, dans ce ciel bas où filent les nuages.

Les experts du Giec, dont Valérie Masson-Delmotte à gauche, présentent leurs évaluations lors d’une conférence de presse donnée à Incheon, en Corée du Sud, le 8 octobre 2018.
Les experts du Giec, dont Valérie Masson-Delmotte à gauche, présentent leurs évaluations lors d’une conférence de presse donnée à Incheon, en Corée du Sud, le 8 octobre 2018.

 
« J’ai toujours aimé regarder les nuages. Enfant, je passais des heures à en observer les formes, jamais identiques ! » De son enfance à Nancy, elle garde le souvenir vivace de vacances en famille sous la tente, au contact de la nature. « C’était avant les jeux vidéo, à une époque où on avait le luxe de pouvoir s’ennuyer. » Si la jeune Valérie Masson a la tête dans les nuages, elle a aussi les pieds sur terre, qu’elle rêve de fouiller : plus tard, elle veut devenir archéologue. Mais ses parents, professeurs d’anglais, le lui déconseillent : les débouchés sont rares en archéologie.
 

 

À ce moment-là (la mort de son frère), j’ai pris conscience que la vie pouvait être très courte (...), qu’il fallait agir et suivre la voie pour laquelle on est faite.

Elle choisit donc la voie scientifique, fait maths sup et maths spé, puis intègre la prestigieuse École centrale Paris. « Une école d’ingénieurs, explique-t-elle, c’est un peu comme une rivière : une fois que vous y êtes entrée, il suffit de vous laisser porter jusqu’au diplôme, puis jusqu’au monde de l’entreprise… » Mais un événement tragique bouleverse le cours des choses  : son jeune frère décède à 16 ans d’une leucémie. « À ce moment-là, j’ai pris conscience que la vie pouvait être très courte, qu’il ne fallait pas perdre son temps, qu’il fallait agir et suivre la voie pour laquelle on est faite. »

Quelle voie ? L’élève ingénieure fouille dans ses affaires et en ressort un vieux magazine qu’elle a conservé de ses années lycée, une revue scientifique qui parle des gaz à effet de serre et des premiers essais de modélisation du climat. Ces recherches ont le goût des nuages de son enfance : elle sera climatologue ! Sans tarder, elle contacte Jean Jouzel, dont les travaux sont cités dans la revue. « Elle souhaitait que je la prenne en thèse, se souvient le climatologue et glaciologue, mais c’était impossible car je venais juste d’accepter un nouveau thésard. » 

Heureusement, dans l’unité mixte de recherche CNRS/CEA qu’il dirige sur le plateau de Saclay – qui deviendra plus tard le LSCE – une autre directrice de thèse, Sylvie Joussaume, peut la prendre. L’objet de sa thèse : confronter les simulations de climats passés et les indices issus d’archives naturelles, pour évaluer la capacité des modèles de climat.

Cap au Nord

Dès lors, tout s’enchaîne très vite. 1993 : diplômée de Centrale, elle commence sa thèse. 1996 : elle devient docteure en énergétique, physique des fluides et des transferts. 1996 : au lendemain de sa soutenance de thèse, elle est embauchée au CEA pour travailler avec Jean Jouzel. 1998 : elle devient responsable de l’équipe Glaces et continents, climats et isotopes stables (Glaccios) du LSCE. 2000 : elle épouse Marc Delmotte, l’étudiant que Jean Jouzel venait juste de prendre en thèse quand elle l’avait contacté, et elle devient Valérie Masson-Delmotte. Deux filles naissent de leur union. 2008 : elle est nommée directrice de recherche.
 

En prélevant des carottes de glace de plus en plus profondément, il est possible de remonter dans le temps et de reconstituer le climat qu’il faisait il y a plusieurs centaines de milliers d’années.

« J’ai adoré les années de recherche au sein de Glaccios », raconte Valérie Masson-Delmotte. L’une des expertises de l’équipe est l’étude des carottes de glace issues des glaces polaires. Dans ces régions, la neige s’accumule en couches successives, puis se transforme en glace. 

Or, l’eau et l’air qu’elle contient renferment de précieuses informations sur le climat, enregistrées au moment de la chute de neige. En prélevant des carottes de glace de plus en plus profondément, il est possible de remonter dans le temps et de reconstituer le climat qu’il faisait il y a plusieurs centaines de milliers d’années. « J’ai eu la chance d’effectuer deux missions au Groenland, en 1997 et 2008. Lors de la seconde, nous sommes même partis “en famille”. Moi, je travaillais la calotte glaciaire au nord-ouest du Groenland. Avec mon équipe, nous vivions dans un campement à trois mille mètres d’altitude, au milieu de nulle part. Marc, lui, était sur la côte sud, où il participait à l’installation d’une station de suivi atmosphérique des gaz à effet de serre.

En mission au nord-ouest du Groenland, en 2008, pour le projet NEEM d’enregistrement climatique de la dernière période interglaciaire. Avec son équipe, elle vit alors dans un campement à 3 000 mètres d’altitude, au milieu de nulle part…
En mission au nord-ouest du Groenland, en 2008, pour le projet NEEM d’enregistrement climatique de la dernière période interglaciaire. Avec son équipe, elle vit alors dans un campement à 3 000 mètres d’altitude, au milieu de nulle part…

Il a pu emmener les filles et nous nous sommes ensuite retrouvés pour des vacances arctiques. À 10 et 8 ans, nos filles ont découvert une nature intacte et ont pu s’approcher d’animaux qui n’avaient pas peur des hommes, car ils en avaient rarement vu auparavant… »

Climatologue multimédia

Peu après son retour, Valérie Masson-Delmotte cosigne avec deux collègues du LSCE, Jean Jouzel et Didier Hauglustaine, le livre Atmosphère, atmosphère sur l’histoire des recherches scientifiques dans les régions polaires. La vulgarisation scientifique, une autre corde à l’arc de la climatologue  : « Mon salaire est payé grâce aux impôts de personnes qui ont souvent une situation plus difficile que la mienne. Dès le début de ma carrière, j’ai eu conscience que je devais sortir de mon labo et aller à leur rencontre, leur expliquer en quoi consistait la climatologie, et comment cette science les touchait dans leur vie quotidienne. »
 

Dès le début de ma carrière, j’ai eu conscience que je devais sortir de mon labo et aller à la rencontre des gens, leur expliquer en quoi consistait la climatologie, et comment cette science les touchait dans leur vie quotidienne.

Depuis 2003, elle a coécrit une dizaine de livres pour la jeunesse et pour les adultes sur le climat, le réchauffement de notre planète ou encore le Groenland. « Écrire pour la jeunesse est une excellente formation : cela oblige à être à la fois claire et dynamique. La pire critique que l’on m’ait faite, c’était dans une école, lorsqu’un enfant m’a dit : “Au début, c’était bien, ça ressemblait à un roman. Après, j’ai vite compris que c’était un documentaire…” »

Pour partager son savoir, la climatologue se rend dans des classes, participe à des émissions de radio, assiste même à des rencontres dans des centres commerciaux. « Et elle le fait très bien, se réjouit Jean Jouzel. Elle est à la fois extrêmement brillante et très simple dans sa façon de parler, très posée. »

Sans oublier Twitter, où elle partage plusieurs fois par jour avec ses cinq mille abonnés des informations sur un colloque international sur les forêts, sur le vélo dans l’Essonne, ou sur les activités du Giec auquel elle participe.

Réchauffement et conséquences

« J’ai découvert l’existence des rapports du Giec pendant ma thèse, alors que je cherchais une information sur l’évolution du climat en Europe. Au fil des années, je me suis de plus en plus investie dans les travaux du groupe. » Après avoir participé comme auteure au quatrième rapport, Valérie Masson-Delmotte coordonne le chapitre sur les climats passés du cinquième rapport, puis est élue coprésidente du groupe 1 du sixième rapport, à paraître en 2021. Et c’est pour un rapport spécial, commandé en 2015 lors de la COPFermerLes Conférences des parties (COP) sont des réunions annuelles où les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se retrouvent pour échanger sur la lutte contre le réchauffement climatique. La COP25 aura lieu en décembre 2019 à Madrid.21 et paru en octobre 2018, qu’elle a été honorée par la revue Nature. « À travers moi, c’est le travail collectif des coprésidents des trois groupes de travail et des quatre-vingt-onze auteurs de quarante pays différents et l’appui des unités de support technique qui sont récompensés », insiste-t-elle.
 

La modélisation montre par exemple que les vagues de chaleur seront plus fortes, ce qui réduira le rendement des céréales. Nous devrons nous y adapter en utilisant au mieux l’eau disponible et en cherchant des semences plus résistantes. Mais cette adaptation doit commencer dès aujourd’hui, car il y a urgence.

Le thème du rapport : alors que la température mondiale a déjà augmenté de 1 °C en raison des activités humaines depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, quelles seront les conséquences lorsque l’augmentation sera de 1,5 °C  ? Quels seront les risques évités si l’on stabilise le réchauffement à 1,5 °C par rapport à un réchauffement de 2 °C  ? Quels scénarios permettraient d’avoir des émissions de gaz à effet de serre compatibles avec une telle stabilisation ? Comment y parvenir ? Quelles sont les connexions avec le développement durable et les efforts pour éliminer la pauvreté ?

« La modélisation montre par exemple que les vagues de chaleur seront plus fortes, ce qui réduira le rendement des céréales, explique la climatologue. Nous devrons nous y adapter en utilisant au mieux l’eau disponible et en cherchant des semences plus résistantes. Mais cette adaptation doit commencer dès aujourd’hui, car il y a urgence : l’augmentation de 1,5 °C sera atteinte entre 2030 et 2050. Par ailleurs, si nous voulons que la température se stabilise à ce niveau-là, il faudrait que les émissions mondiales de CO2 soient divisées par deux d’ici à 2030 et atteignent le “zéro émission” en 2050. Ce n’est pas impossible, mais la fenêtre d’opportunité est étroite. Chaque année, chaque demi-degré, chaque choix compte. En portant une attention particulière à ceux qui sont les plus vulnérables au changement climatique et aux actions pour réduire les rejets de gaz à effet de serre, il est possible de construire des transitions éthiques et justes. »

Défenseure de la cause climatique

L’urgence de la situation a poussé la scientifique à sortir peu à peu de son rôle d’observatrice pour se muer en défenseure de la cause climatique. Ainsi en 2010, après l’échec de la COP15 à Copenhague : « Les chefs d’État n’avaient pas réussi à trouver un accord, regrette Valérie Masson-Delmotte, et les climatosceptiques avaient le vent en poupe. Claude Allègre, qui venait de sortir un livre rempli d’affirmations fausses sur le climat, parlait sur toutes les radios. Le travail des chercheurs en sciences du climat était systématiquement dénigré… »
 

Les climatosceptiques avaient le vent en poupe. Claude Allègre venait de sortir un livre rempli d’affirmations fausses sur le climat. (...) Je me suis préparée (au débat télévisé face à lui) comme pour un combat de judo.

Un jour, Guillaume Durand lui propose de participer à une émission dont l’invité principal sera justement Claude Allègre. « Je n’aime pas la télévision et je déteste la recherche de la petite phrase », avoue-t-elle. Mais elle se doit de mettre le géochimiste face à ses contradictions. « Je m’y suis préparée comme pour un combat de judo, sport que je pratiquais autrefois : lorsqu’on affronte un adversaire plus lourd, il faut être plus malin que lui… » Et force est de constater, en revisionnant les images, qu’elle y parvient parfaitement : face au bouillonnant Allègre, elle reste calme, claire, retournant des arguments de l’ancien ministre contre lui-même. « Il fallait être capable de le faire, lâche avec admiration Jean Jouzel, et elle l’a fait ! »

Quelques jours plus tard, la climatologue enfonce le clou en initiant l’« appel des 600 », qui fait la une de Libération et du Monde : dans cette lettre ouverte à la ministre de la Recherche de l’époque, Valérie Pécresse, les climatologues demandent l’ouverture d’un vaste débat pour faire le point sur l’état des connaissances.

Organisé en octobre 2010 à l’Académie des sciences, il confirme clairement l’influence des êtres humains sur le climat planétaire et la rigueur des recherches en sciences du climat.

Une empreinte légère sur le monde

Depuis, si le climatoscepticisme a fortement décru en France, le combat de Valérie Masson-Delmotte s’est poursuivi sur d’autres fronts. Elle est ainsi l’un des treize membres du Haut Conseil pour le climat, créé en novembre 2018 sur le modèle du Committee on Climate Change britannique, qui devra donner un avis indépendant sur la politique gouvernementale en matière de climat, en particulier sur sa compatibilité avec l’accord de Paris sur le climat.

Marche des jeunes pour le climat, à Bruxelles, en Belgique, le 31 janvier 2019.
Marche des jeunes pour le climat, à Bruxelles, en Belgique, le 31 janvier 2019.

 

Actuellement, l’enseignement du changement climatique, des clés de compréhension des enjeux, de l’ampleur des transformations permettant d’y faire face et de l’effondrement de la biodiversité est très insuffisant au collège et au lycée.

Autre cheval de bataille : la jeunesse. « Je sens une lame de fond de gens, notamment des jeunes, qui observent le réchauffement et veulent préserver l’environnement. Mais, actuellement, l’enseignement du changement climatique, des clés de compréhension des enjeux, de l’ampleur des transformations permettant d’y faire face et de l’effondrement de la biodiversité est très insuffisant au collège et au lycée. Il serait très pertinent d’y consacrer une dizaine d’heures chaque année, à travers les différentes disciplines, pour que les lycéens aient une vision d’ensemble du problème, et pour les faire réfléchir sur la responsabilité collective et individuelle, sur nos modes de consommation… »

À titre personnel, la climatologue prône la «  sobriété heureuse » (chère à Pierre Rabhi, NDLR) : elle parcourt à vélo électrique la dizaine de kilomètres entre son laboratoire et son village de l’Essonne – où elle a été conseillère municipale sans étiquette pendant sept ans. Sa famille pratique la permaculture, fabrique son compost et tente de ne pas céder aux sirènes de la société de consommation. « Cela fait des années que je calcule notre empreinte carbone. J’aimerais laisser une empreinte légère sur le monde », conclut-elle poétiquement.

 
Et son truc pour faire autant de choses à la fois  ? « Elle va vite !, explique son mari. Elle lit rapidement, que ce soit des articles scientifiques ou des romans. Elle doit toujours être active, avoir l’esprit en éveil. Même quand elle fait la cuisine, il ne faut pas que ça traîne ! Cela peut d’ailleurs devenir un défaut : elle a du mal à se reposer, les soirs comme les week-ends ! » « Laisser une empreinte légère sur le monde », dit-elle. Nul doute qu’à la vitesse à laquelle elle va, Valérie Masson-Delmotte laissera une empreinte durable dans le monde de la climatologie. ♦

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Qu’est-ce que le Giec ?

Créé en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dépend de deux organismes de l’Organisation des Nations unies (ONU) : l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement. Il a pour mission d’évaluer de manière méthodique et sans parti pris l’évolution des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques qui permettent de comprendre les mécanismes et les risques du réchauffement climatique provoqué par les êtres humains, ainsi que les stratégies à développer pour l’atténuer ou s’y adapter. Le Giec n’est donc pas un organisme de recherche : c’est un ensemble d’experts internationaux qui synthétisent l’état des connaissances sur la base d’une évaluation approfondie de la littérature scientifique et technique, formant ainsi un socle scientifique commun à tous les gouvernements, pertinent pour éclairer la prise de décision politique, mais non prescriptif.
 
Le Giec est formé de trois groupes : le groupe 1 étudie les principes physiques du changement climatique ; le groupe 2 la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique ; le groupe 3 les moyens d’atténuer le changement climatique. Entre 1990 et 2014, le Giec a publié cinq rapports d’évaluation. Le prochain paraîtra en 2021. En 2007, il s’est vu remettre le prix Nobel de la paix, conjointement avec Al Gore, ancien vice-président américain.
 

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Pour aller plus loin

À lire
Notre dossier « Les experts du climat »

À voir
Nos diaporamas  « Le murmure du glacier » , « Mémoires de glace » et « Une année en Antarctique »
 

Notes
  • 1. Unité CNRS/Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
Aller plus loin

Auteur

Philippe Nessmann

Ingénieur de formation et titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’art, Philippe Nessmann a trois passions : les sciences, l’histoire et l’écriture. En tant que journaliste, il a écrit pour Science et Vie Junior, Ciel et Espace, le journal du CEA… Il est également l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages pour la jeunesse, parmi lesquels des romans historiques (coll. « Découvreurs du...

Commentaires

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L'atmosphère provoque un effet de serre mais aussi un effet "parasol". le taux de CO2 augmente l'effet de serre mais aussi l'effet parasol, et le bilan s’annule. La vapeur d'eau est le principal gaz à effet de serre (60%) et c'est justement par manque de vapeur d'eau sur les continents quand il fait chaud que le climat se dérègle ! les gaz à effet de serre permettent de limiter le rayonnement du soleil le jour par diffraction et réflexion (effet parasol) donc d’éviter une surchauffe, et la nuit ils bloquent le rayonnement des sols vers l’espace ce qui évite le refroidissement (effet de serre) . Les zones les plus tempérées de la planète (faible amplitude thermique entre le jour et la nuit et entre l’hiver et l’été) sont les mers et les continents végétalisés parce que l’évaporation y est permanente , alors que les zones désertiques subissent de fortes amplitude thermiques . si dès aujourd’hui on arrête à 100% les émissions de carbone fossile, le climat continuera à se dégrader !

on ne peut par parler de climat sans parler d'eau et de l'effet parasol de l'atmosphère ... la caractéristique d'un bassin versant mal géré c'est justement des inondations l'hiver et des sécheresses l'été ! si on alterne sécheresses et inondations depuis 20 ans (et c'est de pire en pire) c'est juste à cause d'une TRÈS mauvaise gestion des pluies ! Une pluie même forte n’est pas un raz de marée ! Depuis le 4 11 2019, La Garonne a évacué 3 milliards de m3 d'eau douce vers la mer (mesure de débit effectué à Tonneins (cf vigiecrue.fr), ça représente DEUX fois le volume de la consommation TOTALE de TOUTE la région Nouvelle Aquitaine (potable agricole et industrie) ... Annuellement , les rejets en mer d'eau douce par les rivières de Nouvelle aquitaine sont supérieurs à 15 milliards de m3 ... pour une consommation TOTALE de 1.5 milliards ... en captant 10% des crues ont aurait moins d’inondation et plus jamais de sécheresse ... Les départements les plus touchés par les inondations et les fortes crues sont ceux qui étaient en crise d’eau l’été dernier … Et c’est tout à fait logique : c’est justement parce qu’ils ne retiennent pas l’eau hiver que les crues sont gigantesques et comme ils n’ont pas retenues l’eau l’hiver ils n’en ont pas assez l’été … Pour réguler les crues il faut créer des bassins d’expansion et des retenues … les fameuses retenues que les DDT font détruire massivement sur toute la France (le projet est à 100 000 destructions d’ouvrage …) au nom de la continuité écologique des cours d’eau ! Une pluie même forte n’est pas un raz de marée quand elle est gérée le plus en amont possible des bassins versant avec des retenues, c’est quand on ne régule pas que « le raz de marée » se produit ! Depuis les années 2000 la situation hydrologique française ne fait que se dégrader : d’année en année on cumule des restrictions d’eau de plus en plus longues (2019 étant le summum : toute la France était en restriction ou en crise majeure) alors que la consommation d’eau (potable, agricole et industrie ) ne représente que 2.5% des pluies ! La planète n’a pas perdu une goutte d’eau depuis sa création Le problème n’est pas la quantité disponible mais la très mauvaise gestion de l’eau : si on passe trois saisons à se débarrasser de la pluie forcément on inonde l’hiver et on manque d’eau l’été. L’eau est un bien commun, la nature nous l’apporte à tous de la même façon : en surface et à domicile, les campagnes alimentent les nappes phréatiques alors que le béton des villes et les assainissements collectifs détournent massivement le bien commun vers la mer via les rivières ! Notre réseau de distribution d’eau potable date environ des années 50, avant tout le monde faisait des réserves pour avoir de l’eau l’été et à chaque fois qu’on manquait d’eau on construisait de nouvelles réserves … juste du bon sens ! Nous sommes dans cette situation de crise pour plusieurs raisons : on gère une quantité alors qu’on doit gérer un flux ! La logique n’est pas du tout la même : pour avoir de l’eau il faut entretenir le cycle à la « source » : précipitations et évaporation ! Notre ressource principale c’est la pluie, dans le cycle naturel 70% des précipitations proviennent de l’évapotranspiration (végétation) et seulement 30% de l’évaporation en mer. Les forets utilisent 70% des pluies et en infiltrent seulement 30%, comme on a défriché pour cultiver on a coupé ce cycle l’été : pas d’évaporation = pas de pluie ! En végétalisant un maximum de surfaces l’été (donc en irrigant) on va rétablir le cycle ! A surface égale, un champs irrigué l’été évapore autant d’eau qu’une foret de feuillus et champs irrigué ne pourra JAMAIS utiliser plus d’eau l’été qu’il n’a reçu l’hiver ! Les forets de conifères évaporent deux fois moins d’eau donc apportent deux fois moins de pluies et donc brulent tous les étés … on ne consomme pas l’eau on l’utilise et elle est recyclable à 100%. A surface égale une foret de feuillus évapore 2 à 3 fois plus d’eau qu’un simple plan d’eau, d’où l’extrême importance de végétaliser toutes les surfaces (villes et campagnes ) l’été. On ne plante pas de conifère en Afrique ! mauvaise interprétation de la loi de 1964 : 1) priorité à la consommation humaine 2) biodiversité 3) eau économique ! La consommation humaine sous entend l’eau de boisson, c’est à dire 1% de la distribution d’eau (la loi de 1964 ne légalise pas l’utilisation d’eau potable pour les toilettes ou les lessives …). La biodiversité : la base de toutes les chaines alimentaires se trouve dans la biodiversité des sols, les micro-organismes des sols sont indispensables à toute la vie sur la planète , un sol sec c’est un sol mort, c’est pourquoi il est indispensable de maintenir une couverture végétale vivante, sur les sols agricoles, l’été (et c’est d’ailleurs imposé par la PAC mais pas respecté à cause d’ une mauvaise gestion de l’eau). En laissant sécher les champs l’été, non seulement on nuit gravement à notre sécurité alimentaire mais on coupe le cycle des pluies et nos rivières sèchent ! L’eau économique : l’industrie utilise beaucoup d’eau, cette eau est nettoyée après usage mais rejetée en rivière au lieu d’être recyclée pour l’arrosage ! Le code de l’environnement impose un traitement et une infiltration de TOUS les rejets (pluies et eaux usées pour : villes, maisons individuelles, industrie) pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage (irrigation). si le code était appliqué par les villes et l’industrie les nappes ne s’épuiseraient pas ! L’eau agricole ne doit pas être intégrée à l’eau économique parce qu’elle entretient le cycle, couper l’irrigation c’est comme couper la pompe à eau des continents ! On devrait remplacer le mot irrigation par « entretien du climat« Depuis les années 50, le taux d’urbanisation a fortement augmenté, avec une demande en eau croissante et des stations d’épurations raccordées (par facilité) aux rivières, donc sans recyclage de l’eau ! Toute l’eau qui arrive en ville (pluie, eau potable, alimentation) rejoint la mer via les rivières . Dans les années 70 on a subventionné l’irrigation, ce que la population a assimilé à de l’agriculture intensive. Dans les années 2000 on a finit par épuiser les nappes l’été, la répartition des prélèvements étant la suivante : 46% agricole, 34% potable et 12% industrie, il était facile d’accuser l’agriculture et de lui couper l’eau. Mais ce qui aurait du rester une mesure provisoire s’est transformé en moyen de gestion de la ressource : dès que les nappes baissent on coupe l’irrigation sans jamais rechercher de compensation donc sans jamais résoudre le vrai problème : le détournement massif et illégal de l’eau douce par les villes non conformes au code de l’environnement ! 34% + 12% = 46% donc si l’eau potable et industrielle était recyclée dans les champs on diviserait par deux les prélèvements dans les nappes phréatiques et si on y ajoute l’eau qui ruisselle sur le béton des villes on pourrait irriguer la totalité de la surface agricole utile de la région (781 000 hectares de béton en Nouvelle Aquitaine qui détournent annuellement 5 milliards de m3 d’eau douce vers la mer au lieu de l’infiltrer, c’est 3 fois la consommation TOTALE de TOUTE la région ,potable agricole et industrie) Les coupures systématiques de l’irrigation, dès que les nappes baissent l’été , ont ancré dans l’opinion publique que l’irrigation était LE problème, en occultant que les villes rejettent 10 fois plus d’eau dans les rivières , que les prélèvements agricoles représentent seulement 1% des précipitations annuelles et surtout que la végétation est notre pompe à eau ! Alors effectivement en coupant la pompe on n’a plus de fuite mais on n’a rapidement plus d’eau … Si les agriculteurs avaient pu constituer des réserves l’hiver pour irriguer l’été, le détournement des villes serait passé inaperçu (hormis les problèmes de pollution) , mais comme l’irrigation a été désignée responsable des pénuries d’eau , les « écologistes » ont bloqué la construction de réserve (Sivens, Caussade, etc ..) et même poussé à la réduction de 10% par an des surfaces irriguées depuis 20 ans … Bilan de l’opération : on s’enfonce d’année en année sans comprendre qu’au lieu de réparer la fuite en ville on coupe la pompe dans les campagnes, ce qui a maintenant de grave conséquences sur le climat, la biodiversité et notre sécurité alimentaire ! Il faut savoir que la différence de température l’été entre un champs vert et un champs sec est de 20°C … Sur des millions d’hectares l’impact sur le climat est énorme, depuis des années la Nouvelle Aquitaine ressemble à un désert l’été pendant que les villes continuent à déverser de l’eau douce dans la mer … (pour la métropole de Bordeaux, ça représente une moyenne annuelle de 1 millions de m3 par jour … de quoi irriguer 180 000 hectares). Si les sols agricoles se minéralisent et se dégradent c’est par une exposition de plus en plus longue au soleil l’été, la température des sols peut monter à plus de 50°C ce qui est fatal aux micro-organismes, ce qui aussi explique une grande partie de l’effondrement de la biodiversité et notamment des oiseaux qui sont insectivores ! Dans le bocage de Gatine il y a des haies, pas de labour et pas de pesticide pourtant la biodiversité disparait tous les étés sur des périodes de plus en plus longues , même les éleveurs disparaissent … alors qu’il suffirait de leur donner une partie des infiltrations ou des ruissellement de l’hiver donc la possibilité de faire les fameuses réserves collinaires du ministre de l’agriculture … mais pas dans 10 ans .. Cet Hiver ! On détruit les retenues au nom de la continuité écologique des cours d’eau. Les anciens construisaient des retenues pour avoir de l’eau et de l’énergie » propre », on les détruit alors qu’on manque d’eau et qu’on voudrait sortir du nucléaire… Une retenue permet de réguler les crues, donc de limiter les inondations et d’améliorer les infiltrations, résultat on a des inondations l’hiver et des sécheresses l’été ! On ne doit pas toucher aux barrages tant qu’on n’a pas résolu nos problèmes d’eau et d’énergie, il faudrait même en construire ! Si Paris n’avait pas les quatre grands réservoirs de la Seine, elle serait à sec tous les étés ! Les crues sont provoqués uniquement par les ruissellements et La seule façon de prévenir les crues c'est de réguler le débit de la rivière le plus en amont possible du bassin versant avec des réserves collinaires ! conclusions : Les nappes phréatiques profondes sont alimentées par les nappes superficielles elles mêmes alimentées par les pluies et c’est la végétation qui alimentent les pluies. L’irrigation n’est pas un problème c’est même LA solution, le bilan hydrique de la végétation est toujours positif : quand un arbre évapore 2 litres d’eau il récupère 3 litres de pluie et c’est valable pour toutes les surfaces végétales. C’est le climat qui a besoin de végétation l’été et donc d’eau, on aura sauvé le climat et la biodiversité quand les campagnes seront vertes l’été, Nos problèmes d’eau et de pollution sont essentiellement en ville (les nouvelles zones artificialisées sont aux normes mais pas les anciennes), si les villes avaient construit des bassins de rétentions on ne serait pas obligé de faire des « bassines » , les rivières et les bassins ostréicoles ne seraient pas polluées On ne manque pas d’eau mais juste de réserve, la seule façon de manquer d’eau sur les continents c’est renvoyer la pluie vers la mer. Les ruissellements de surfaces provoquent des inondations, un manque d’infiltration et des pollutions en les captant avec des réserves collinaires on résout ces trois problèmes et on épargne les nappes l’été. Arroser l’été pour refroidir ou végétaliser est parfaitement normal et c’est ne pas le faire qui pose problème, mais il faut anticiper et prévoir des réserves l’hiver ! La moitié de l’énergie solaire est évacuée par l’évaporation de l’eau (entropie), sans évaporation la chaleur est stockée dans les sols et on a des canicules. L’eau est un bien commun, en ville elle sert à laver les rues (ruissellement) et à diluer les polluants des stations d’épurations … à la campagne elle entretient le vivant et alimente les nappes ! Tous nos problèmes d’eau viennent du détournement massif et illégal de l’eau douce par les villes et surtout pas de l’irrigation, bien au contraire ! On a longtemps caché la pollution due aux rejets des stations d'épurations ... les conséquences sont maintenant dramatiques : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/des-hu%c3%aetres-contamin%c3%a9es-par-le-virus-de-la-gastro-ent%c3%a9rite-dans-louest/ar-BBYC5F8?li=BBkGbOY

Le dérèglement climatique n'est pas contestable mais nous avons tous les symptômes d'une désertification des continents (disparition de la végétation) et en aucun cas d'un réchauffement. L'urgence de l’action est bien réel mais la neutralité carbone n'aura strictement aucun impact sur les canicules, les sécheresses et les inondations ... La combustion d'énergie pose des problèmes de pollution urbaine mais en aucun cas de climat ! « si tu plantes des conifères achète des canadairs » Depuis plus de 30 ans l’ONF fait planter des conifères parce que ça consomme moins d’eau, résultat ça évacue moins de chaleur, apporte moins de pluie et brule tous les étés ... L’urgence climatique c’est de gérer intelligemment les excès d’eau pour ne plus en manquer, ce sont uniquement les zones sèches qui brulent ! On aura sauvé la planète quand nos campagnes seront des océans de verdures en plein été ! Pas d'eau pas de vie pas de climat ... Sur les continents, la régulation thermique de l'atmosphère est automatique tant que les surfaces exposées au soleil sont couvertes d'eau ou de végétation, autrement dit : c'est la sécheresse des sols qui provoquent le dérèglement climatique et non pas le dérèglement climatique qui provoque les sécheresses, le climat se dérègle quand les continents ne transpirent plus ! Laurent DENISE chercheur indépendant 79370 CELLES SUR BELLE
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du journal CNRS